Cormet de Roselend c'est un col d'altitude, 1967 mètres, là au creux de l'image, qui permet le passage entre Beaufort et Bourg-Saint-Maurice. Nous avons fait étape un peu plus bas au gîte d'alpage de Plan-Mya qui accueille gracieusement les camping-caristes.
C'est un endroit qui attire beaucoup de monde. La route est très fréquentée, et j'avoue que je l'ai trouvée un peu étroite au-dessus du lac de Roselend. Finalement lorsqu'on est un peu loin elle n'est pas aussi impressionnante que lorsqu'on y croise un autre véhicule !Au carrefour de multiples voies de randonnées, de mountain bykes, et aussi d'exploitation des prairies sur le plateau entaillé par le Doron, le torrent qui prend sa source au col il y a un chalet du club alpin et le gîte un peu à l'écart.
Pour les découvertes botaniques, il faut préférer les endroits semés de rochers, et les éboulis.
Nous avons marché, sauté les ruisseaux qui affluent vers le Doron, forment des tourbières où fleurissent les linaigrettes et les orchis de Fuchs, courent dans les prairies et disparaissent pour ressortir en chantant un peu plus loin.
Au creux des lapiaz des adénostyles à feuilles d'alliaire sont bien protégées du vent et doivent avoir les pieds dans l'eau. Voici des gentianes champêtres et des campanules barbues,
Les involucres de la centaurée uniflorefont une petite cage autour des bractées (!!!). Quant à l'orpin des infidèles, était-il utilisé en infusion pour ramener les maris volages ?
Là où sont passées les vaches, il ne restent plus que de l'herbe fraîche.
Le beaufort est exclusivement préparé avec le lait des Tarines, belles rousses aux doux yeux soulignés d'une ligne noire et des Abondances qu'il n'y a pas ici.
Est-ce que la vache grimpée au haut de ce rocher essaie de voir le Mont Blanc ? Aujourd'hui sa recherche est vaine, il est dissimulé par de gros nuages. Mais ça ne nous fait rien, nous trouvons le paysage grandiose même avec tous les nuages qui couvrent le ciel et masquent l'horizon.
18H30 est-ce l'heure à laquelle les marmottes sortent ? En voici une qui se laisse admirer par les randonneurs tranquilles.Les enfants de la grande famille à qui je l'ai montrée étaient ravis et se sont tus pour en profiter bien longtemps. A cette heure ci elles semblaient beaucoup moins farouches que dans la journée. En voici une autre dont le premier souci semblait être de trouver des plantes riches en graines pour son repas du soir.Et à l'heure où nous allions prendre le nôtre au gîte, nous entendions de partout leurs cris. Ce n'étaient pas les alertes à l'approche de marcheurs, il n'y en avait plus à cette heure-ci. Les moeurs des marmottes avant la tombée de la nuit, sont une grande inconnue pour nous. C'est sûrement la première fois que nous pouvons en observer à cette heure-ci.Le gîte de Plan-Mya est un ancien chalet d'alpage qui accueille les marcheurs au long cours (GR5), ceux qui font des boucles autour du Cormet de Roselend et aussi les touristes motorisés qui s'arrêtent pour une nuit. La différence entre les deux catégories de marcheurs c'est surtout le poids de leur sac à dos. Lorsqu'on part pour une ou plusieurs semaines, il faut beaucoup de talent ou d'expérience pour arriver à faire un sac qui ne dépasse pas 15 kilos.
Le dîner regroupait tout l'échantillonnage et nous avons partagé nos expériences de grands et petits randonneurs et voyageurs ...
C'est au réveil, après une excellente nuit tranquille et fraîche que nous avons vu les informations sur une via ferrata très spectaculaire et technique sur les Rochers du Vent, au-dessus du lac de Roselend. Des cables permettent de passer en funambulistes d'une des pointes à une autre ; au moins quatre cables : un pour poser les pieds, deux pour se maintenir et un quatrième pour fixer le baudrier. Même comme ça, c'est sûrement très impressionnant et réservé aux grimpeurs très qualifiés.Pour terminer en beauté voici encore deux espèces que j'ai trouvées dans les éboulis : l'orpin blanc et le saxifrage paniculé. Autant de découvertes en si peu de temps, c'est un vrai bonheur !