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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 17:35

frise 19 2011 Marrakech 836Samedi 19 février

Nous n'avons plus que quelques heures à passer à Marrakech et visiter le jardin Majorelle et les tombeaux saadiens.

Je pense que "nous avons tous en nous quelque chose" du jardin Majorelle et de son bleu très dur, qui répond si bien aux couleurs magnifiées par le soleil du Maroc et l'ocre de la plaine de l'Haouz qui s'est répandu sur toutes les constructions de la ville de Marrakech.rd 2011 Marrakech 801Et ce bleu n'évoque-t'il pas la fraicheur de l'eau qui court dans les jardins arabes, qui bondit dans leurs bassins ?

Jacques Majorelle, né à nancy en 1886, fils du célèbre Louis Majorelle, ébéniste chef de file de l'Ecole de Nancy et de l'Art Nouveau à la française se rend au Maroc en 1917 pour soigner sa tuberculose. Séduit par le Maroc, Marrakech et aidé par Lyautey, premier Résident général du protectorat français, il s'installe ici et crée un jardin où il transplante des espèces de tous les continents. Il réalise ainsi de riches collections de palmiers, rd 2011 Marrakech 812de deplantes équatoriales autour du bassin et de la pergola,rd 2011 Marrakech 819 de succulentes,rd 2011 Marrakech 835de bambous, de plantes aquatiques, de plantes étranges et gigantesques comme ce beaucarnea.

rd 2011 Marrakech 823

Le jardin est ouvert au public en 1947. Mais Jacques Majorelle meurt en 1962 et lorsque Yves Saint Laurent et Pierre bergé le rachetent ils doivent procéder à une sérieuse restauration.

Tout au long des allées soigneusement entretenues, bordées de massifs à l'aspect de jardin zen où les dents des rateaux ont laissé leurs sillons ou semblables à des tapis berbères de couleur ocre couverts d'arabesques s'activent de nombreux jardiniers.

Le souvenir d'Yves Saint Laurent est lui aussi très entretenu, du mausolée à la boutique en passant par le musée. Mais ce jardin semble être ausii le terrain de jeux des enfants qui cherchent les poissons rouges et les tortues dans le grand bassin, ou les oiseaux sous les arbres.

 

Le jardin majorelle se trouve dans le quartier européen du Gueliz, en dehors des remparts. Nous reprenons un "petit taxi" pour nous rendre à la porte Bab Agnaou, l'ancienne porte la Kasba près des tombeaux sâadiens. Zohra surveille que le compteur est bien mis en service ; ça évite toute polémique au moment de payer ! C'est aussi recommandé par notre guide Voir.rd 2011 Marrakech C 273C'est Zohra qui a insisté pour inscrire cette nécropole à notre programme, au détriment des tombeaux des Sept Saints de Marrakech que nous avions choisis sans connaitre leur intérêt réel, mais son choix est évident !

Les princes de l'empire almohade (1146-1269), puis de l'empire mérinides (1269-1420) firent sobrment inhumés à cet endroit que choisirent également les saadiens (1511-1660). Mais les mausolées ont reçu le même traitement que les autres constructions de l'époque : faste et magnificence. A la chute de cette dynastie alors que Moulay Ismaïl s'appliqua à effacer tout trace de la grandeur de ses prédécesseurs, il respecta leurs morts, mais fit murer l'entrée de la nécropole. Et c'est seulement en 1917 que les tombeaux furent rouverts au public.

Et ce samedi matin il était nombreux le public ! Il a fallu faire la queue pendant longtemps avant de pouvoir accéder au mausolée principal qui abrite la dépouille d'El Mansour, celui-là même qui fit construire le palais El-Badi.

Coupole à stalactites de cèdre sculpté rehaussé d'or,rd 2011 Marrakech 878b

murs recouverts de faïence émaillée dans la partie basse, de plâtre ciselé plus haut ;rd 2011 Marrakech 879douze colonnes de marbre de carrare aux chapiteaux finement ciselés,

rd 2011 Marrakech C 265Les pierres funéraires en marbre sont couvertes de versets du Coran, d'epitaphes et d'arabesques plus faciles à voir sur les tombes extérieures.rd 2011 Marrakech 877Au centre Ahmed el-Mansour et ses successeurs.

Bien sûr on n'entre pas dans les mausolées, on fait demi-tour. Dommage qu'il y ait tant de monde et qu'un gardien nous demande vivement de laisser la place aux suivants ; nous aurions bien aimé regarder un peu mieux avant de prendre les photos et de repartir.

Heureusement l'attente est moins longue devant le deuxième sanctuaire un peu moins fastueux.rd 2011 Marrakech C 269Ici repose la mère d'Ahmed el Mansour. N'est-ce pas la meilleure reconnaissance dont elle a bénéficié ?

Ces tombeaux auxquels on accède par un long et étroit couloir sont protégés par la mosquée de la Kasba d'un côté et par de hauts remparts de l'autre. Ils ont dû permettre de garder l'endroit secret pendant tant de siècles. Un jardin avec de nombreuses tombes complète cet ensemble surveillé de haut par quelques couples de cigognes.

 

Il est temps de rentrer par quelques souks, et la place Jemaa el Fna, de vérifier que les cartes sont parties, que nous n'oublions rien, et de faire les valises.

 

Nous avons encore bien des endroits à découvrir dans cette belle ville où nous reviendrons sûrement vous revoir, Kheltoun, Zohra et Nahouel !

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 21:56

 

frise 18 2011 Marrakech 69018 Février 2011

Zohra avait tenu à grouper la visite du quartier Ben Youssef (c'est moi qui ai baptisé cet ensemble de monuments ainsi car ils sont autour de la mosquée éponyme), des jardins de la Koutoubia et du musée Dar SI Saïd et de les garder pour vendredi. Nous y voici.

Après un passage un peu difficile à l'agence de voyages Travels on Line à qui nous n'avons pas acheté le produit qui nous été proposé, et où je n'ai finalement pas réussi à payer nos excursions par carte bancaire (il vaut mieux se munir d'euros pour les voyages au Maroc car s'il est facile de retirer des dirhams dans des distributeurs automatiques, il est encore plus facile de payer en euros à un cours très intéressant de 1€ pour 10 dirhams alors qu'il est presque de 10 % inférieur à la banque !) nous étions prêts pour le marathon du jour !

Bien sûr nous sommes partis de notre quartier du palais Dar El Bacha par les passages que nous commençons à connaître jusqu'au nord des souks pour atteindre la medersa Ben Youssef, "un des joyaux de l'art arabo-andalou".

 

Il semblerait que des découvertes récentes contredisent la prétendue création de l'école coranique au 14ème siècle par le sultan mérinide Abou el-Hassan, et l'attribueraient au Sâadien Moulay Abdallah, au 16ème siècle. Elle porte le nom de la mosquée voisine érigée sous le règne d'Ali ben Youssef, sultan almoravide du début du 12ème siècle, si "restaurée" aux 16ème et 19ème siècles qu'il ne reste rien du bâtiment d'origine ...rd 2011 Marrakech 644

Mais revenons à la medersa. Dès la porte, puis le vestibule franchi, sous la coupole de cèdre on perçoit le caractère somptueux qui a été donné à la prestigieuse école coranique de la capitale impériale.rd 2011 Marrakech 660

Au centre de la cour de marbre le grand bassin permettait aux neuf cents élèves de procéder à leurs ablutions avant de pénétrer dans la salle de prières aux parois richement revêtues de stucs sculptés, fleurs et arabesques,rd 2011 Marrakech 653versets du Coran dans le mihrab, la niche qui indique la direction de la Mecque.rd 2011 Marrakech 653bLa cour de marbre de Carrare avec le bassin carrelé de zelliges est bordée d'une galerie décorée derd 2011 Marrakech 666zelliges, stucs et bois de cèdre ciselé qui supporte une partie des cent trente deux chambres réservées aux étudiants pensionnaires. Enfin je devrais dire ceux qui passaient leur vie ici car le brasero, le soufflet, le tajine et le service à thé font partie de l'équipement des chambres, rd 2011 Marrakech 664au même titre que les calames, les encriers, les bougies, le manuscrit , la cruche d'eau et la  natte pour dormir. Il semblerait qu'ils étaient très autonomes, et devaient pourvoir eux-mêmes à leurs besoins terrestres. Les chambres sont groupées par quatre autour d'une petite cour intérieure, puits de lumière, où le cèdre des corniches et des charpentes est richement ciselé. rd 2011 Marrakech 661La fenêtre de chaque chambre pouvait donner sur la rue ou sur la cour, s'ouvrant ainsi sur une vue plus ou moins somptueuse !rd 2011 Marrakech 662J'ai lu que les élèves qui n'avaient pas obtenu les résultats souhaités devaient quitter la medersa au bout de dix ans ... Si c'est bien ça, ils avaient le droit à l'erreur et au repentir avant de se voir virés !

