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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 08:16

Roselend-00.jpgCormet de Roselend c'est un col d'altitude, 1967 mètres, là au creux de l'image, qui permet le passage entre Beaufort et Bourg-Saint-Maurice. Nous avons fait étape un peu plus bas au gîte d'alpage de Plan-Mya qui accueille gracieusement les camping-caristes.Roselend 01

C'est un endroit qui attire beaucoup de monde. La route est très fréquentée, et j'avoue que je l'ai trouvée un peu étroite au-dessus du lac de Roselend. Finalement lorsqu'on est un peu loin elle n'est pas aussi impressionnante que lorsqu'on y croise un autre véhicule !Roselend 02Au carrefour de multiples voies de randonnées, de mountain bykes, et aussi d'exploitation des prairies sur le plateau entaillé par le Doron, le torrent qui prend sa source au col il y a un chalet du club alpin et le gîte un peu à l'écart.

Pour les découvertes botaniques, il faut préférer les endroits semés de rochers, et les éboulis.

Roselend 04Nous avons marché, sauté les ruisseaux qui affluent vers le Doron, forment des tourbières où fleurissent les linaigrettes et les orchis de Fuchs, courent dans les prairies et disparaissent pour ressortir en chantant un peu plus loin. 

 

08 Août Orchis de Fuchs - Savoie08 Août Linaigrette 2 -

Au creux des lapiaz des adénostyles à feuilles d'alliaire sont bien protégées du vent et doivent avoir les pieds dans l'eau.08 Août Adénostyle à feuilles d'alliaire - Savoie Voici des gentianes champêtres et des campanules barbues,

08 Août Campanule barbue - Savoie08 Août Gentiane champêtre - Savoie

Les involucres de la centaurée uniflorefont une petite cage autour des bractées (!!!). Quant à l'orpin des infidèles, était-il utilisé en infusion pour ramener les maris volages ?

08 Août orpin des infidèles - Savoie08 Août Centaurée uniflore - Savoie

Là où sont passées les vaches, il ne restent plus que de l'herbe fraîche.

Le beaufort est exclusivement préparé avec le lait des Tarines, belles rousses aux doux yeux soulignés d'une ligne noire et des Abondances qu'il n'y a pas ici.Roselend 05Roselend 06

Est-ce que la vache grimpée au haut de ce rocher essaie de voir le Mont Blanc ? Aujourd'hui sa recherche est vaine, il est dissimulé par de gros nuages. Mais ça ne nous fait rien, nous trouvons le paysage grandiose même avec tous les nuages qui couvrent le ciel et masquent l'horizon.

18H30 est-ce l'heure à laquelle les marmottes sortent ? En voici une qui se laisse admirer par les randonneurs tranquilles.Roselend 08Les enfants de la grande famille à qui je l'ai montrée étaient ravis et se sont tus pour en profiter bien longtemps. A cette heure ci elles semblaient beaucoup moins farouches que dans la journée. En voici une autre dont le premier souci semblait être de trouver des plantes riches en graines pour son repas du soir.Roselend 09Et à l'heure où nous allions prendre le nôtre au gîte, nous entendions de partout leurs cris. Ce n'étaient pas les alertes à l'approche de marcheurs, il n'y en avait plus à cette heure-ci. Les moeurs des marmottes avant la tombée de la nuit,  sont une grande inconnue pour nous. C'est sûrement la première fois que nous pouvons en observer à cette heure-ci.Roselend 10Le gîte de Plan-Mya est un ancien chalet d'alpage qui accueille les marcheurs au long cours (GR5), ceux qui font des boucles autour du Cormet de Roselend et aussi les touristes motorisés qui s'arrêtent pour une nuit. La différence entre les deux catégories de marcheurs c'est surtout le poids de leur sac à dos. Lorsqu'on part pour une ou plusieurs semaines, il faut beaucoup de talent ou d'expérience pour arriver à faire un sac qui ne dépasse pas 15 kilos.

Le dîner regroupait tout l'échantillonnage et nous avons partagé nos expériences de grands et petits randonneurs et voyageurs ...

C'est au réveil, après une excellente nuit tranquille et fraîche que nous avons vu les informations sur une via ferrata très spectaculaire et technique sur les Rochers du Vent, au-dessus du lac de Roselend. Des cables permettent de passer en funambulistes d'une des pointes à une autre ; au moins quatre cables : un pour poser les pieds, deux pour se maintenir et un quatrième pour fixer le baudrier. Même comme ça, c'est sûrement très impressionnant et réservé aux grimpeurs très qualifiés.Roselend 11Pour terminer en beauté voici encore deux espèces que j'ai trouvées dans les éboulis : l'orpin blanc et le saxifrage paniculé. Autant de découvertes en si peu de temps, c'est un vrai bonheur !

