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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 20:32

frise 11 10 04 032Hier soir nous avons reçu un e-mail de Josette : "Demain Pranles, le volcan des Chirouses. Prevoyez de l'eau et un chapeau !" Nous étions quinze à qui ce message avaient donné envie d'aller voir un volcan ardéchois.

Pranles est au-dessus de Privas, vers les Ollières. Nous avons laissé les voitures au Clap et sommes partis sur les chemins des dragonnades. Belle voie parfaitement pavée où les attelages ont laissé leurs marques.rd11 10 04 004

Au col du Muret un agréable mistral (surprenant cet adjectif pour ce vent souvent désagréable et froid, non ?) nous a attrapés et rafraîchisrd11 10 04 006Ciel intensément bleu et léger mistral, que demander de plus au début d'octobre ? Grand beau sur les Boutières en face de nous. Des villages sont perchés aux sommets des montagnes, des châtaigneraies et des forêts tapissent les pentes qui descendent vers de petits ruisseaux, Charbonnouze et Auzène.rd11 10 04 009En descendant vers le mas du Goutoulas (Josette nous précise que ce fut sûrement un endroit où l'on pouvait trouver de quoi manger autrefois) elle nous montre à gauche notre premier objectif de la journée, le volcan des Chirouses,rd11 10 04 011cette montagne grise entourée d'un pierrier. Le chemin est large et bien entretenu. Les passages dans les prairies sont fermés par des portes de treillage lestées d'un bloc de béton qui en assure la fermeture automatique. Simple et belle trouvaille.

Nous voici arrivés au pierrier. Assez impressionnant ! Le passage difficie à deviner est heureusement marqué de cairns ou de pierres debout très rapprochés. Par endroit c'est tous les cinq mètres que nous les trouvons.rd11 10 04 019Il faut faire attention et choisir les endroits où nous pouvons poser chaque pied, ainsi que chaque bâton afin de ne pas les coincer entre deux pierres. C'est quand même plus simple d'avancer soigneusement en contrôlant ses gestes que d'y aller à quatre pattes ! Heureusement que nos compagnons, Michel, Norbert et Guy sont là pour prêter main forte et assurer quelques passages. On ne remerciera jamais assez ces anges gardiens.rd11 10 04 021Mais on contourne la falaise au dessus de nous, qui doit être le bord du cratère. Quand et comment allons-nous arriver là-haut pour le traverser cet endroit où la température arrive à grimper jusqu'à 70° en été ? Et l'endroit où le cratère renvoie les sons indéfiniment ?rd11 10 04 022On continue sans changer de niveau, avec, au dessus de nous beaucoup de pierres grises dans l'ombre, et pas mal en dessous, lèégèrement rosées au soleil

.rd11 10 04 024rd11 10 04 023

Ce chemin ne nous menera jamais au sommet, Josette. Qu'allons-nous faire et comment ? Quelle surprise la réponse de Josette ! Nous sommes dans le cratère éventré par l'érosion ! Je vais subitement mieux, tout en éprouvant une petite déception.rd11 10 04 026Il était temps que je me renseigne car maintenant nous redescendons vraiment, vers un bosquet. Des arbres arrivent à pousser dans ce terrain !rd11 10 04 030Quelques dykes pointent ici ou là les restes d'une cheminée latérale. Ils paraissent presque lisses lorsque nous les approchons, mais surprise lorsque nous nous retournons : ils sont tout hérissés de prismes prêts à alimenter cet océan de pierres. Michel a le bon mot : "prêtes à accoucher" et à renouveller indéfiniment le pierrier.rd11 10 04 032Josette nous signale que nous avons presque fini la traversée du cratère. Profitons encore un peu de ce singulier paysage que nous parcourons depuis plus d'un kilomètre. Les roches ont totalement changé. Ce sont maintenant des colonnes hexagonales, rarement pentagonales, d'énormes tuyaux d'orgue qui nous entourent.rd11 10 04 035Nous sommes à la grotte des Camisards que Michel tente d'explorer. Mais ne va pas te perdre dans ce trou obscur. C'est bouché, tant mieux. Mais l'histoire ou la légende dit qu'aux 16ème et 17ème siècles lorsque les dragons du roi recherchaient quelques réformés dans les villages des Boutières, ils venaient se cacher ici. Depuis des éboulements ont envahi la grotte et presque bouché son entrée.

