Samedi 13 mars 2010
Nous sommes bien arrivés à l'aéroport sud de Ténérife, très fréquenté par des gens qui parlent surtout des langues d'Europe du Nord, et aussi espagnol.
Car bien qu'au large du Maroc sud nous sommes en Espagne. C'est même ici que se trouve son point culminant, 3817 mètres au Pico del Teide.
Pour le moment nous ne savons pas grand-chose de cette île de l'archipel des Canaries pour laquelle nous n'avons pas trouvé beaucoup de renseignements dans les guides dont nous disposions ...
Sinon qu'elle est appréciée par les gens du Nord pour son climat doux et agréable. Et qu'elle est un lieu de tourisme de masse avec tout ce que ça comporte de bétonnage. Voici pour les clichés !
Nous avons fait escale à Fuerteventura et n'en avons aperçu que des terres rouges, arides. Qu'y vont faire tous les passagers qui descendent ? Une partie de la réponse se devine dans les sourires et le bronzage de ceux qui montaient : au moins se reposer !
L'arrivée au-dessus de l'aéroport international de Ténérife nous laisse entrevoir un paysage plus varié :
des villes côtières enserrées entre des montagnes, des cratères de volcan, et tant de serres escaladant les premières pentes du relief.
Le temps de récupérer nos bagages, de prendre la voiture qui nous attend et de filer par le bel autoroute vers l'ouest, et nous voici partis à la découverte, tous les sens en attente.
Los Cristianos et Las Americas sont deux énormes métropoles du tourisme local avec 60 % de la capacité hôtelière de l'île ! Des grappes d'habitations de couleurs vives montent jusqu'au sommet des collines, et quelques chantiers vont encore augmenter la capacité d'accueil de ces endroits ...
Nous continuons au-delà du bout de l'autoroute (provisoire, il ira jusqu'à la "grosse" ville du nord-ouest, Santiago des Teide, sous peu). Les constructions sont moins nombreuses, plus cossues ... et parfois totalement délirantes : la concurrence et l'imagination des promoteurs n'a pas de limite : un ensemble vieux rose très tarabiscoté, avec de luxueux jardins suspendus, posé seul sur son rocher est hallucinant ! Rêve de maharadjah ou de prince du désert ?
Un peu plus loin la couleur est moins surprenante, mais les coupoles et les créneaux font aussi leur effet !
Entre ces ensembles réalisés en un temps record, avant que l'administration réussisse à classer quelques sites avec toutes les procédures qu'on imagine il y a aussi quelques villages plus anciens, avec leur ancien port de pécheurs,
et parfois une minuscule plage de sable noir entre deux barres de roches acérées, coulées de lave des volcans voisins.
La végétation est superbe, des palmiers canariens et d'autres au tronc très lisse, des bougainvillées, des cactées, et des euphorbes en forme de candélabre aux innombrables branches !
La plage de Puerto Santiago est un peu plus grande, et beaucoup plus fréquentée. Nous pensons que nous creusions un sentier dans la neige lundi et que nous sommes sous ce doux soleil 5 jours plus tard !
Nous allons jeter un oeil sur Los Gigantes, ces hautes falaises d'origine volcanique formée par l'effondrement de la partie frontale de coulées dans l'océan Atlantique au cours d'un tremblement de terre énorme, ou d'un affaissement de terrain lié à l'effondrement du volcan originel.
Les promoteurs sont en train de construire des ensembles jusqu'à la limite extrème du site !
Particularité locale, la gestion de l'eau est laissée à la responsabilité de propriétaires privés, qui ont installé des canalisations au creu de tous les ravins, au dessus des routes, et de quelques "usines à gaz", non à eau à l'entrée des villages dignes de raffineries !
Vers Santiago del Teide nous le somment du Pico se dévoile enfin, enneigé et débarrassé des brumes qui le cachaient jusqu'alors.
La route et les villages sont au milieu de champs de lave que des cactées et des euphorbes encore rares reconquièrent. On a l'impression que la dernière coulée de lave est récente, et qu'on a juste écarté ce qui était nécessaire à la vie des hommes !
La vallée un peu plus loin a-t'elle été protégée car on y voit des vergers et des cultures.
Pour une première prise de contact c'est parfait, nous retournons à la punta de Congrejo où nous attend notre résidence. C'est déjà une construction ancienne, qui date un peu. Elle a ses habitués : un monsieur nous a dit passer ses hivers ici depuis vingt ans. Surprise c'est un refuge de français qui viennent chauffer leurs vieux os et leurs douleurs arthritiques à la douceur de l'"éternel printemps de Ténérife" !
Les beaux jardins vont jusqu'au au bout de la pointe
délimitée par les deux ravins qui ont suivi et découpé profondément des anfractuosités des nappes de lave déchiquetées que viennent frapper les vagues, Voila qui permet de jolies petites promenades pour aller jusqu'à la piscine d'eau de mer.
Et nous voici en place pour découvrir Ténérife dont nos interlocuteurs nous ont vanté la diversité.
A bientôt pour quelques nouvelles impressions !