 

Nous, il ne nous reste plus que quelques minutes avant de devoir revenir sur la place ben Youssef et d'entrer dans le musée de Marrakech.

Le palais Dar Menebhi n'est pas un palais pour princesses des Mille et une Nuits comme je l'avais cru au début de notre séjour. Car si ces dames appartiennent aux plus anciens contes du bassin méditerranéen, cet endroit, comme le palais de la Bahia que nous avons visité dimanche n'a été construit qu'au 19ème siècle, encore pour un vizir (ministre de guerre) du même sultan. (Dommage que les palais royaux ne se visitent pas !)

Le palais est organisé autour de son patio, aujourd'hui couvert d'une grande veranda,rd 2011 Marrakech 684autour duquel s'ouvrent quatre grandes salles richement décorées. Y sont présentées les collections permanentes du musée : vêtements, ici caftan du 18ème siècle brodé d'or, une collection de poignards, des bijoux,rd 2011 Marrakech 681et beaucoup de céramiques en provenance de Fez. La poterie est une ancienne et importante activité de cette capitale qui au haut Moyen Âge était produite dans 180 ateliers.rd 2011 Marrakech 690soupières, cruches, pichets,rd 2011 Marrakech 691plats de fête, creux pour les mets à base de pates fraîches ou de couscous, plats pour les méchouis ou les poulets entiers ; et cette belle jarre du début du 19ème siècle.

rd 2011 Marrakech 694Un temps de repos dans un fauteuil moelleux, à côté de la vitrine relative au thé, à la menthe bien sûr, sous un petit  écrit :rd 2011 Marrakech 687"Au Maroc on s'assoit pour prendre le thé, on s'enfonce dans des divans bas. Cela veut dire qu'on n'est pas prêt de se relever. Plaisir et volupté.  Le temps du thé était un temps de recueillement, de méditation. Je me déshabillais pour prendre le thé. Ou plus exactement, je me déshabillais, je mettais un vêtement ample dégageant le corps de toute entrave" Texte anonyme. Mais qui me fait mieux comprendre pourquoi Zohra ne veut pas en prendre n'importe où : les bonnes conditions ne sont pas réunies partout et tout le temps !

Voici venu le temps de dire comment Kheltoun nous prépare le thé du matin. Elle met une bonne pincée de thé vert chinois dans la théière, y verse quelques gouttes d'eau bouillante, donne quelques mouvements de rotation avant de jeter l'eau. Recommence. C'est pour "laver" le thé. Elle met alors deux énormes morceaux de sucre dans la théière, un bouquet de menthe fraîche et l'eau très chaude. Elle laisse infuser un peu. Puis mélange le sucre en versant un peu de thé dans un verre qu'elle remet dans la théière, recommence trois fois, ça mélange le liquide. Un matin Camille rajouta un peu de sucre en poudre dans son verre de thé qu'il mélangea avec sa cuillère : gros yeux de Kheltoun avec un hochement de tête très désapprobateur ... Donc on ne met pas sa cuillère métallique dans le thé, que l'on a d'abord versé dans son verre en levant bien haut la théïère pour que de la mousse se forme à la surface !

 

Le palais comprend, outre le patio et les grandes salles autour, un hamman qui est occupé en ce moment par les femmes languides de Rachid Arejdal, artiste plasticien  marocain qui enseigne à Marrakech.rd 2011 Marrakech 700Les cuisines sont la quatrième partie du palais, réservée à des expositions temporaires. Ce sont des toiles non figuratives d'Yvan Gervasi, artiste français qui en occupent les cimaises, et Zohra le centre du bassin !rd 2011 Marrakech 674Je n'oublie pas les zelliges, les stucs et les plafonds de cèdre, et n'en suis pas encore lassée, mais je crains qu'on ne finisse par les confondre !

 

Alors pour changer d'ambiance voici la Koubba Ba'Adiyn avant de quitter le quartier. C'est le plus ancien témoignage et le seul de l'époque almoravide de Marrakech (1106). Il s'agit de l'ancien bassin d'ablutions de la mosquée Ben Youssef que l'on exhuma en 1948 sous plusieurs bassins indiquant la progression des niveaux de la place.rd 2011 Marrakech 718Rectangulaire à l'extérieur et au sol il devient carré pour se terminer par un dôme à la décoration florale et géométrique.rd 2011 Marrakech 723rd 2011 Marrakech 719

Parfaitement maîtrisés, la complexité de la coupole et la diversité des arcatures des ouvertures sont considérés comme un catalogue du savoir faire des artistes musulmans du 12ème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans un quartier lointain, le palais Dar Si Saïd, construit pour le frère de Ba Hmed,  est de la même époque que le palais de la Bahia, fin du 19ème siècle. Comme dans les autres palais, et aussi dans les demeures beaucoup plus modestes de grands murs aveugles extérieurs cachent ses trésors et la vie familiale qui doivent rester secrets. Cette vie se déroule autour du jardin,

 

rd 2011 Marrakech 740ou du patio du harem où vivaient huit favorites alors que les quatre épouses semblaient vivre dans une autre partie du palais.rd 2011 Marrakech 748De la fenêtre où nous sommes le maître de maison pouvait observer et choisir et appeler sa compagne d'un moment qui pouvait arriver directement dans l'appartement par un escalier conçu pour ça. Elles n'avaient pas eu le privilège de s'asseoir sur le trône des mariéesrd 2011 Marrakech 752et pouvaient être répudiées à tout instant.rd 2011 Marrakech 750Les salles d'apparat sont bien sûr somptueuses, des sols aux plafonds, en passant par les piliers dont les chapiteaux comportent des stalactites de cèdre.

Il y a beaucoup de choses derrière les vitrines, depuis la baignoire de marbre ramenée d'Andalousie et construite au 3ème siècle de l'Hégire (qui commence le 16 juillet 622 après JC, au moment où le prophète quitta la Mecque pour se réfugier à Médine), aux bijoux des favorites en passant par des collections de tapis, d'articles de cuir, de céramiques, de vêtements, d'instruments de musique, de portes de bois sculpté provenant des maisons du bled, qu'il faudra imaginer car les reflets ne permettent pas de photos satisfaisantes.rd 2011 Marrakech 743Celle-ci est spécialement dédiée à Zohra dont le père possédait un beau poignard comme ceux qui sont présentés au fond de la pièce à la belle porte de ville !

 

Nous sommes repassés par la place Rahba Kedima où les tapis ont de si jolies couleurs d'épices et de fruits. C'est encore bien surprenant de parler devant une boutique où l'on ne voit personne, d'en dire quelques mots et d'entendre en français la réponse dans son dos où le vendeur se confondait parmi les curieux ...

 

Nous finissons la journée par les jardins de la Koutoubia. Cette mosquée cristallise mes frustrations de non musulmane interdite d'entrée dans les lieux de culte ! Je me rappelle en silence les pays où nous avons pu y entrer, Turquie, Egypte et même Libye ! Je n'ose même pas lire la description qu'en fait le guide Voir, de crainte d'ajouter à cette déception ! Ça suffit, profitons comme les Marrakchis le font les jours de fête des jardins.rd 2011 Marrakech 774Des petits palmiers, des grands, des orangers, des bassins vides envahis par les enfants, une roseraie au parfum doux,

rd 2011 Marrakech 770

les trois boules du minaret, symboles des grands préceptes, foi, prière et jeûne ; mais qui s'en souvient ? Il semble que ce soit comme l'année de naissance du prophète, car Zohra a continué l'enquête autour d'elle : personne ne sait !

Au sommet des minarets il y a autre chose qui m'intrigue, une potence. Est-ce que je vois trop de westerns pour que j'imagine aussitôt un pendu qui se balancerait là-haut ? Mais il paraît que ces potences sont là à des fins techniques, pour accrocher des fils électriques, des éclairages, des sonorisations. Oh ! j'ai vraiment un drôle d'esprit !

