Croix de Justin, ce n'est pas enthousiasmant, c'est la quatrième fois au moins que je vais y aller. Ce que j'aime, et je ne suis pas la seule, ce sont les nouveaux itinéraires. Enfin, c'est la première fois que j'irai sur ce plateau en été, les découvertes seront à rechercher au niveau de la flore !
A Die nous avons laissé les voitures à côté de la piscine et avons suivi les flèches du GR 95. Le sentier monte doucement et obstinément dès la Drôme traversée vers la petite croix blanche au sommet du plateau. Elle n'était pas si petite il y a quelques années alors qu'elle était encore couleur métal rouillé et que les antennes autour étaient moins apparentes.
Je me suis concentrée sur la végétation et les fleurs que je n'avais pas encore "récoltées" pour mon herbier virtuel.Celle-ci qui ressemble à un genet, mais en rose n'y figurera pas encore, je n'ai pas réussi à l'identifier. Par contre je vais l'enrichir des pois de senteur facilement repérables par leur couleur rose indien, du chèvrefeuille au parfum suave, des campanules, des digitales jaunes mais pas des fossiles nombreux icipuisque la montagne que nous gravissons était au fond d'un océan il y a quelques millions d'années !
J'essaie de commencer nos marches dans le groupe de tête car je sais que je me laisserai rapidement distancée lors de mes nombreux arrêts photos. J'ai découvert aujourd'hui des buphtalmes à feuilles de saule
qui fleurissent à l'équinoxe, exactement au moment idéal pour une récolte de sorcière, car elle était utilisée en infusion contre les morsures de vipères. Presque rien à voir avec ce que j'ai trouvé idéal aujourd'hui contre les piqûres de taon, un antiseptique à base de chlorhexidine à 0.5 % en spray que Robert a dans sa pharmacie portable !
Il était presque midi lorsque nous sommes arrivés au sommet, à quelques pas de la croix. Il s'est mis à pleuvoir ... il n'a dû y avoir qu'un endroit en Drôme où il a plu aujourd'hui et nous nous sommes trouvés juste dessous. Au lieu d'aller admirer le panorama au bord de la falaise nous avons enfilé nos Kways et nos ponchos et avons filé vers le Bât de l'Ane où Robert a choisi le sentier à droite. Ah ! voilà du nouveau, je ne l'ai jamais pris celui-ci !
La flore y est bien différente de celle que nous avons vue en montant : exposition, terrain différents. Les mélampyres des bois et des champs (autre nouveauté du jour) y sont très nombreuses,
avec beaucoup de sainfoins, de trèfles et d'orchidées. Les arbres s'écartent et le regard porte sur l'ensemble de la vallée que nous surplombons.
Nous allons pique-niquer en face, dans une clairière qui fait un point blanc au milieu droit de la photo. Après être passés sous une falaise le sentier se faufile jusqu'au sommet du plateau et poursuit en empruntant un itinéraire baptisé "sur les pas des Huguenots" jusqu'au refuge forestier qui occupe la clairière où nous nous arrêtons. C'est un endroit idéal, avec des bancs et une table (pour les plus rapides), de l'ombre, du soleil, de la mi-ombre et où le téléphone passe !Derrière nous on dirait un champ d'orchis singe, pyramidaux et globulaires.Robert nous accorde un repos jusqu'à 14H30 ! Sieste papotante dans tous les coins ! Et nous avons bien fait d'en profiter car la reprise a été terrible. Nous sommes revenus vers les montagnes bordant la vallée de la Drôme par une route forestière taillée dans le calcaire : large route blanche où la réverbération du soleil luttait à qui mieux mieux avec les rayons du soleil à son zénith pour que la température atteigne des sommets exceptionnels. Les taillis autour du chemin ne nous faisaient pas d'ombre, mais laissaient de temps en temps une échappée sur le Vercors, les Buts de Saint Genis et de l'Aiglette. Nous avons essayé d'abréger ce supplice en marchant le plus vite possible, mais il nous a fallu presque une heure pour revenir au Bât de l'Ane. Nouveau recours à la pharmacie du club que transporte Robert : l'alcool de menthe a aidé Christine qui était au bord de l'asphyxie ! Nous continuons encore au soleil, mais sans la réverbération ...
Robert abrège un peu le circuit qu'il avait prévu et arrivés au Serre des Pins (superbe vue sur le Grand Veymont, point culminant du Vercors, au centre de la photo et sur la Dent de Die qui ressemble d'ici à une quenotte)je me dis que maintenant que nous allons commencer à descendre je n'aurai plus aucun regard pour les fleurs, et que je ne m'arrêterai tout simplement pas. Il nous faut arriver le plus vite possible en bas ! Et je tiens, je tiens bien ... jusqu'à une campanule agglomérée, irrésistible et à nouveau lorsque Christine me fait remarquer qu'un autre bouquet de campanules ne porte pas des clochettes, mais des trompettes bien dressées. Les campanules à fleurs de pêcher sont une autre variété de cette famille riche de 39 plantes différentes répertoriées par l'auteur de Flore Alpes.
Nous prenons un moment de repos avec Justin, Michèle, Jean François et Irène juste sur fond de Pic de Beauvoisin, et de l'autre côté de la vallée de la Drôme sur fond de massif du Glandasse, énorme montagne du Vercors surplombant Die.La descente des "Quarante lacets" (et il doit y en avoir encore plus !) retient toute notre attention,car le sentier est étroit, avec quelques pierres prêtes à rouler sous les pieds, quelques racines pour entraver nos pas et une source qui rend les cailloux glissants ... mais quel bonheur de pouvoir tremper nos pieds qui ont macéré dans l'eau fraîche de la Drôme lorsque nous avons enfin fermé la boucle.Vous croyez vraiment que les gens qui sont là ont passé la journée à se baigner et à se faire sécher sur la plage de galets ? Il y a des moments ou nous nous demandons si ....
Mais ce ne sera pas à cause de cette question que je ne marcherai pas la semaine prochaine. Mais en raison des dilemmes terribles auxquels nous devons faire face si souvent : choisir entre deux activités !