Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 21:49

frise 2 23 09 (132)Quelle surprise lorsqu'on arrive à Sibiu sans avoir retenu ce qu'en dit notre guide ! Changement total d'ambiance !

On se croirait dans une ville austro-hongroise. Et c'est bien ça.

Nous sommes dans une capitale culturelle saxonne. Les premiers Saxons sont arrivés dans cette terre hongroise au 12ème siècle par les routes qu'empruntaient déjà les Romains.

Après la destruction de la ville par les Tatars en 1241 le roi de Hongrie lui accorde le statut de ville libre administrée par les corporations. Des remparts sont construits et, bien à l'abri de ses murs, de ses trente neuf tours et de ses quatre bastions les dix neuf guildes en assurent le développement. Elle devient pôle militaire et économique et accueille même aux 18ème et 19ème siècles le siège du gouvernement autrichien de Transylvanie.

Si les traces de ce riche passé sont encore nombreuses, les Saxons le sont beaucoup moins. Nombre d'entre eux ont été puni de déportation en Sibérie pour avoir été sensibles aux idées nazis, et parmi ceux qui étaient encore là en 1989, beaucoup ont choisi de revenir en Allemagne à l'ouverture des frontières.Rd 23 09 (131)

La ville est toujours très active et c'est à une vraie foule que nous nous mêlons pour rejoindre le centre ville. J'aurai aimé dire "flâner" mais notre visite a été bien trop rapide pour que je puisse employer ce mot ...

Rd 23 09 (179)

Les toits de cette ville ont des yeux aux paupières mi-closes. Nous observent-ils ou somnolent-ils ? Ils ont l'air très placide.Rd 23 09 (139)

Nous voici sur la Grand Place entourée de nombreux monuments : le beau palais baroque construit en 1787 à la demande du baron Brukenthal, député des Saxons, gouverneur de Transylvanie et conseiller de l'impératrice d'Autriche Marie Thérèse est maintenant l'hôtel de ville. Juste à sa droite l'église baroque des Jésuites symbole du retour de l'Eglise catholique imposé par les Hasbourg en terre luthérienne. Et tout au fond à droite la tour du Conseil  commandait l'entrée du deuxième mur de fortifications.

Hans et Ada ont-ils joué comme les enfants dans les jets d'eau qui surgissent par surprise des pavés ?Rd 23 09 (145)En observant au delà de l'ensemble de cette place aux maisons 17ème siècle nous ne voyons pas de coupole, pas d'église orthodoxe. Seulement des tours de défense et des clochers d'églises luthérienne et catholique ! Ça aussi c'est une surprise.Rd 23 09 (148)Eugenia a du mal à nous emmener tous vers la Petite Place, dominée par la tour du Conseil. Elle est entourée de bâtiments institutionnels et d'anciennes maisons bourgeoises. Celle au fond à gauche à arcades est le musée de la pharmacie qui rappelle que l'inventeur de l'homéopathie fut  Samuel Hahneman, secrétaire privé du baron Brukenthal. Ah, nous qui pensions que c'était Boiron ... Rd 23 09 (151)La maison des Arts derrière nous,  fut initialement la halle du marché (14ème siècle) puis celle des bouchers. En face de nous c'est le clocher de l'église évangélique qui domine les toits. Le toit pourvu de cinq lucarnes est celui de la maison de Luxembourg (ville jumelle de Sibiu, je n'ai pas trouvé d'autres références historiques à cette appellation) qui fut la maison des orfèvres.

La rue Ocnei qui s'ouvre au premier plan conduit à la basse ville, historiquement la ville populaire,  en passant sous le Pont des Menteurs ou Pont des Mensonges.Rd 23 09 (157)Nous avons continué par une rue étroite jusqu'à la Place Huet, sommes passés devant l'église évangélique et le musée d'Ethnographie saxonne pour arriver au musée Brukenthal qui présente les collections du baron, grand amateur d'art. Rd 23 09 (183)Après 1817, date de l'ouverture du musée le fonds s'est enrichi de beaucoup d'acquisitions. Une visite virtuelle du musée Brukenthal est très intéressante. En anglais ou roumain, mais a-t'on vraiment besoin du texte ?

Nous avons passé la fin de notre après-midi dans ce musée.

Il nous restait quelques minutes pour nous rafraîchir et nous reposer avant de repartir. Et ce que l'hôtel Continental Forum est rafraîchissant avec ses couleurs claires, bleu et beige quand on a passé plusieurs nuits à l'hôtel Capsa de Bucarest !

Il était déjà l'heure de partir pour le concert du soir, donné dans le cadre du festival Enescu. Exclusivement des oeuvres de Mozart : le Réquiem ; l'Ave Verum Corpus et la Messe du Couronnement en ut majeur KV 317. Des oeuvres que nous connaissions, nous n'avions donc pas eu besoin de conférence d'introduction.

Nous avons gagné le théâtre bizarrement construit sur la troisième ligne de remparts de la ville, en longeant une partie des fortifications restantes.Rd 23 09 (203)Nos talons claquaient sur les pavés, le roulement d'un bagage allant dans l'autre sens remplissait la rue. Il était tiré par Anton Koopman que Philippe Andriot a reconnu. Quelle prouesse se sera de se vêtir en chef d'orchestre et d'ouvrir la soirée à l'heure.

Prouesse tenue ! Anton Koopman, en frac dirige l'Amsterdam baroque Orchestra accompagné par les solistes Dorothée Mields, soprano ; Bogna Bartosz, alto ; Tilman Lichdi, ténor et Klaus Mertens, basse.

Rd 23 09 (227)

Dommage que l'acoustique de la salle n'ait servi ni les oeuvres, ni les interprètes ! N'y a-t'il vraiement pas un autre théâtre dans cette ville au passé si riche, pour accueillir des concerts aussi prestigieux ?

Partager cet article
Repost0

commentaires