"Le plus sûr refuge de la côte normande" : c'est ainsi que se désigne la ville. Et la distance est telle entre les riches massifs fleuris à l'Est des bassins
et le goulet d'entrée du port,
et le nombre de bateaux tout au long des quais que ça doit être vrai ! Il y a même des chantiers navals en activité.
Un barrage, des vannes, une écluse maintiennent le niveau de l'eau dans le profond chenal, qu'un pont basculant enjambe. Il se lève pour laisser le passage aux trois bateaux qui attendent dans un large bassin alors que nous approchons.
Juste en face, quai du Havre une belle demeure Renaissance abrite le musée d'histoire locale.
Une promenade dans les quartiers anciens et tranquilles à l'écart du port nous mène au couvent des Pénitents dont le cloître semble d'architecture teutonne. Un peu lourd pour une construction du 17ème siècle !
Après la Révolution et la nationalisation des biens de l'église il devint le siège du club des Jacobins, une caserne et une prison militaire. Les moines survivants s'étaient enfuis, sauf un, le frère Antoine qui devint jardinier et réussit à rester jusqu'à la fin de sa vie, en 1816. Il fut enterré sous le nom d'"Antoine Dubourg, jardinier, ci-devant Frère Antoine".
Tout au bout du quai du Havre, après la rampe d'accès au chenal, on tourne à gauche vers le phare et on arrive au pied de la falaise d'Aval. C'est là qu'a été aménagée une grande aire de stationnement de camping-car (gratuite en basse saison). Nous avons réussi à trouver une place parmi les quatre vingts offertes, mais nombreux sont ceux qui ont dû chercher ailleurs.
Les personnes autour de nous viennent d'Europe du Nord : Belges, Néerlandais, Danois, Allemands, Grands Bretons (et Français bien sûr) : le tourisme normand est très international et nous commençons à comprendre pourquoi.
Ce soir nous sommes très bien servis : coucher de soleil sur la mer avec deux soleils. Ce n'est pas autant que dans le grand Nord au solstice d'été, mais c'est très beau !
Une dernière promenade sur la plage de galets le soir. Qu'elles sont hautes ces falaises alors que je me promène seule jusqu'à la source qui sort du milieu du mur de calcaire ! Dans la tranquillité du crépuscule et un espace aux dimensions si vastes, je me sens bien seule ...
C'était notre dernière nuit en pays normand. Nous allons reprendre la route pour rentrer dès que nous aurons fini notre tour jusqu'au phare, 
admiré le fond plat de pierres calcaires de l'entrée du port à marée basse, et la discussion de deux goélands devant nous !
