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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 19:33

frise12 03 01 044bC'est une sortie idéale à laquelle Robert nous a conviés aujourd'hui : dans les beaux paysages du Diois, nous avons pu admirer un ballet de vautours fauves puis nous avons fini par un peu d'histoire de la ville de Die !

Nous avons laissé les voitures sur le parking en bas de l'office de Tourisme de Die maintenant installé dans l'ancienne gare, et sommes partis depuis la porte Saint Marcel,rd12 03 01 002par la rue des Remparts jusqu'à la tour Sainte Agathe. Nombreux sont les itinéraires qui commencent par cette rue. Des voies cyclables, des PR qui partent dans toutes les directions, le GR 95 et le GTV (sentier de Grande Traversée du Vercors) dans la même direction que le sentier du col de Bergu. rd12 03 01 006Jeter un peu plus qu'un coup d'oeil aux énormes remparts est tentant, mais ce sera pour le retour. Maintenant cap vers la montagne au nord.

Avais-je déjà vu la Dent de Die ainsi, en dessous ? Je ne le pense pas. Elle est au centre du paysage, toute petite canine en avant du plateau du Glandasse et derrière le rocher du Plautret au premier plan, à gauche. J'ai encore beaucoup à découvrir dans ces montagnes de la Drôme, et je vais continuer aujourd'hui. rd12 03 01 011C'est au Gros Chêne que nous avons laissé la route pour un grand chemin qui longe des prairies complètement desséchées par le froid. rd12 03 01 013Les chevaux qui les occupent se sont rassemblés autour des bottes de fourrage que viennent de leur apporter les personnes qui les débarrassent aussi de leurs manteaux de nuit.

Le ciel est très bleu, le soleil presque chaud. Nous avons laissé les bonnets et les gants au fond du sac aujourd'hui.

Les pentes de la montagnes sont couvertes de pins, le chemin monte tranquillement en zig-zags. C'est une ascension bien agréable. J'en oublierais presque la pause-banane. Bien nommée pour Robert et Sophie, mais on peut préférer une barre chocolatée ou une pomme !rd12 03 01 019Nous traversons une partie complètement dénudée, où le sentier étroit a été tracé dans le calcaire et la marne, au-dessus d'un à-pic impressionnant. Attention, il est même en devers dans un creux !rd12 03 01 021Le col de Bergu ouvre un passage vers le vallon juste au pied du Glandasse. Nous ne profiterons que de la vue sur le plateau enneigé et la Dent de Die qui est maintenant à droite.rd12 03 01 025Nous continuons à gauche vers le sommet de Bergu où nous faisons étape pour notre pique-nique. Nous avons bien mouillé la chemise pour arriver en haut de cette montagne ! Nous y dominons parfaitement  la Drôme, Die et le cirque que nous avons traversé. Il y a de la brume au creux de la vallée, malgré l'exceptionnelle sécheresse que nous subissons depuis des semaines, aggravée par le mistral qui a soufflé pendant quelques jours.

Cerise sur le gâteau, les Trois Becs au fond, bien au milieu de la photo.rd12 03 01 031Mais en regardant bien, et exceptionnellement, la cerise, ce serait plutôt les oiseaux qui se dessinent dans le ciel ! Trois couples d'oiseaux qui décrivent de grands cercles sans bouger les ailes devant nous ! Les rapaces que nous avions déjà vus il y a quelques mois depuis le But de l'Aiglette !

Nous nous extasions la tête en l'air, confortablement assis ou même allongés dans l'herbe, à mi-ombre (le soleil tape vraiment fort) à observer ces oiseaux somptueux. C'est Michèle qui a poussé un cri d'alerte. En bas, bien en dessous de nous une vague d'oiseaux arrive ! Une bonne douzaine, un peu plus petits semble t'il ! Surprenant ! Mais ce n'est pas fini. Il en arrive d'autres, en groupe de dix ou douze. Incroyable ! Ils sont si nombreux à tournoyer dans les rondes magnifiques, calmes, parfaitement continues, pas un mouvement de leurs ailes largement ouvertes, les ramiges écartées comme les doigts d'une main courbés vers le haut. rd12 03 01 033Michel sort des jumelles de son sac et identifie des vautours grâce à la collerette blanche que l'on distingue parfaitement. En voici quelques uns sur la photo, tous ces points clairs ou foncés suivant leur position par rapport au soleil, qui se détachent sur le colline couverte de pins. Il nous semble qu'ils s'approchent de nous lorsque nous cessons nos interjections. OK, on vous aime, mais pas trop près quand même !rd12 03 01 042Ils prennent de la hauteur, tournoient dans le ciel au-dessus de nous. Non, inutile d'appeler vos copains, nous ne sommes pas encore bons à dépecer !