La mosquée de la Koutoubia a été construite pour célébrer la victoire des Almohades sur les Almoravides en 1147. Elle avait été réalisée un peu rapidement et le mur de la qiba avait été mal orienté. Le souverain exigea qu'elle soit rasée et reconstruite. Et voici les fondations de la première construction. Ça, on peut voir !rd 2011 Marrakech 777Le marabout d'un des sept Saints de la ville est un de nos repères. En traversant l'avenue Mohamed V nous arriverons dans notre quartier.rd 2011 Marrakech 781et arriverons au riad fourbus et les pieds douloureux. Nous allon savourer d'abord un temps de repos puis le couscous traditionnel du vendredi qui réunira tout le monde :rd 2011 Marrakech 783de gauche à droite : Camille, Zohra notre accompagnatrice toujours souriante, Nahouel la directrice du riad, moi et Kheltoun.

Nous avons mangé comme nous le souhaitions, ou comme nous le pouvions. Camille dans une assiette, avec une cuillère ; Nahouel et Zohra avec une cuillère, dans le plat ; Kheltoun avec les doigts. J'ai essayé, et ce n'est pas facile, car il faut arriver à rouler une boulette qui tienne (de semoule dont les grains sont bien détachés) sans en mettre sur ses genoux ou sur le tapis, et qu'il n'en reste pas plein les doigts. Aussi après quelques tentatives j'ai aussi pris une cuillère et j'ai pu me concentrer sur ma dégustation !rd 2011 Marrakech 784Fouad est arrivé au moment du déssert et il a beaucoup apprécié son gâteau. Comment dit-on religieuse en arabe ?rb 2011 Marrakech 789

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 19:26

frise 17 2011 Marrakech 573Jeudi 17 février.

C'est à un architecte français, Théodore Cornut, disciple de Vauban qu'Essaouira doit son nom, qui signifie "la Bien Dessinée". Le sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah vers 1760 lui confia la charge d'en faire le plus grand port de son royaume et la base navale qui lui permettrait de combattre les habitants d'Agadir qui se soulevaient contre son pouvoir.

Son passé de port commercial était déjà considérable : comptoir phénicien dès le 7ème siècle avant JC, fournisseur de pourpre extrait de coquillages récoltés sur les Iles Purpuraines voisines pour les Romains, port commercial de tout le sud marocain dès le 11ème siècle,  point de passage de la canne à sucre achetée par les Portugais au 16ème siècle ...

Puis la ville s'est peu à peu assoupie jusqu'à ce qu'elle devienne à la fin des années 1960 le refuge des hippies européens et américains ainsi que des déserteurs de la guerre au viet Nam. Jimmy Hendrix y a laissé un fort souvenir. On dit ici qu'il est tombé totalement amoureux de cet endroit ; on ajoute ailleurs qu'il n'y est resté que 24 heures. Les folles nuits de musique sur la plage enfumée cessèrent en 1974, les forces publiques chassant ces encombrants étrangers. Et ce n'est que vers 1990 qu'Essaouira se reveilla à nouveau, séduisant les touristes ...

 

Essaouira est la deuxième excursion que nous avons choisie de faire avec "Travel on line" et cette fois-ci c'était bien !

Le "chauffeur guide" nous a donné spontanément des renseignements sur les paysages le long des 180 km de la belle route parcourue, et répondait à nos questions.

Nous avons traversé une périphérie maraichère de Marrakech (melons, pastèques, et raisins de table), puis une vaste plaine qui semblait désertique. En fait le blé semé attendait la pluie pour laisser sortir ses premières pousses et reverdir tout cet immense espace. Et voici justement qu'elle tombe cette pluie tant attendue !rd 2011 Marrakech 625

Y ont succédé de jeunes forêts d'eucalyptus plantées pour retenir le sol, puis enfin des vergers d'arganiers. Un arrêt devant un arbre où un berger surveille ses petites chèvres qui y sont grimpées pour en manger les fruits est obligé ! Je n'ai pas tout à fait compris si elles avalent tout le fruit, y compris le précieux noyau contenant l'amande convoitée pour l'huile, à qui elles font subir une première opération de leurs sucs digestfs, ou si elles les crachent. Je crois que c'est la première hypothèse qui est la bonne, mais qu'on n'ose pas trop nous le dire.rd 2011 Marrakech C 218 Quoiqu'il en soit, il faut passer derrière les chèvres pour récolter les noyaux !

Il faut presque trois heures pour arriver au parking près du port d'Essaouira. Nous avons maintenant trois heures pour découvrir la ville légendaire.

D'abord le port et ses bateaux bleus ! Les vagues de l'Atlantique sont si fortes aujourd'hui que les bateaux à quai, petits et gros, subissent leur mouvement de flux et reflux. C'est étrange et un peu vertigineux de les voir ainsi avancer puis reculer tous ensemble.rd 2011 Marrakech C 224La porte de la Marine laisse deviner la ville sous les embruns qui  enveloppent tout le paysage d'une lumière diaphane.rd 2011 Marrakech C 225Nombreux sont les curieux sur la digue à observer le fracas des vagues sur la ligne de rochers qui longent la côte.

Quant aux goélands, c'est plutôt les déchets que vont laisser les préparateurs des gargottes voisines qui les intéressent. Les gargottes portent presque toutes des noms charentais. C'est un peu plus tard que je comprends pourquoi : Essaouira est jumelée à La Rochelle !rd 2011 Marrakech 548Au sud de la Sqala armée de canons portugais un bastion carré est la dernière partie des fortifications édifiées au 18ème siècle  par l'architecte Théodore Cornut. rd 2011 Marrakech C 226Je ne suis pas sûre que c'était bien agréable de prendre une douche ou une grande claque d'eau aujourd'hui sur la promenade, en février  la température de l'Océan Atlantique doit être assez basse, même avec le beau soleil filtré par la brume !

Rendus méfiants par le repas que nous avions fait mardi au Noyer, nous avions demandé à Kheltoun de nous préparer un sandwich aujourd'hui. Il paraît que nous avons eu tort, qu'il faut absolument manger du poisson ici. Heureusement que nous avons entendu un pécheur dire que l'océan était trop gros aujourd'hui et que les bateaux n'étaient pas sortis. Ca nous console un peu.rd 2011 Marrakech 567Dans la médina les anciennes poudrières de la Sqala sont maintenant des galeries d'artistes et des boutiques d'artisans. La spécialité de la région est la marqueterie de tuya de Barbarie, de citronnier et de cèdre.rd 2011 Marrakech 590De très beaux meubles au décor marocain ou de style art-déco ainsi que de nombreux objets de toutes tailles sont proposés à emporter ou à faire livrer à domicile en France. rd 2011 Marrakech 572Nous continuons notre tour sur l'esplanade que les cinéphiles reconnaitront : Orson Welles y tourna son Othello.rd 2011 Marrakech C 235Par l'ouverture des créneaux du bastion nord nous avons une vue superbe sur les remparts battus par les flots et le nord de la ville que nous allons joindre en prenant de petites rues.

C'est peut-être dans ces venelles que l'on remarque combien la ville est blanche et bleue.rd 2011 Marrakech 585rd 2011 Marrakech 594

Les murs sont chaulés alors que les portes et les volets sont d'un bleu plus ou moins vieux. L'entourage de pierre a la simplicité des portes occidentales enrichi d'un décor oriental !

Nous sommes arrivés avenue del'Istiqlal bordée d'un grand marché, un souk qui ne ressemble pas ceux de Marrakech !rd 2011 Marrakech C 242où voici un bel étal de condiments parmi lesquels des olives roses et des citrons confits au sel.

 

Et je me rends compte que je n'ai pas encore dit tout le bien que nous pensons du tajine de poulet au citron confit et olives que Kheltoun nous a servi mardi soir. C'était à tomber par terre ! Nous n'avons rien laissé.

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 21:49

frise 16 2011 Marrakech 479

Mercredi 16 Février

Il y a plus de liens qu'on pourrait le penser entre notre voyage à Salzbourg et celui à Marrakech. Par opposition pour les couleurs, au grand blanc de Salzbourg répond la diversité des couleurs de Marrakech. Par similitude, pour les anniversaires : le 27 janvier, anniversaire de la naissance de Wolfgang Amadeus Mozart, 16 février fête de l'aïd al-wawlid, anniversaire de la naissance du Prophète.

Kheltoun nous a dit qu'en ce jour de fête on met les vêtements traditionnels, babouches et  djellaba et qu'on va ainsi à la mosquée pour prier.