08 Août Saxifrage paniculée - Savoie08 Août Orpin blanc - Savoie

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 17:04

clochers calvaires 00

Dans la vallée de la Soule plusieurs églises ont de curieux clochers ; au sommet du mur de la façade trois tourelles, trois pointes surmontées chacune d'une croix. Celle de Mendy est particulièment séduisante juchée sur sa colline d'où elle domine sûrement toute sa paroisse.clochers calvaires 1

Il faut absolument aller la voir de près ! Le cimetière la jouxte. Je n'y vois pas de stèles discoïdales qui sont les monuments funéraires basques les plus anciens. J'ai remarqué dans un petit escalier certains de ceux qui les ont remplacés utilisés en marches ... Et déjà les lourdes croix trapézoïdales qui sont arrivées ensuite cèdent la place à ces horribles stèles contemporaines.clochers calvaires 4Je fais le tour de la petite église aux rares fenêtres très étroites. Il doit falloir la flammes de nombreux cierges pour faire briller les ors du retable baroque que je ne verrai pas : la porte est fermée.clochers calvaires 3Un porche abrite la porte occidentale à côté de laquelle une tour recouverte de bardeaux enferme l'escalier d'accès au clocher proprement dit. Elles sont installées dans ce qui ressemble à l'ouest à une cage, à l'est à un balcon qui s'ouvre sur le toit de la nef recouvert d'ardoises comme tous les bâtiments de la région.clochers calvaires 2C'est vraiment dommage qu'elle soit fermée !

Tout comme d'ailleurs celle d'Idaux que nous sommes allés voir à notre retour chez la famille Armagnague.clochers calvaires 6La date de construction du porche est inscrite sur une pierre au dessus de la porte, 1718. Au dessus de la porte d'entrée de l'église on lit 1609. Mais pourtant certains éléments semblent beaucoup plus vieux.clochers calvaires 5

Du haut du plateau d'Iguizentia on voit encore quelques clochers semblables. J'en suis redescendue avec quelques questions.
Aimée, l'épouse de Jean Michel nous a répondu que les "clochers trinitaires" sont bien une particularité régionale mais n'a pu nous en dire plus.

Donc nous allions poser nos questions à Jean Michel lorsqu'il nous a conduit chez son ami Philippe Etchegoyen, ancien professeur de maths, voyageur infatigable et maintenant retraité revenu dans sur les lieux de son enfance pour y travailler l'histoire et recueillir les témoignages des derniers acteurs d'une civilisation en voie de disparition.clochers calvaires 0Il sait conter son pays et captiver son auditoire ! Quel plaisir de l'écouter et de partager quelques expériences.

S'il est intarissable sur les bergers et  les cayolars, bergeries des montagnes, les églises de la vallée de la Soule avec leur clochers-calvaires n'est pas sa spécialité. "Clocher-calvaire" voici déjà une piste : ils représentent le mont Golgotha avec les croix de Jésus au centre, à peine plus haute que celle des deux larrons. Voici un hommage inattendu à Dimas le bon larron et Gestas, le mauvais ...

Par contre l'histoire de la vallée est un de ses sujets favoris. Cette vallée de la Soule qui n'avait ni évêque ou prince puissant mais était cernée par la Navarre au sud et le Béarn au nord servit souvent de champ de bataille aux familles adverses qui soutenaient les deux royaumes voisins, la famille Gramont prenant partie pour la couronne française alors que la famille Luxe Beaumont bataillait pour celle de Castille-Aragon.

La vallée fut ainsi ravagée, les églises brûlées pendant près de deux siècles. C'est Arnaud de Maytie, grand évêque parmi les évêques d'Oloron Sainte Marie qui les fit reconstruire, en général sur les bases romanes, au début du 17ème siècle.

C'est un peu plus tard que les retables baroques dorés y furent installés.

Ces églises ont, comme toutes les églises basques une ou deux galeries qui dominent la nef. C'est de ces galeries que les hommes assistent aux offices. Les femmes, gardiennes des tombes de la famille, y assistent avec les enfants d'en bas, assises au-dessus des stèles simplement numérotées qui occupent l'ensemble du sol de la nef. Le passage pour un jeune garçon du sol à la galerie etait un vrai voyage initiatique. Cette tradition se perd en grande partie en raison de l'itinérance des cérémonies dans les différentes églises de la région.

Philippe Etchegoyhen a écrit deux ouvrages Mémoires souletines tome 1, "Villages de la vallée" et tome 2,"Bergers et Cayolars, gestion de l'estive" faciles à trouver bien au-delà des Pyrénées avec le net.