Ça a duré une bonne demi-heure à partir de 13 heures environ. Et ils sont tous repartis ... Pour un peu nous aurions cru à un mirage !

On discute un peu. On s'en remet. On s'écarte. On trouve des fossiles. Il suffit de se pencher un peu pour trouver une coquille, une empreinte et quelqu'un a comparé celui que j'ai trouvé à une crevette ; j'aurai dû le garder pour le mettre à côté des deux que j'avais trouvés dans un pierrier en montant au Glandasse il y a longtemps. C'était l'illustration que l'altitude + 2000 mètres d'aujourd'hui avait été - 3000 il y a quelques millions d'années ...

Nous avons eu le temps d'un long repos avant de repartir en passant par un coteau de pierres et de thym dont le parfum se réveillait à la chaleur du soleil et sous notre caresse. Christine a trouvé une potentille,rd12 03 01 050 première fleur qui annonce le printemps. Attention en prenant la pose pour la photo de groupe à ne pas écraser celles qui sont autour de nous !rd12 03 01 052Elles sont encore discrètes et ne volent pas la vedette au Glandasse derrière nous où la Dent semble, sous cet angle, intégrée à la falaise.

Le chemin qui descend entre les pins est large, bien tracé. rd12 03 01 055Mais rapidement il disparait et en voici un tout neuf, tracé par les engins de débardage qui ont participé à la récolte de pins. C'est une avenue, beaucoup plus directe. Sa pente est déterminée par les possibilités des machines modernes, rien à voir avec les charrois d'autrefois qui devaient ménager les bêtes. Aussi c'est très vite que nous descendons vers la vallée. Si vite que nous pouvons prendre un peu de temps car le retour vers Die serait très rapide, trop rapide.rd12 03 01 061Le temps de regarder le sommet où nous avons déjeuné, en haut à gauche ; celui d'examiner un terrier,rd12 03 01 065rd12 03 01 062

attention Michel à ne pas tomber dans une grotte avec un lapin blanc aux yeux roses ou un chat qui sourit ! Ah, c'est plutôt un putois que tu y trouverais ?

Justin et André discutent ; je photographie les fleurs nouvelles, ici au bord du chemin celle d'un tussilage pas d'âne à la tige écaillée.Bergu Diois Tussilage Pas d'Ane MarsRevenus dans la vallée ce sont des chevaux qui nous retiennent un peu. rd12 03 01 070rd12 03 01 071

Un joli cheval noir au pelage très brillant et à la longue barbe, ou un poulain dont la crinière est rejetée par le vent doux. 

Il ne faut pas bien longtemps pour être revenus à Die. Nous prenons les remparts par la droite pour compléter notre tour. Attention à ne pas glisser sur la glace qui longe le caniveau de l'hôpital en voulant trop s'approcher. Car là les témoignages du réemploi des pierres romaines sont vraiment nombreux. Au 3ème siècle il fut urgent de construire des remparts contre les invasions germaniques, et toutes sortes de pierres de l'époque gallo-romaine furent employées : des dalles des rues, des parties de monuments, mausolées, stelles. rd12 03 01 077On distingue très bien, là où le parement a disparu, des fûts, des bases, des châpiteaux de colonnes, des linteaux ...  rd12 03 01 082La ville ouverte romaine sur la route du Rhône à Rome en passant par Gap fut ainsi transformée en ville fortifiée. Rassurons-nous tous les témoignages de l'époque antique ne sont pas passés dans ces remparts. Il y en a dans le musée, fermé en cette saison. Et la porte Saint Marcel à l'autre bout de la ville fut un arc de triomphe que l' on devine aisement de l'intérieur de la ville.

Nous sommes passés par l'office de tourisme pour obtenir quelques renseignements sur les vautours.  Il y a plusieurs lieux de réintroduction en Drôme, dans le sud du Vercors, et dans les Baronnies ainsi que dans le Verdon et le Lubéron. On estimerait la population en France à plus de 800 oiseaux en 2008. Notre évaluation de 70 oiseaux vus aujuourd'hui n'est pas repoussée. Ils seraient plus nombreux vers Remuzat.

Dans le Diois il y aurait avec les vautours fauves, (photos sur le lien pages 6, 7 et 8) les plus grands oiseaux d'Europe avec une envergure proche de 2.80 mètres, quelques gypaetes, ainsi que des vautours moines et des percnoptères. Ils ne sont pas concurrents, au contraire ils se complètent pour entretenir nos montagnes. Ils les dégagent des carcasses qui pourraient provoquer des maladies. Ils ne s'attaquent qu'aux dépouilles d'animaux morts. Ouf ! nous ne risquions rien au sommet du Bergu lorsqu'ils nous tournaient autour !

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