Nous avons eu la visite ce matin de trois de ses petits-fils, et Fouad que nous connaissions déjà était très fier de nous montrer sa tenue de fête : babouches, djellaba et tarbouche. Quant à ses cousins, ils venaient faire notre connaissance et leur discussion très amicale était un vrai plaisir !rd 2011 Marrakech 470C'est ce jour là que nous avons choisi pour aller "à la ferme" en lien (même propriétaire) avec le riad. Mais avant, Zohra m'a accompagnée au hammam (mot impossible à prononcer correctement  avec son "h" par des Français .... Zohra est définitivement convaincue que c'est congénital !). Là une petite dame brune, si menue que je ne pouvais imaginer la force qu'elle a, m'a prise en charge : macération au savon noir (heureusement que nous en avions vu beaucoup à usage corporel chez les herboristes, j'ai été moins surprise), puis friction vigoureuse au gant de Kessa (j'avais l'impression de passer au couteau éplucheur), et enfin le massage à l'huile d'argan ressemblait assez à un pétrissage. Au terme de toutes ces triturations qui m'auraient parfois fait crier, il faut reconnaître que ma peau avait la douceur de celle d'un enfant ! Un moment de tranquilité doit être pris encore avant de revenir à la vie quotidienne. Merci Zohra d'avoir insister pour que je goûte à cet art de vivre oriental.

 

Nous partons à la ferme en fin de matinée. C'est dans la grande plaine de l'Haouz, à la limite Est de Marrakech, après les immenses complexes hôteliers en construction. Les oliveraies, les vergers et les céréales semblent être les principales cultures du village.rd 2011 Marrakech 472A l'heure à laquelle nous arrivons l'eau de l'Atlas coule abondamment dans les rigolles d'irrigation de part et d'autre de la route. C'est une richesse dont l'utilisation est parfaitement réglementée.

Les terres de "la ferme" sont fermées par une haie de figuiers de Barbarie emmêlés-serrés à de petits épineux , ça doit être très dissuasif et efficace ... Alors comment un chien du voisinage est arrivé ici, déclenchant les aboiements des cinq chiens de la maison ?  Nous en avions vus si peu dans Marrakech que j'avais pensé que les Marocains n'en avaient pas. Erreur dans les campagnes ils ont toujours leur rôle de gardien.rd 2011 Marrakech 476La maison basse et carrée est en pisé tout neuf, fait de terre et de paille. La couleur est tellement semblable à celle des champs fraîchement labourés, tout comme les villages vus hier, qu'on ne peut douter qu'elle soit prélevée juste à côté de la construction. Mais je n'ai pas posé la question pour vérifier.

Les terres sont plantées d'oliviers largement espacés pour pouvoir semer du blé entre les rangées. Les poules de la basse-cour auront ainsi une nourriture maison. Des moutons paissent sous les arbres et s'enfuient à notre approche.

Au loin les neiges de l'Atlas brillent sous le soleil.rd 2011 Marrakech 485Dans la cuisine Zohra prépare le tajine berbère (végétarien), Hassan (un quatrième petits-fis de Kheltoun) les boulettes, et Ahmed le gardien, le barbecue. Je coupe le concombre en lamelles bien fines comme en France, et je pelle les poivrons rouges qui, bien que grillés ne se laissent pas faire. Ce n'est pas la variété que nous connaissons : difficiles à peler et ils laissent les mains toutes rouges !rd 2011 Marrakech 483Nous allons mettre la table à l'ombre d'un jasmin qui commence à fleurir.rd 2011 Marrakech 482Mais attendons que le tajine finisse de cuire dans le patio où un jardin de senteurs exhale ses parfums : sauge, lavande, jasmins, oranger, mandarinier, citronnier et une plante inconnue au parfum très fort et sucré. La grande plate-bande de menthe nécessaire au thé est dans le jardin extérieur. Il en faut sûrement beaucoup plus que ce qui pourrait être mis ici. Et elle doit pousser de façon trop envahissante.  rd 2011 Marrakech 488

Cet espace entouré de bâtiments plutôt bas doit être très chaud l'été, et je me demande comment on vivait à l'abri des grosses chaleurs il n'y a pas si longtemps, avant la climatisation qui a été installée dans la ferme très modernisée pour recevoir prochainement des vacanciers.

 

Le tajine est prêt ! Zohra a disposé les légumes suivant un ordre très respectueux des temps de cuisson, ne les a pas mélangés, mais ajoutés par dessus au fur et à mesure. A délicatement choisi ses épices. Et Zohra est la digne fille de Kheltoun, bien que différente. Chacune exprime sa personnalité par l'utilisation de ses propres parfums, toujours avec délicatesse. Enfin presque, parce que c'est vraiment un piment vert qui brûle les lèvres et le gosier qu'elle a posé sur le dessus. Mais on aime bien de temps en temps ! Enfin elle a ajouté des olives roses, que nous ne connaissions pas. Le résultat est délicieux.rd 2011 Marrakech C 208 Nous nous régalons de la salade, des boulettes et des saucisses (merguez). Hassan est lui aussi bon cuisinier.rd 2011 Marrakech C 212Nous  finissons par une petite crèpe soufflée (baghrir) avec un thé à la menthe. Il doit y avoir bien des variétés de menthe car le goût est assez différent de celui que nous prenons tous les matins au riad.

L'après-midi se passe dans un salon en discussions. Mais qu'elle est la musique d'Hassan nous a choisie ? Des sons très orientaux entrecoupés d'extraits très célèbres de Mozart ? Juxtaposition pour le moins surprenante de ces voix et de ces instruments orientaux avec les notes de Wolfgang ! Le facétieux compositeur de l'Enlèvement au Sérail aurait pu en être amusé ? Il s'agit du deuxième volume de "Mozart l'Egyptien" laissé ici à notre intention. l'endroit est idéal pour l'écouter ! Merci beaucoup, monsieur le propriétaire !

 

Mais la question que je pose à nos interlocuteurs marocains depuis qu'ils nous parlent de Mouloud, la fête de l'anniversiare de la naissance du prophète, n'a pas reçu de réponse satisfaisante : "Il est né en quelle année votre prophète Mahomet ?" Oh ! les yeux des personnes à qui je pose cette question, éventuellement traduite par Zohra ! Ils ne savent répondre que "L'année de l'éléphant ". Non, c'est une date que je souhaite ! C'est une année importante que celle de cette naissance à l'origine de la troisième religion monothéiste, ce qui a tant joué sur nos relations plutôt conflictuelles depuis ! Nous apprenions ça en histoire, à l'école de la République il y a pas mal de temps, mais je dois dire que j'ai oublié.

Eh bien avant d'aller nous coucher il nous faudra consulter internet pour trouver la réponse : Mahomet est né en 570 à la Mecque !

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 19:42

 

Frise 15 2011 Marrakech 400Mardi 15 Février

Zohra ne nous accompagnait pas. Nous n'avions pas préparé cette excursion, ou si peu. Ce n'est pas la colonne du guide Voir qui pouvait nous renseigner sur ce qu'est cette vallée ... et nous avons été déçus de notre journée organisée, mais là aussi si peu, par notre voyagiste, "Travels on line". Le chauffeur était bien trop occupé à répondre à tous les appels qu'il a reçus durant le voyage pour nous remplir son prétendu rôle de "chauffeur guide".

Nous avons quitté la vaste plaine de l'Haouz, et au douar de Tnine de l'Ourika nous avons laissé la grande route pour  filer vers l'Atlas dont les contours enneigés sont visibles dès Marrakech par temps clair.rd 2011 Marrakech 378

Premier arrêt sur le parking d'une boutique de poterie ; nous ne sommes pas descendus de la voiture. Deuxième arrêt devant une "coopérative de femmes de production d'huile d'argan". Là il y a foule. Allons voir la démonstration du travail traditionnel.rd 2011 Marrakech 381

Après ça une jeune femme très énergique nous a dirigés vers une petite salle en nous proposant un massage. Que nous sommes naifs ! Enfin le massage était très agréable, mais les produits que nous nous sommes laissés vendre  "les authentiques, les purs" étaient horriblement chers, et il ne nous a pas semblé possiblede marchander ici ! Erreur, on le doit car ce sont bien sûr les mêmes produits que ceux que l'on achète chez les herboristes des boutiques de Marrakech !

