Il fait grand soleil lorsque nous arrivons au village de La Chaudière, point de départ de notre randonnée. La route, pour y arriver était éblouissante, au sens strict par le soleil qui nous aveuglait au détour de quelque virage, mais aussi par la beauté du paysage de la route de Saillans jusqu'au col de la Chaudière.Le soleil inonde largement les falaises des Trois Becs alors que nous prenons le café du matin, agréable car il fait tout juste 10° à l'ombre. Les marnes au pied du Veyou ne nous sont jamais apparues aussi distinctement qu'aujourd'hui.Ces sols si noirs et à l'aspect si instable m'impressionnent toujours beaucoup.
Nous prenons une large piste à gauche, à l'entrée du village, passons un énorme ballon réservoir d'eau récemment installé, et poursuivons sur ce qui ressemble à un boulevard qui monte doucement. Il y a quelques fleurs bleues sur les côtés : campanules, gentianes cilées et chicorées sauvages. L'arrivée de l'automne ne semble pas avoir encore d'effet sur les feuillages de la forêt domaniale de l'Aup qui nous entoure. Poussés par la fraîcheur de l'ombre nous marchons d'un bon pas jusqu'au col de la Baume.
Et là nous prenons à droite le sentier qui descend vers une combe ... Je l'ai pris au printemps avec le GREB et ce n'était pas facile par temps sec, ce sera difficile après les jours de pluie que nous avons eus, l'eau qui prend le sentier pour un ru, et l'humidité des pierres et des marnes !Heureusement nous prenons à gauche à la première bifurcation et continuons par un sentier presque plat et ensoleillé. C'est le moment de nous dépouiller durablement des vêtements les plus chauds ! Nous avons une vue superbe sur la chaîne de Couspeau et le Grand Delmas.
La chapelle des Sadous apparaît au milieu de la forêt. Décidément il y a beaucoup de chapelles dispersées dans les montagnes drômoises ! Josette nous dit que celle-ci aurait été construite après l'apparition que deux jeunes bergers ont eu de la Vierge à cet endroit. 19ème siècle ou plus ancien comme le laisseraient comprendre un document que nous avons trouvé (et remis) dans un coffret métallique afin de le protéger, ainsi que le livre d'or, des rongeurs ?Je n'ai pas su trouver de renseignements historiques plus précis, et merci à ceux qui vondront bien m'en communiquer !
Des cérémonies y sont célébrées et sûrement l'anniversaire de la disparition de deux spéléologues un 14 août des années 80 car plusieurs gerbes de fleurs sont déposées dans le choeur.
Les choristes de Cantovioure qui font partie de notre groupe ont entonné quelques mesures de chant, mais Alain n'a pas jugé l'acoustique suffisamment bonne pour continuer. Pendant que nous reprenons nos sacs et nos bâtons Josette enlève les traces laissées par nos chaussures boueuses, et nous repartons.
Le contrejour est trop important pour une photo devant la chapelle, alors c'est devant la croix toute proche que nous la prenons, la photo de groupe.Il faut faire quelques pas en arrière pour prendre le sentier de droite à la première bifurcation. Quelques minutes plus tard le chant d'un ruisselet tout au fond d'une faille nous fait savoir que c'est ici qu'il faut le traverser après avoir devalé la rive en très forte pente glissante. A vrai dire dévaler n'est pas exact car nous avons planté nos bâtons ou nous sommes accrochés aux arbustes aussi fermement que possible pour ne pas glisser sur la boue du chemin !Remonter de l'autre côté a été plus facile. Un peu plus loin les arbres de la forêt s'espacent et le paysage s'ouvre sur la chapelle des Sadous en dessous du Couspeau, (le Grand Delmas à droite). Elle semble vraiment isolée dans la montagne et la forêt ! (Au-dessus ce n'est pas un soleil bleu, mais toujours la tache aléatoire sur l'objectif de mon appareil photo.)A l'opposé une falaise, flanc est de la montagne de Faraud se dessine entre les arbres. Dont un pin, que les vents ont façonné : toutes les branches sont inclinées dans le sens de la pente !Depuis que nous avons passé le ruisseau nous suivons une piste régulièrement marquée de deux gros traits de peinture rouge. Pour effectuer cette randonnée il faut s'équiper d'une carte car le balisage est discontinu ; nous avons commencé sur un itinéraire marqué "83" et "84" avons poursuivi sans indications, et maintenat ces deux traits ...Voici la carte de l'itinéraire que nous suivons :Avec dans la moitié inférieure gauche, une variante possible pour les jours où l'humidité n'est pas à craindre !
Nous passons des clairières entièrement recouvertes de thym et de lavande, arrivons assez haut pour voir la cime des Trois Becs surgir derrière le Serre de Montfort, croyons bien deux ou trois fois être prsque arrivés au sommet,devons encore gravir un peu du chemin en forte pente, laisser la forêt de pins et traverser des taillis de buis qui s'éclaircissent beaucoup dans la prairie sèche du sommet de la montagne de Faraud (1202 mètres).
La vue est somptueuse : complètement circulaire ! A l'ouest les Trois Becs, comme nous n'avons pas l'habitude de les voir, la vallée de la Drôme, Crest et sa tour, et les nuages qui couvrent l'Ardèche,au sud Rochefourchat, le hameau de l'Aribat et la chapelle Notre Dame des Sept Douleurs où nous sommes allés en mai,A l'est, derrière la montagne du premier plan la vallée de la Roanne, les rochers des Blaches, Rimon, derrière le Dévoluy et enfin tout au fond les Ecrins enneigés,enfin au nord, tout à droite, presque à nos pieds Sant Benoit en Diois, et dans le lointain le Glandasse et le Grand Veymont, voilés par des nuages.Ah ! la beauté de notre Drôme !
Bon, il y a un peu d'air au sommet, trop pour nous qui avons bien mouillé nos chemises pour arriver ici ! Nous redescendons de quelques mètres pour nous mettre à l'abri de buis. Il fait presque trop chaud au soleil, mais c'est si bon.
Nous terminons notre pique-nique par une pâte de figues de Jacqueline, très parfumée, pas trop sucrée ; c'est une découverte délicieuse pour tous. Nous essayons de distraire Lilette pendant que josette lui extrait une épine. Voilà comment se passe le temps de repos post-déjeuner.
Pour repartir nous devons reprendre le même chemin jusqu'au col de Faraud, prendre la descente vers le col des Bachasses. Heureusement que les adeptes de la descente sur les fesses ne sont pas des nôtres aujourd'hui car ça aurait été difficiles aussi pour les pantalons ! Car c'est de cette montagne que nous revenons !Nous arrivons au col de la Beaume et reprenons la grande piste de ce matin. Le soleil éclaire différemment les arbres dont nous voyons alors que les feuillages commencent à adopter leurs couleurs d'automne : un peu de rouge et d'or parmi les verts qui nous masquent Rochecourbe.
Superbe randonnée !