A lire avant que nous revenions car nous reviendrons sans aucun doute voir et entendre ces personnes de caractère que sont Jean Michel Armagnague et sa famille, Guillemette Spies et Philippe Etchegoyhen et peut-être quelques autres amoureux de leur vallée de la Soule !

 

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 14:07

JM 0Le prix à payer pour faire étape chez Jean Michel Armagnague c'est de ne pas se contenter de dire merci, c'est regarder comment se passent les choses chez cet éleveur de bovins, de brebis basco-béarnaises également producteur de fromages Ossau-Iraty.

Ce matin là pas de marché à Bordeaux où il livre ses commandes de viande de boeuf, mais la traite des brebis à laquelle nous avons assisté (ok, seulement à partir de 7 heures, 5 heures c'est trop tôt pour nous !) et voici le moment de passer à la laiterie pour voir la fabrication des fromages.

La fromagère, Guillemette, a pour mission de faire les fromages, d'en faire goûter la pâte à toutes les étapes de la fabrication, de tout nous montrer, de sourire quand Camille prend les photos et de répondre à nos questions qui seront nombreuses. Moi, je prends des notes !

fromage 1

Les 636 litres de lait obtenus en deux jours ont été stockés dans la cuve réfrigérée en attendant le jour de la fabrication. Il faut tout d'abord enlever la matière grasse qui flotte à la surface et qui ferait des grumeaux. Les doubles parois du tank sont équipées d'un système de réfrigération et de chauffe qui est maintenant mis en marche alors qu'un bras mélangeur homogénéise le contenu. A 32° il faut ajouter la présure dont le dosage est choisi en fonction du temps de prise souhaité.fromage 2

Le temps de nettoyer les moules, le lait est pris, il se casse nettement lorsque Guillemette y plonge la main. Elle met en marche le "tranche-caillé" qui a remplacé l'hélice au moment où elle a versé la présure dans la cuve. Le petit lait remonte entre ces tranches qui deviennent rapidement des grumeaux.

Guillemette nous dit qu'une machine s'apprivoise, et que son travail n'est pas le même que celui d'une autre préparatrice. Chaque couple fromagèr(e)-machine donne un produit différent. La nourriture du bétail influence la qualité de la matière grasse, la fabrication du fromage celle de son grain et l'affinage l'évolution de la matière protéique : chaque étape joue sur le produit obtenu, ce qui explique toutes les nuances gustatives de ces fromages de la région. fromage 3Elle surveille manuellement que les parois et le fond ne retiennent rien. Lorsque le caillé a un grain régulier elle remet en chauffe pour atteindre 38°.

Pendant ce temps elle prépare les marques qui permettront l'identification des fromages que Jean Michel apposera sur les fromages après le trempage dans la saumure.fromage 4OAA identifie la ferme ; la tête de brebis bleue garantit le respect des normes alimentaires : les bêtes doivent être nourries avec des herbes récoltées dans l'aire géographique, la lettre F à la place du nez indique une production fermière ; et enfin le numéro indique le jour de production.

 

 

Guillemette ne s'arrête jamais. En attendant que la température souhaitée soit atteinte, et tout en nous racontant la fabrication de l'Ossau Iraty elle sort les fromages des jours précédents de la saumure fromage 5Ceux de 5 kilos doivent y rester pendant 50 heures, ceux de 2.5 kilos pendant 30 heures. La saumure riche en bactéries sert plusieurs fois, trop jeune elle n'aurait pas toutes les qualités de conservation souhaitées. Les fromages très compacts et fagiles ne doivent pas se toucher, ils se colleraient et risqueraient de se casser.

Sortis de la saumure les fromages sont recouverts de sel qui pénètrerala pâte lorsque le petit lait résiduel s'évacuera.

 

La cuve contient maintenant du petit lait d'une belle couleur de beurre fondu et des grains blancs faits de matière grasse et de matière protéique qu'il faut séparer.

C'est avec le petit lait que sera fabriqué le greuil, vraie gourmandise que nous avons dégustée hier soir au cours du repas avec la famille. C'est au fromage pyrénéen ce que le bruccio est au fromage corse ou la ricotte au parmesan. Mais chez Jean Michel il est surtout destiné à l'alimentation des porcs qu'il élève et transforme en jambons et plats cuisinés. Eux aussi l'apprécient beaucoup !