 

Le paysage change et nous nous amusons de notre comportement à la coopérative. La vallée se resserre, on a du mal à distinguer les villages de pisé plantés sur les pentes ocres ;rd 2011 Marrakech 397 les berges de l'Ourika sont vertes et les arbres ont un jeune feuillage vert tendre.rd 2011 Marrakech 391

Nous avons refusé l'arrêt chez les potiers de Tafza pourtant réputés, et n'avons pas eu à nous prononcer pour la maison berbère. Visite obligatoire.

Cette maison est-elle encore vraiment habitée comme nous on nous l'a dit ?rd 2011 Marrakech 394rd 2011 Marrakech 396

Cuisine, salle de réception avec vaisselle d'apparat, mais aussi les réserves, la chambre, le coin toilette et le jardin au bord de l'eau. Nous avons appris qu'il y a un écomusée dans Tafza qui témoigne de la vie des Berbères. D'après la description de son emplacement, ce n'est pas ici ! Il semble d'ailleurs qu'aucun des lieux de visite officiellement présentés par l'Office de Tourisme ne sont compris dans notre sortie ...

 

Le route monte régulièrement et nous apercevons des sommets très enneigés. On fait du ski dans une station pas très éloignée.rd 2011 Marrakech 408Peut-être plus facilement qu'en France en ce moment où il n'y a plus de neige naturelle !rd 2011 Marrakech 410Autour des villages le terrain disponible a été aménagé en terrasses. Il parait qu'on dit qu'ici il y a bien peu de terre et beaucoup d'eau alors que dans la plaine il y a tant de terre et si peu d'eau !rd 2011 Marrakech 417Nous sommes arrivés au bout de la route à Setti Fatma. Comme dans tous les villages traversés, les excursionnistes ont l'air très attendus. Depuis des kilomètres nous voyons des tajines sur des braséros qui fument le long de la route.rd 2011 Marrakech 416Sont-ils servis sur ces tables dans le lit de l'Ourika ?rd 2011 Marrakech C 188Pourquoi nous sommes-nous arrêtés "au Noyer" un peu trop européen ? Ces tajines étaient sûrement bien meilleurs que les dures brochettes qu'on nous a servies.

Nous n'essayons pas de traverser le ruisseau sur l'une des petites passerelles de bois qui ne semblent pas très stables, et n'allons pas voir au moins la première des sept cascades car le chemin est très jonché de pierres de toutes tailles. On peut faire d'ici de nombreuses randonnées et le village possède un poste de guides de montagnes prêts à accompagner ceux qui le souhaitent. Pas nous en ce moment.rd 2011 Marrakech 419Nous sommes à 1500 mètres d'altitude et la température est beaucoup plus fraîche que dans la plaine. Un peu plus tard des nuages se sont rassemblés sur les sommets en face, ont caché le soleil à l'ouest, et alors nous avons pensé que ce serait bien de rentrer !rd 2011 Marrakech 421Le dernièr non évènement de ce jour est que le chauffeur ne nous a pas signalé la "Main de Fatima", le rocher qui porte bonheur et qui a donné son nom au village !

On rentre sans regret mais en profitant du paysage. Encore un village de pisé qui se fond dans son environnement !rd 2011 Marrakech 425un brun, un autre rouge. Les minarets et les paraboles de télévision nous aident à les apercevoir !rd 2011 Marrakech 453Retour à Marrakech. On va prendre un thé à la menthe sur la place Jemaa el Fna et voir les vendeurs d'eau dans leurs étranges costumes rouges et leurs instruments de cuivre rutilant ? rd 2011 Marrakech 468

Voici le dernier regard du jour sur l'Atlas, les installations de la place Jemaa el Fna et les terrasses voisines équipées de tant de paraboles qui apportent les nouvelles du monde, et il paraît que la Révolution continue à s'étendre dans le monde arabe gagnant la Lybie et le Bahreïn ?

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 22:45

frise 14 2 2011 Marrakech C 149Lundi après-midi, 14 février.

Est-il nécessaire de conseiller aux visiteurs dont les narines sont très sensibles, à ceux qui ont l'esprit d'un inspecteur du travail de ne pas aller visiter ce quartier ?

Pour ceux qui restent, c'est une expérience plus qu'intéressante, mais à faire en apnée ! rd 2011 Marrakech C 148

Nous arrivons en même temps qu'une charrette de peaux de petite taille.

Les ateliers de tannages sont en plein air, derrière des murs qui séparent chaque entreprise. Surprise derrière la première porte franche : ce sont des cuves de béton toutes neuves qui sont là, bien différentes des images traditionnelles. Des rigolles d'évacuation entre les rangées de bassin, de l'eau claire, pas âme qui vive.rd 2011 Marrakech 267L'état aide les tanneurs à refaire leurs installations, pour diminuer la pollution causée par leur activité, et améliorer les conditions de travail des ouvriers.

35 à 40 litres d'eau sont nécessaires pour traiter 1 kilo de peau. Les effluents liquides générés sont constitués de mélanges de matières biogéniques (poils, lipides, protéïnes des peaux) et de produits chimiques (chaux, acide sulfurique, sel marin, sels minéraux, excréments de pigeon qui dégagent de l'ammonique, chrome, tannins végétaux tels que les écorces de mimosa, de chênes liège, le son, la farine et la liste doit être incomplète ...) La collecte et le traitement de tous ces déchets est un problème immense. Il semble que ceux  des déchets solides soient maintenant organisés. On continue ?

rd 2011 Marrakech 268Voici un atelier en activité ! qui traite des peaux de grandes dimensions. Sûrement des chameaux ou des bovins, spécialité des tanneurs berbères. Les chèvres et les moutons sont celle des tanneurs arabes.rd 2011 Marrakech 273 Dans un atelier un chef nous fait monter sur une terrasse où l'air est un peu plus respirable, et la vue plus générale. Ici les peaux, après avoir été triées et classées sont ouvertes. Elles seront ensuite débarassées des poils, des graisses, des restes de chair avec un couteau. Puis séjournerons pendant un mois dans des bassins, avec de l'eau,  de la chaux vive, ou  des excréments de pigeons au cours duquel elles seront foulées et retournées. L'ouvrier a des cuissardes pour le protéger de tous ces produits agressifs, mais il préfère ne pas mettre ses gants ...rd 2011 Marrakech C 144

Elles sont changées de bassin tous les 12 jours, et au terme du mois de traitement elles sont mises à sécher sur les murs qui entourent les bassins,rd 2011 Marrakech C 147Il me semble que le grattage auquel nous avons assisté pour enlever les derniers déchets avec un grand racloir arrondi était une opération terminale, car les peaux suspendues derrière l'ouvrier ont l'air au point pour être transformées en objet de cuir fin.rd 2011 Marrakech 270

Nous n'avons pas vu de bassins de coloration, il parait que la tendance est aux cuirs naturels.

Toutefois les pigments naturels que nous aurions pu voir auraient été :

du rouge à base de coquelicot, de garance ou de cochenille,

de l'orange à base de henné,

du marron à base de bois de cèfre,

du bleu à partir de la pierre d'indigo ou de cobalt,

du vert à base de menthe sauvage,

du jaune à partir de safran ou d'écorce de grenade,

du beige à partir de son de blé,

et du noir à partir de l'antimoine.

Mais les colorants chimiques sont arrivées jusqu'à Marrakech.

Nous sommes suivis par un rabatteur depuis que nous sommes arrivés dans le quartier bien que Zohra lui ait dit que nous n'avions pas besoin de lui. Il nous laisse le distancer lorsqu'il croit voir approcher un policier de la brigade touristique, et revient dès que la voie semble libre ... Il n'est pas trop content de ce que nous lui donnons, mais Zohra voulait que nous ne lui donnions rien ; enfin il nous laisse. Ce sont alors les rabatteurs des marchands de tapis qui entrent dans la danse, et nous attendent à la sortie des boutiques pour demander une commission à l'éventuel vendeur. Loi du commerce, des petits services et du bakchich dans le monde oriental !

Après avoir visité trois tanneries dont une où le patron nous a dit que la sienne avait été fondée au 11ème siècle et appartenait toujours à la même famille (même depuis avec un peu moins de temps, ça doit être très bien !) nous quittons les tanneurs pour aller voir les teinturuers.

