Mardi 13 juillet 2010 - Jean-François Zygel et Antoine Hervé (pianos) ... achèvent Mozart ...
Les concerts se suivent à un rythme soutenu et ne se ressemblent pas !
Nous avons assisté à un concert insolite, qui nous a souvent fait sourire et nous a aussi coupé le souffle ! de surprise et de brio.
Les deux pianistes consacrés, qui sont familiers des différents styles de musique, sont aussi compositeurs et improvisateurs. C'est un art plus souvent pratiqué dans le jazz que dans la musique classique, mais ils nous ont démontré ce soir qu'ils peuvent mêler classicisme, romantisme, musiques du 20ème siècle y compris le jazz en un tout qui décoiffe un peu mais au résultat très cohérent.
C'est extraordinaire de voir l'un lancer quelques notes d'une des oeuvres de Mozart , reprises par son partenaire qui part sur des chemins où le premier le rattrape, le suit, s'écarte sur une nouvelle voie ... où ils s'élancent tous les deux tels des jongleurs où chacun s'envole, fait un tour, une pirouette et revient vers celle de son complice.
Car c'est à l'intimité d'une profonde complicité que nous avons assisté.
Les thèmes abordés ont touché aux symphonies, aux grands arias des opéras, au nom même de Mozart sur la base des touches des pianos désignées en allemand par des lettres, aux oeuvres que Wolfgang jouait à quatre mains avec Nannerl. Des fins ont été imaginées aux oeuvres non achevées, d'où le titre du concert.
Je comprends pourquoi il était interdit de prendre des photos. La concentration des interprètes doit être très grande pour que les notes bondissent avec une telle virtuosité. Celle du public aussi pour reconnaître quelques thèmes dans cette abondance. Il y a souvent des associations surprenantes !
Le public de Montélimar a déjà entendu des concerts un peu particuliers (je fais allusion à celui de Fazil Say il y a quelques années) qui ne font pas une l'unanimité absolue, cependant nous avons encore éprouvé ce soir un vrai plaisir.
Acclamations et applaudissements chaleureux ont été suivis d'un bis dont le thème était le "Ah, vous dirai-je maman" modulé suivant tout le répertoire musical du 18ème au 21ème siècles !
Bravo messieurs. C'était insolite, amusant, savant et enchanteur.
Alors que Henry Fuoc et Antoine Hervé discutaient au cours de l'après-concert
nous avons eu un petit cours sur l'improvisation par Jean-Francois Zygel. Cette soirée était la plus pure illustration de ce que ça doit être, deux ou trois mots échangés avant le concert sur l'unique thème reçu des organisateurs, "Mozart", et ensuite libre court à l'imagination ! Quelle connaissance de la musique cela suppose ...
