Les amis de Saoû chante Mozart sont sensibles aux liens qui rassemblent les musiciens et Henry Fuoc. Pour eux la présence de Michel Portal était indispensable dans ce dernier festival présidé par Henry Fuoc. C'est sa cinquième participation, tout comme pour l'Orchestre des Pays de Savoie. Nous, public et organisateurs avons de nombreux bons souvenirs, les musiciens aussi probablement.Henry rappelle dans son introduction la fois où, pour des raisons météorologiques cet orchestre et Michel Portal ont joué dans l'église de Saoû deux fois le concert initialement prévu sur la Place des Cagnards afin que tous puissent l'entendre ... Vraie performance qui n'avait même pas fait l'objet d'un supplément de cachet !
Les instruments sont réglés, le mot du Président prononcé, Christoph Poppen arrive, baguette à la main pour diriger l'orchestre.Le choix du programme est très intéressant .... En premier lieu de la musique joyeuse et vive des aînés de Wolfi. L'Ouverture du Devin du Village de J.J. Rousseau ce n'est pas seulement parce que c'est l'année du tricentenaire de la naissance du compositeur-philosophe mais surtout parce que Mozart s'en est inspiré pour Bastien et Bastienne.
Il s'est également inspiré d'oeuvres de son ami Gossec dont nous entendons la Symphonie N°1 en ré majeur op.12 .
Puis changement radical, la Grande Fugue op. 133 de Beethoven très dramatique nous plonge un siècle plus tard.
Cette oeuvre de Beethoven d'un modernisme incroyable a bien occupé l'entracte !
C'est en deuxième partie qu'arrive la transition : la grande musique classique de Mozart avec l'ouverture de Bastien et Bastienne, oeuvre d'un enfant génial de 12 ans et le Concerto pour clarinette en la majeur KV 622, composé quelques mois (semaines ?) avant sa mort par Mozart alors à l'apogée de sa création. Michel Portal interprétant le concerto de Wolfgang Mozart nous touche au plus profond, au plus intime. Quelle émotion ! Bien des yeux sont humides lorsque les aplaudissements crépitent. Après plusieurs rappels il nous propose le deuxième mouvement en bis dont Philippe Andriot dit, que c'est "dans l'Adagio que l'on parvient au plus profond de l'émotion". Nous avons eu la surprise d'une "cadence" inattendue, du genre de celles qu'improvisaient les solistes autrefois, ou les jazzmen aujourd'hui !Ovation et détente. La tension a disparu du visage de Michel Portal et laisse place au rire.Merci à ceux qui ont choisi le programme, aux musiciens qui l'ont interprété et à tous les intervenants pour ce beau moment de musique qu'a été le concert de Tain.