 

Au passage coup d'oeil sur un mur réservé à l'affichage électoral, où il y a même un parti qui s'interesserait à la situation des femmes.rd 2011 Marrakech 287

 

passons la mosquée Ben Youssef, sa grande façade blanche, ses toits couverts de tuiles vernissées vertes et le minaret qui porte à son sommet trois boules représentant les fondements de l'islamisme : foi, prière et jeune.

rd 2011 Marrakech 300la Koubba Ba'Adiyn que nous visiterons vendredi,rd 2011 Marrakech 302nous traversons le souk Kimakhin des luthiers,rd 2011 Marrakech 335approchons celui des ferblantiers, par une belle boutique éclatante des mille feux de ses belles lampes,rd 2011 Marrakech C 155y arrivons, souk Addadine, plein du bruit des marteaux et des enclumes des forgerons,

rd2011 Marrakech C 160le noir profond du travail du métal joue avec les couleurs des résines qui sont travaillées ici aussi.rd 2011 Marrakech 307D'après l'écheveau suspendu au-dessus de la tête de Camille nous approchons du souk des Teinturuers !rd 2011 Marrakech 319 Les portes ouvertes de minuscules ateliers semblables à des antres noirs laissent voir le foyer et la marmite qui boue,rd 2011 Marrakech C 165telle un chaudron magique, où les ballots blancs que les porteurs pèsentrd 2011 Marrakech 323vont se transformer en laines et étoffes aux couleurs vives, qui s'égoutteront au bout de 30 minutes dans un autre atelierrd 2011 Marrakech 331avant d'être suspendues sur des grands bambous un peu partout en traversdes passages du quartier.rd 2011 Marrakech C 164

 

rd 2011 Marrakech C 166rd 2011 Marrakech 311rd 2011 Marrakech 316Encore une fois nous avons accès à une terrasse par un minuscule escalier et nous pouvons jetter nos regards presque indiscrets sur des joueurs très bruyants. Elle ne se passe pas simplement cette partie !

 

Nous avons bien droit à un temps de repos, Zohra après toute ces parcours dans les souks ? OK, un peu plus loin, place Rahba Kedima.rd 2011 Marrakech 337Cette place est éblouissante ! Toujours les murs ocre, les tapis des marchands qui l'entourent ont des couleurs d'épices, et les amoncellements des marchandises présentées, laines colorées, herbes fraiches ou sèches, les parasols verts des marchands ...rd 2011 Marrakech 339Nous prenons un délicieux jus d'orange avant d'aller voir depuis la terrasse du Café des Epices la place et son marché.

Zohra me fait remarquer des marchandes de henné qui préparent leur produit ...

rd 2011 Marrakech 343Mais elles pilent des feuilles sèches et vertes ! Eh bien oui ! le henné est une herbe qui donne un colorant orangé !

Une partie de la place ressemble à un marché aux puces où se vendent des vêtements, et une autre recèle bien des "curiosités" : ailes d'oiseau, peaux et carapaces d'animaux du Désert ou d'Afrique noire, mille et un objets qui font penser à des pratiques de sorcellerie ... Et pourtant j'ai si peu d'imagination !rd 2011 Marrakech C 176Retour vers le riad, la nuit commence à tomber. En passant par l'étal du fournisseur attitré de la famille de Zohra en pâtisseries orientales. Ils entreprennent une longue discussion durant laquelle il nous invite à goûter à ces gâteaux au miel, en pâte frite, et qui ne collent même pas aux doigts. Magie ou sorcellerie ? On verra au retour sur la balance !rd 2011 Marrakech C 179Et la boutique voisine n'est-elle pas aussi magique avec toutes ces noix, ces amandes et ses fruits secs ?rd 2011 Marrakech 358Le passage sur la place Jemaa el Fna et la Koutoubia semble devenir un rituel.rd 2011 Marrakech C 183La nuit est tombée, le quartier va commencer sa vie nocturne, silloné par les calèches. Nous sommes fatigués, commençons à sentir la fraîcheur il est grand temps d'aller retrouver Kheltoun qui nous aura préparé un tajine au poisson ce soir.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 19:17

frise 14 1 2011 Marrakech 228Lundi matin 14 février.

Hier soir nous avons préparé avec Zohra un programme de visites, en essayant d'y inclure au minimum les sites que nous jugeons indispensables. Et nous avons décidé de démarrer un peu moins tôt, car il semble y avoir un décalage entre nos horaires et ceux des Marrakchis. : plus tard le matin, et aussi plus tard le soir.

Donc nous avons pris le temps de savourer notre petit déjeuner en discutant avec Kheltoun. Après trois repas pris à la table basse (pas aisé pour nous, et nous nous sommes fait quelques tâches) nous avons essayé de manger au bord de la piscine, sur des tables à notre hauteur. Mais à 8h30 du matin en février la température est fraîche au fond du jardin d'un riad. Bien sûr c'est exactement le but recherché, mais ça sera plus agréable dans quelques semaines.

C'est le moment de la présentation du riad depuis la terrasse supérieure : la galerie et le patio.rd 2011 Marrakech C 111rd 2011 Marrakech C 112

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et de celle de Kheltoun. Pour nous, elle est beaucoup plus que la personne qui répond à nos besoins. C'est l'âme marocaine du riad ! rd 2011 Marrakech 226

Voir son sourire, c'est ressentir toute la sincérité de la générosité marocaine.

Nous allons voir aujourd'hui le quartier des tanneurs et celui des teinturiers, très au nord de la Médina alors que le riad est presque au centre.rd 2011 Marrakech C 039

Déjà nous avons pris des habitudes et nous échangeons des salutations chaleureuses  avec l'un des épiciers du bout de la rue à chacun de nos passages. Quelle minuscule boutique ! Elle ne doit pas dépasser un mètre carré !

On s'arrête un instant chez l'herboriste pour examiner sa marchandise :rd 2011 Marrakech 227J'ai eu besoin de demander quelques renseignements : en bas à droite, ces galettes de terre cuite triées sont utilisées comme pierres ponces ; juste à gauche des "rouges à lèvre" fine couche de pigment de coquelicot que l'on applique avec le doigt mouillé ; au dessus à droite, ces fibres proviennent de noyers et servent au nettoyage des dents, oui, c'est un dentifrice !rd 2011 Marrakech C 126

Nous avons vu des caméléons sur les étalages des herboristes. Nous avons oublié de demander s'ils les vendent aussi. Ils ont des pattes qui se terminent par cinq doigts qui se séparent en 2 (pouces) et 3 (doigts) losqu'ils ouvrent leurs "mains". Nous n'avons pas eu la patience de regarder leur changement de couleur. Qu'est-ce que ça donne sur une cage ?rd 2011 Marrakech C 120

Il y a encore tant à regarder autour de nous, que ce soit dans les souks, à l'approche des mosquées, (ou dedans ; Camille est entré dans une grande cour rd 2011 Marrakech C 125et s'est alors rendu compte du lieu où il était : une mosquée interdite comme tous les lieux de prière de Marrakech aux non musulmans ... rd 2011 Marrakech C 123Zohra était stupéfaite et inquiète ; rassurez-vous, il ne s'est rien passé, Camille est reparti seul, très vite !)

ou dans les rues ocres et pleines d'ombres, les voutes blanches polylobées, en arc brisé, outrepassées,rd 2011 Marrakech 239rd 2011 Marrakech 233rd 2011 Marrakech C 122rd 2011 Marrakech 234

ou les fondouks avec de nouveaux ateliers. Nous nous approchons, toujours curieux et jamais rejetés, bien au contraire !rd 2011 Marrakech 240L'ensemble a l'air plus organisé que certaines autres cours. A droite des messieurs retournent et contrôlent des vêtements blancs assez chiffonnés. Et au fond de la cour un atelier de teinturier. Avec des vraies grosses machines en inox. Au dessus de nos têtes suspendues à des perches de bambou sèchent les robes qui ont été teintes récemment.rd 2011 Marrakech 241bLes messieurs qui préparaient des vêtements dans la cour apportent maintenant les baluchons de chemises de coton à colorer. D'autres les plongent dans une machine, la ferme et la rotation commence. Nous continuons notre avance rd 2011 Marrakech C 135jusqu'à la fontaine Chrob ou Chouf. Pas très photogénique la fontaine qui a perdu de son lustre depuis que l'eau arrive dans les maisons. Cependant son plafond de cèdre sculpté est encore très beau avec corniche, semelle et consoles. rd 2011 Marrakech C 131Les gens fortunés des siècles précédents faisaient construire des fontaines dans les quartiers populaires afin que le petit peuple puisse disposer lui aussi, d'eau. C'était sûrement un des actes de charité imposés par le Coran. Si elles étaient richement décorées le geste avait-il encore plus de valeur ?