Il y a aussi un panneau qui nous explique la formation de ce phénomène géologique que nous avons traversé. Il y a 70 millions d'années une rivière passait ici, enfin à l'est (c'est à dire au sommet maintenant, pas toujours facile à imaginer ...). Une éruption volcanique se produisit. Le contact de la lave et de l'eau provoqua une énorme explosion qui envoya des tonnes de boulets du terrain de surface, grès et  granit aux alentours. Un lac se forma à l'emplacement du cratère, que je pensais voir. Mais c'était sans compter sur la reprise d'activité du volcan qui combla le lac et provoqua des accumulations de coulées de basalte. Puis l'érosion fit le reste, entaillant le cratère et disloquant les coulées. Il y a encore des rivières, ou plutôt des ruisseaux, qui coulent entre les collines.

Nous avons rejoint un chemin herbeux qui file sous les châtaigniers vers le Charbonnouze que nous traversons à gué et remontons jusqu'à Eyrebonne. Voici une autre façon de voir les Chirouses.rd11 10 04 042

C'est l'heure du pique-nique. Nous avons trouvé une prairie juste dessous les maisons. Un troupeau de chèvres aimerait bien nous rendre visite, mais une cloture les en empêche. Le soleil brille et nous cuit.

Devant nous les collines nous présentent leurs rondeurs boisées piquées de hameaux de pierre dont une bonne partie des maisons sont maintenant occupées toute l'année. rd11 10 04 044En bas, à droite le hameau de la Pizette par lequel nous passerons en fin de circuit, après être descendu plusieurs fois au fond de vallons, avoir passé des ruisseaux et remonté des chemins qui furent de grandes routes. Mais pour le moment nous pouvons encore nous reposer devant les Chirouses.rd11 10 04 050D'Eyrebonne nous sommes passés par Magerouan, avons suivi les flèches qui nous indiquaient le pont de Merlet,rd11 10 04 065qui enjambe le lit profond et sombre de l'Auzène, et sommes remontés vers la Pizette. Nous pouvions imaginer les paysans chargés de leurs récoltes, remontant après une journée de labeur dans leurs jardins ou leurs terres par l'étroit chemin bordé d'un parapet de pierre (pourquoi ce parapet, c'étaient-ils rafraîchis de l'horrible piquette que Jean Ferrat chantait ?)

Nous avons rencontré quelques animaux tout au long de cette randonnée. Un cairn posé sur longues pierres plates avait l'allure impassible d'un sphinx ; des chèvres ; deux jeunes bouvillons accompagnés d'un vrai gros taureau occupaient le chemin après Eyrebonne, et j'ai failli sauté dans les taillis lorsque le taureau, lassé d'être suivi a décidé de faire demi tour, juste à ma hauteur ; et maintenant Josette a trouvé un magnifique cerf pour chevaucher dans la châtaigneraie !rd11 10 04 068Enfin le chemin est presque plat, et la Pizette apparaît derrière un grand rocher.rd11 10 04 071Les hameaux ardéchois ont souvent une maison forte où la population devait tenter de se refugier à l'approche des troupes royales. Voyez celles que nous avons vues aujourd'hui.

rd11 10 04 074rd11 10 04 003

 

En face le paysage est très vert, mais ça ne suffit paspour nous rafaîchir,

rd11 10 04 072 le soleil darde ses rayons sur nos nuques et nos épaules car le chemin qui nous perment de revenir au Goutoulas est très découvert. Encore un effort pour remonter au col du Muret où Josette nous dévoile les chiffres du jour : distance parcourue 14 kilomètres, dénivelé cumulé 630 mètres, rando classée 3, c'est à dire difficile. Certaines se sentent mieux !

Nous avons traversé Pranles à l'heure où les bus scolaires ramènent les écoliers dans leurs familles. Petit tour à l'église romane du 12ème siècle, qui appartenait à l'abbaye de la Chaise Dieu.rd11 10 04 083Il y a un autre point d'interêt important dans ce village. La maison-musée de Marie durand, passionaria des Réformés ardéchois qui passa près de trente ans dans la prison royale d'Aigues Mortes. Mais nous n'avons pas le temps de nous arrêter à nouveau ...

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