Le paysage a vraiment changé par rapport au nord, la température aussi. Dans les rizières la récolte a été faite et de la fumée s'échappe de certains champs où le chaume est brûlé pour enrichir le terrain, alors qu'ailleurs on voit des lignées de canards s'engager dans les chaumes que leurs propriétaires ont loué pour nourrir leurs volailles des grains perdus.
Et on voit aussi beaucoup d'eau. Des rivières le long desquelles des cabanes sur pilotis sont construites.Ce n'est pas du tout dans le monde dont je viens de parler que nous faisons une première étape, mais dans un endroit vraiment conçu pour les touristes, paillottes de luxe, palmiers, jardins superbement entretenus. Très bel endroit aux prix très occidentaux.
Deuxième arrêt dans une curieuse padoge. un des grands centres spirituels du caodaïsme. Je ne trouve même pas de lien en français qui expliquerait ce qu'est cette religion.Quand on voit au-dessus de la nef aux couleurs pâles réunis Bouddha, Confucius, Jésus et, présent mais non déessiné Allah on comprend que c'est la synthèse de l'ensemble des religions où on retrouve aussi Jeanne d'Arc, Victor Hugo et Shakespeare ...
Ça doit être intéressant, non ? Et pacifique d'après le regard du moine que nous avons croisé.Et pas triste d'après le corbillard, un engin à quatre roues, à forme de bateau et bien sûr de dragon !A My Tho nous sommes enfin arrivés au Mékong, enfin à un de ses neuf bras gigantesques. Nous embarquons pour une navigation d'une petite heure,Il y a beaucoup de bateaux de toutes sortes et de toutes tailles sur le fleuve. Ils servent au transport des marchandises, riz, fleurs, fruits tous largement exportés et aussi aux passagers qui traversent par des bacs plus ou moins grands. C'est beaucoup plus rapide que de chercher à prendre un des rares ponts. Il faut dire que le bras au bord duquel My Tho est construite a près de 2.5 kilomètres de large ....
On y trouve l'île du Dragon, celles de la Tortue, de la Licorne et du Phénix. Nous approchons de cette dernière où nous allons prendre notre repas. Elle s'appelle aussi l'"île du Moine aux noix de coco" : une secte également basée sur un syncrétisme entre bouddhisme et christianisme y avait construit son monastère. Le moine fondateur se nourrissait exclusivement de noix de coco. Il fut arrêté par les communistes en 1975 et sa secte disparut.Non, ce n'est pas cette masure déglinguée, dont une partie est peut-être bien encore habitée, mais pour nous le ponton juste à côté où nous attend un repas de spécialités parmi lesquelles des poissons aux oreilles d'éléphants frits ... Voilà qui nous intrigue depuis longtemps !Et une jeune serveuse a préparé sous nos yeux une merveille. Des rouleaux de printemps faits d'une crèpe de riz humidifiée, d'ananas finement tranché, de concombre, de feuilles de salade et de lambeaux de poisson qu'elle prélevait sur les filets. Avec une sauce parfumées de cacahuètes c'était délicieux. Et encore plus la mangue qui nous a été servie en dessert, parfaitement à point.
Promenade autour du restaurant, marchandage de T-shirts, d'objets fabriqués avec des coques de noix de coco, regards sur les orchidées et les poissons aux oreilles d'éléphant dans un bassin à l'eau trouble ... avant de retourner au bateau pour changer d'île et de moyen de locomotion. Visite d'une fabrique de caramels à base de pulpe de coco. J'ai trouvé que ça sentait un peu le savon, je n'en ferai pas de folies.
C'est en calèche que nous sommes arrivés à la ferme pour déguster des fruits de saison : mangoustan, longanier, coco confit, ananas, sapotille, jacque et thé vert. Beau goûter !Voici un jacquier dont les fruits, les jacques peuvent atteindre 12 kilos !Il est opportun de s'assurer qu'on aime vraiment ça avant d'en acheter.
Nous avons rejoint notre embarcation principale en bateau-bambou très plat, en suivant un arroyo bordé de cocotiers d'eau dont les feuillages sont utilisés pour fabriquer des toits, des cloisons, faire de l'ombre aux jeunes plantes ... depuis que la guerre est finie et que ne s'y cache plus les soldats.Voilà, le p^rogramme est épuisé, nous aussi qui nous sommes levés vers 4 heures, il est temps de rentrer pour Saïgon. Avec une étape à la pagode de Vinh Trang, la plus grande du Sud Vietnam. De style sino-khmer (dans cette région la population khmer est importante et sa civilisation très présente) elle a été construite en 1849.Les bouddhas debout, assis sont très récents et construits en béton. Au fond, déjà dans l'ombre du soir nous en avons trouvé un allongé (il a atteint la béatitude) que notre guide Vu voyait pour la première fois. Pourtant il a été construit en 2012, notre guide n'accompagnerait pas fréquemment des groupes ? Ça expliquerait certaines de ses approximations.
Mais il est parfaitement attentif aux besoins de son groupe, et c'est grâce à lui et au gâteau avec bougies qu'il a offert à la discrète Josette que nous avons su que nous avions un troisième anniversaire à fêter durant ce voyage.
Nous quittons ce joyeux groupe ce soir, et partons, Camille et moi, demain matin, de bonne heure pour Can Tho et notre extension Mekong.
Donc c'est maintenant tout autre chose §