Nous sommes dans un quartier à l'écart des itinéraires touristiques.rd 2011 Marrakech 246 Au coin d'une rue encombrée par la charrette d'un marchand de verdure (on dirait une plante assez proche du cardon, mais très verte) qui s'arrête à toute sollicitation, Zohra et Camille ont trouvé une boutique où sont frits des poissons pour le prochain repas des gens du quartier car il sera bientôt midi. rd 2011 Marrakech 250Nous avons été invités à gouter. C'est très bon ! Et nous avons acheté un gros sandwich que nous nous sommes partagés ... 10 dirhams notre repas ! Ca, c'est un prix très authentiquement marocain ! et pas celui du restaurant de la rue des Princes (qui est très abordable ...) !rd 2011 Marrakech C 130Nous approchons d'un lieu très actif, la place est occupée par des ânes et leurs âniers qui attendent leur charge.rd 2011 Marrakech C 136Certaines activités s'exercent carrément dans la rue, comme le montage des plaques de verre pour des lampes,rd 2011 Marrakech 252

ou la torsion, le moulinage de fils de soie. Plusieurs fils sont maintenus accrochés au dessus des passants (enfin presque) dans la rue sur quelques centaines de mètres, et lorsque la longueur souhaitée est atteinte, l'ouvrier met en route un petit moulin qu'il semble avoir bricolé lui-même, alimenté par trois piles électriques assemblées. Et voici un fils prêt à être livré à la fabrique de passementerie,rd 2011 Marrakech 256ou au tailleur à côté qui présente dans sa vitrine des robes de soleil et de lune ...rd 2011 Marrakech 257Encore une entrée de mosquée, non on n'entre pas !rd 2011 Marrakech 259Voici un marché ; les produits frais sont à l'ombre d'un parapluie car le soleil tape maintenant assez fort, les ménagères marchandent les légumes et les fruits superbes. Il y a une activité maraîchère autour de Marrakech, grâce à l'eau de l'Atlas et à l'irrigation qui, depuis des siècles répond aux besoins de la ville et des villages de la plaine. Cependant les tomates que nous mangeons régulièrement en salade avec des concombres et des oignons viennent d'Agadir. Elles sont si bonnes qu'elles semblent pousser très naturellement. (Depuis notre arrivée nous mangeons beaucoup de légumes, surtout préparés par Kheltoun.)rd 2011 Marrakech 263Le poissonnier a installé son étal devant une fontaine et le nettoie régulièrement en y jettant des boites d'eau.rd 2011 Marrakech 266Ici il y a des pommes de terre nouvelles et de l'ail que l'on peut acheter en têtes ou en gousses ! Et des fruits proches des figues de barbarie, dont nous n'avons pas pu savoir le nom.rd 2011 Marrakech C 139Nous avons ainsi atteint le quartier des tanneurs, et il mérite un article spécial ou presque !

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 20:43

frise 13 2011 Marrakech 164

Je dois avouer que j'ai assez peu préparé notre séjour à Marrakech, j'avais à tourner la page de notre séjour à Salzbourg avant de repartir, et ça m'a laissé juste assez de temps pour refaire les valises. Camille avait bien consulté le guide Voir sur le Maroc, mais il était comme moi, tout à fait d'accord de suivre Zohra là où elle pensait devoir conduire des néophytes.

Donc nous avons quitté la place Jemaa el Fna pour rejoindre le palais de la Bahia, de la Belle, vers le cimetière musulman (intra-muros).

Et surprise ! nous avons découvert un vrai palais arabo-andalou, alors même que nous franchissions l'entrée.

rd 2011 Marrakech 132Un riche jardin, la partie supérieure des murs et des plafonds très travaillés,

rd 2011 Marrakech 130

des cours de marbre, avec bassin et fontaine, en enfilade,rd 2011 Marrakech 134ça fait beaucoup penser à Séville ! Ce n'est pas tellement ça la surprise car les Musulmans chassés d'Espagne à la fin du 15ème siècle sont partis pour le Maroc avec leur culture et leur savoir-faire, c'est que ce palais a été édifié à la fin du 19ème siècle par le grand vizir (premier ministre) Si Moussa qui en fit sa résidence privée, très agrandie par son fils Ba Hmed ! Les agrandissements ont été faits par acquisitions successives de terrains voisins. On ne visite qu'une partie des huit hectares du palais, presque entièrement de plain-pied (Ba Ahmed obèse ne pouvait pas monter d'escaliers).

Il voulut sa demeure somptueuse, et elle l'est encore. Même après le passage de l'armée française ! car le général Lyautey la choisit comme résidence pour lui-même et ses officiers.

En voici quelques images :

rd 2011 Marrakech 137Haut de mur de stuc,

rd 2011 Marrakech 151

rd 2011 Marrakech 150

zelliges de Tétouan dont sont recouverts les sols et le bas des murs, stucs qui recouvrent chaque passage, comportant souvent des hommage à Allah,

rd 2011 Marrakech 153plafonds de stucs en demi-coupoles au-dessus de niches,

rd 2011 Marrakech 156plafond de cèdre plats richement peints dans les petites salles,

rd 2011 Marrakech 184ou en coupoles de cèdre dans les appartements privés du maître de maison,

rd 2011 Marrakech C 074immenses coupoles rectangulaires, de cèdre peint dans les salles de réception, qui nous font nous tordre le cou dans tous les sens pour les admirer !

rd 2011 Marrakech 173rd 2011 Marrakech 159et les portes jamais nues, grandes ou petites toujours décorées, plus ou moins richement.

Des images somptueuses, nous en avons ramenées beaucoup, mais nous craignons de lasser le lecteur ... Par contre, soyez sûrs que le visiteur ne se lasse pas d'admirer le travail des artisans marocains, les peintures, les sculptures des plafonds réalisées en place pour loger toute la famille du vizir. Quatre épouses et vingt quatre favorites, le nombre d'enfants n'est pas précisé ... Les quatre épouses, (c'était le nombre maximum autorisé par le Coran, par les coutumes ?), munies de contrats de mariage, les autres femmes du harem pouvaient être répudiées n'importe quand. Alors la "Belle", la "Favorite"qui a donné son nom au palais, quelle était elle ? Peut-être jamais bien longtemps la même ?

Allez, pas de question malvenue sur le passé et écoutons les Marocaines nous parler des progrès du statut de la femme sous l'influence du roi Mohamed VI grâce à qui la bigamie (limitée à deux épouses) ne peut se pratiquer qu'avec le consentement écrit de la première ... et dirigeons nos pas vers le palais El-Badi juste derrière la place des Ferblantiers.rd 2011 Marrakech 198Nous passons les remparts qui entourent la Kasba où de nombreuses cigognes ont élu domicile. Certaines construisent ou renforcent leurs nids, d'autres claquent du bec et échangent des caresses de cous. Les noces et leurs danses se pratiquent-elles avant ou après l'édification du nid ? A voir plus tard.rd 2011 Marrakech C 104 Et nous entrons dans ce qui reste du palais de Ahmed el-Mansour, Ahmed le Victorieux des armées portugaises, dont la fortune fut immense et qui voulut le faire savoir en construisant un palais fastueux pour recevoir les représentations étrangères. Des marbres d'Italie, du granit d'Irlande, de l'onyx d'Inde, des revêtements à la feuille d'or (provenant du Soudan ?), rien ne reste du palais construit au 16ème siècle par un des plus grands souverains saadiens.rd 2011 Marrakech 205Le 17ème siècle voit la décadence saadienne, et la prise de pouvoir par les Alaouites dont la capitale est Meknès. En 1683 Moulay Ismaïl, (souverain de 1672 à 1727) fait raser le palais d'Ahmed el-Mansour et transporter tous les matériaux pour les utiliser dans l'édification de son propre palais de Meknès.rd 2011 Marrakech C 100Il ne reste presque plus que les fondations du pavillon de Cristal, le grand bassin occupant le centre de l'espace alors que quelques orangers indiquent l'emplacement des jardins. Il nous faudra aller à Meknès pour voir le reste !

Et pour le moment un gardien pousse de grands cris et gesticule pour rassembler l'ensemble des visiteurs dispersés sur les quelques hectares du palais, c'est le moment de la fermeture.

Retour au riad en passant devant la Koutoubia et son célèbre minaret si semblable à la Giralda de Séville.

rd 2011 Marrakech 222La nuit tombe, les rues s'animent. Beaucoup de passants se pressent sur les trottoirs, les grands carrefours (il y en a dans la médina !) seront bientôt embouteillés et la variété des bruits est impressionnante : les moteurs, des klaxons, des sonnettes, des chants, des cris, l'appel du muezzin : toute la vie du soir se fait entendre.

Et bien sûr tout au long de la journée nous avons senti les odeurs de Marrakech, les épices, les parfums, les pierres d'ambre, le thé à la menthe, les fleurs d'oranger ... Qui a dit le crottin des ânes ? Non, les harnais sont munis de sacs qui récupèrent ce qui fera un excellent engrais !

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 19:48

frise 1 2011 Marrakech 026Nous sommes arrivés à Marrakech hier soir, après un vol tranquille depuis Lyon, et une longue attente pour passer le contrôle de police à l'arrivée. Il semble que les Révolutions tunisienne et égyptienne au moment des vacances scolaires françaises aient des effets sur la fréquentation du Maroc. Je crois que le chauffeur qui nous attendait depuis une heure et demie fut soulagé de nous voir enfin le chercher.

Le riad El Dar est en pleine Médina. Nous y sommes arrivés à pied, la rue Derb Halfaoui, est très étroite avec des coudes fréquents qui doivent rendre l'accès aux voitures impossible.

Nous avons été accueillis par la maîtresse de maison avec un verre de rosé, puis le temps d'un tour de quartier, d'un tajine de boeuf délicatement parfume l était trop tard pour nous pour autre chose hier soir !

 

Nous avons passé le dimanche à parcourir la Médina. Heureusement qu'il y a les appareils photos pour fixer tant d'images ! C'est notre premier voyage au Maroc ; nous avions nourri notre imaginaire de récits de Paul Bowles, de Joseph Kessel et de quelques amis, de tableaux de Delacroix et d'Yvon Tardy, de numéros spéciaux de Géo, de catalogues de voyagistes, d'émissions de télévision, mais ce que nous avons vu aujourd'hui dépasse de loin ce que nous attendions.

La couleur ocre des remparts se retrouve partout, et en particulier dans les ruelles "résidentielles" si tranquilles ce dimanche matin.C'est cette couleur des murs qui vaut à Marrakech son surnom de "ville rouge".

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Des rues plus larges que la nôtre sont bordées des grandes portes en fer des commerces fermés,en arc brisé outrepassé d'une école, mais aussi de portes de bois ouvertes dont on peut admirer le décor de fleurs peintes, chez le bijoutier, ou de marqueterie simple chez le jeune herboriste. Nous sommes accompagnés de Zohra qui nous a promenés toute la journée dans le labyrinthe assez incroyable de la Médina qu'elle semble connaître parfaitement. Elle connaît aussi les gens du quartier à qui elle nous présente : l'herboriste nous explique ce que sont ces fleurs, ces graines, ces poteries qui nous intriguent.rd 2011 Marrakech 025Un marchand du bazar examine la rue, la tête couverte de la capuche de sa djellaba : il fait encore frais dans les rues étroites où le soleil n'a pas pu pénétrer.rd 2011 Marrakech 033Et voici que la rue s'anime : il nous faut faire attention aux scooters dont les sonnettes tintent, aux charrettes à bras dont le pousseur crie et nous interpelle. rd 2011 Marrakech 044Les commerçants accrochent des marchandises au sommet des portes et le long des murs, les premiers tapis apparaissent,rd 2011 Marrakech 054bici une treille ne va pas tarder à étaler ses pampres qui protègeront les passants du soleil.rd 2011 Marrakech 050

Première boutique étincelante de cristaux des lustres qu'elle propose dans un cadre de palais ! Ce n'est pas encore le souk !rd 2011 Marrakech 074Des encadrements de portes pavés de zelliges, ces carreaux de faïence traditionnels,de cèdre  ou de stucs sculptés d'arabesques.rd 2011 Marrakech 077rd 2011 Marrakech 071

rd 2011 Marrakech 105et la grande porte recouverte de cuivre repoussé au marteau qui nous barre le passage est l'entrée de la mosquée proche de la fontaine Chrob ou Chouf.

Nous sommes déjà repartis derrière Zohra, écarquillant les yeux sous une débauche de couleurs toutes plus vives les unes que les autres, chatoyantes, attirantes !rd 2011 Marrakech C 040rd 2011 Marrakech 069

De grandes portes sont ouvertes sur des cours où de petits ateliers retentissent des bruits de leur activité.rd 2011 Marrakech 098Zohra nous montre les "fondouks", anciens hôtels pour les marchands et les paysans, leurs montures et leurs marchandises. Je crois que c'est la même chose que le caravansérail ? Zohra est d'accord avec moi ! Maintenant ils ont été convertis en ateliers d'artisants (oh ! si petits) ouverts sur la cour, et en appartements pour les artisants à l'étage. Nous avons rencontré un bijoutier issu d'une famille de bergers berbères qui vit à la limite du désert sous une tente, alors que lui est installé ici.rd 2011 Marrakech 094

Ça bruit des cliquetis des machines qui tissent des passementeries de soies aux couleurs vives, du marteau des cordonniers qui montent des babouches, des brosses des lustreurs d'objets en métaux divers.rd 2011 Marrakech 096

Il y a même un tourneur sur bois qui fabrique de petits objets en se servant de ses mains et de ses pieds, '"ses quatre mains" nous dit-il ! La main droite tient le ciseau, le pied gauche le guide, la main gauche avec un outil qui ressemble à un arc fait tourner le morceau de bois alors que le pied gauche maintient l'ensemble !rd 2011 Marrakech 108

Une fois à droite, une autre fois à gauche, dans les ruelles, sous des passages pleins de lumière et d'ombre, une place où des carrioles, leurs ânes et leurs maîtres attendent les ordres de transportrd 2011 Marrakech C 060

et nous finissons par arriver place Jemaa el Fna, la très fameuse !rd 2011 Marrakech 113

Nous sommes en début d'après-midi, le spectacle n'est pas encore complet ! Des marchands de fruits frais et secs, des montreurs de singes, des charmeurs et leurs serpents ...rd 2011 Marrakech C 063 qui semblent onduler au son d'une flûte particulièrement aigre, le pungi. On entretient la légende que c'est ce son qui fait se dresser et se balancer les cobras, les pythons alors que les serpents seraient totalement sourds. Quelqu'un de l'équipe passe parmi les curieux pour les faire admirer de plus près.

Oh, on s'en va Zohra, voir le palais de la Bahia ?

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 12:53

Spécialement pour quelqu'un de mon entourage très sensible à l'art contemporain voici un article qui lui est consacré.

Il n'y a pas que Mozart et la musique à Salzbourg, il y a aussi des oeuvres d'art contemporaines qui sont disséminées dans la ville, en plus d'un musée qui la regarde du haut de sa colline.

Je n'ai malheureusement pas relevé le nom l'auteur de chaque oeuvre.rd Salzbourg 024bCe que j'ai osé appeler au début de notre séjour, une molaire, sur la Makartplatz, en face de la Mozart-Wohnhaus est un enchevêtrement de profils humains d'Anthony Gragg et porte le nom de "Caldera".

 

Depuis 2001 le Fondation Salzbourg invite un artiste réputé à créer une oeuvre spécialement pour Salzbour. C'est ainsi que nous avons vu devant le palais Mirabell des arcs métalliques,art contemporain Salzbourg 126La neige nous cachait le socle et j'étais trop loin de Marouan Dib pour entendre le nom de l'auteur.

 

Art contemporain Salzbourg 128 Toujours au Palais Mirabell, un "spiderman" accroché sur la façade. Là aussi je n'ai pas entendu qui en est le père.art contemporain Salzbourg 225La Capitelplatz, entre la cathédrale et l'église St Pierre, accueille cette énorme boule dorée surmontée d'un petit bonhomme : "Spaera" de stephan Balkenholm.

Pour rester dans le même quartier je rappelle à l'intérieur de la cathédrale la "Danse macabre" de Christian Boltanski crée en 2009 dont les personnages dansent avec les flammes des bougies.art contemporain Salzbourg 219L'auteur de la dernière oeuvre que nous ayons vue doit avoir un drôle de rapport avec la bureaucratie !

Art contemporain Salzbourg 268 J'aurais peut-être dû me pencher sur le socle à droite pour connaître son nom ...

 

Finalement nous avons vu une bonne partie des acquisitions de la ville durant notre séjour !

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