Guillemette pose des cloisons mobiles percées qui vont permettre la séparation des deux éléments et met en route la pompe d'évacuation du petit lait. Il reste le caillé réduit en grains blancs dont il faut un cube de 20cm x  20cm pour faire un fromage de 5 kilos (soit environ 30 litres de lait).fromage 6

Dans son équipement elle a donc une petite règle de 40 cm, une grande pour découper régulièrement les blocs et un gros couteau. C'est très physique le travail de fromagère car pour le moment chaque masse qu'il faut sortir de la cuve pèse beaucoup plus de 5 kilos.fromage 7Elles sont déposées dans des moules tapissés de mousselines mouillées de peti lait, leur poids apprécié et éventuellement complétées.fromage 8

Les moules sont alors mis sous presse, chauds pour avoir de bien beaux fromages. fromage 9Ils y resteront 2heures et demi. C'est Jean Michel qui les sortira cet après-midi, les enlèvera des moules et des mousselines, leur posera les trois marques qui s'imprègneront dans la masse et les mettra en chambre froide en attendant de les mettre demain matin dans la saumure.

Il est midi ; Guillemette a fait 26 fromages, des petits et des gros ; nous avons goûté la pâte au fur et à mesure de leur élaboration, nous n'avons plus très faim ; nous allons partir découvrir la montagne de Jean Michel, vers Ahusquy !

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:35

JM 0Nous sommes adhérents France Passion, un réseau d'accueil de camping-caristes à la ferme. C'est souvent sympathique et  même parfois inoubliable.

C'est à cette dernière catégorie qu'appartient notre étape chez Jean Michel Armagnague et sa famille.JM 8

C'est à Idaux-Mendy, village de la vallée du Saison, aux confins orientaux du Pays Basque que Jean Michel est éleveur d'ovins et de bovins,  producteur de fromage AOP Ossau-Iraty, producteur d'agneaux de lait des Pyrénées et à ce titre président régional du syndicat (à moins que ce ne soit président du syndicat régional ) des producteurs de ces agneaux. Et il a pu dégager un peu de temps pour nous recevoir, nous parler de son métier et nous présenter les personnes qui pouvaient satisfaire notre curiosité et répondre à nos questions.

Nous l'avons trouvé à la bergerie en lisière du village où il venait de terminer la traite, et nous a invités à assister à la prochaine à partir de cinq heures et demie le lendemain matin ...

Histoire de nous provoquer un peu, de nous jauger ! Après quelques minutes nous avions la possibilité d'arriver un peu plus tard, puis de suivre la fabrication des fromages ...

JM 1Nous avons passé la soirée à la table familiale où il s'est plu à nous parler de son travail, de ses quatre cents brebis, de son engagement syndical, et son pays.

Nous avons remarqué à la traite du matin qu'il connait ses bêtes et leur caractère. Il les identifie à leur comportement, et peut dire que c'est la 80040 qui a mené le groupe. Eh oui, elles n'ont plus un nom mais un numéro ...JM 5Et il pourrait dire lesquelles sont les bagarreuses, dans ce monde fait seulement de brebis basco-béarnaises au nez busqué. Le cheptel des Pyrénées atlantiques est constitué de 120 000 têtes dont 70 000 font partie du "schéma de sélection", ce qui permet la diffusion des caractères génétiques de la race : conformation, production laitière et richesse du lait. En mai elles donnent environ un litre de lait par jour, et la traite sera interrompue en estive vers mi-juin. La production annuelle est de l'ordre de 180 litres par brebis.

Elles sont bagarreuses et craintives ; j'ai failli provoquer un grand mouvement de panique seulement en approchant une main pour voir comment est leur toison.

C'est Jean Michel qui m'a renseigné : la laine dont chaque brebis produit deux kilos par an est longue et rêche, inutilisable pour la fabrication de vêtements mais parfaite pour celle d'isolants thermiques. Ce procédé est couvert par un brevet déposé en 2005. 

Quant aux agneaux IGP Iparra élevés sous la mère, ils naissent à partir du mois de novembre et sont surtout vendus en Espagne.

Jean Michel ne nous a quittés qu'après nous avoir "impérativement" recommandé la visite du plateau d'Iguizentia, d'Iraty, des gorges d'Holzarte et de celles de Kakouetta et un peu plus tard quelques fêtes de transhumance ...

Mais voici "Guillemette la fromagère" qui arrive pendant que le chien attend son maître parmi les brebis retardataires ...JM 7

Chacun va de son côté, nous c'est vers la laiterie.

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 16:10

rio Cidacos 00Le petit déjeuner a fini un peu plus tard que prévu car nous avons essayé de manger la torta aux lardons achetée à Ujue dans une boutique de produits de haute qualité. Il faut être né dans la campagne de Navarre il y a bien longtemps, avoir connu cette brioche dans sa petite enfance et garder le souvenir du sourire tendre de sa maman lorsqu'elle la servait pour trouver ça bon ! Mais moi qui ne remplis pas les conditions nécessaires, je n'arrive pas à avaler ces très petits morceaux de lards raides comme du carton !

Nous avons fini par laisser Tudela à sa préparation de la Fête des Légumes de la semaine prochaine et avons pris la direction de l'ouest, vers Burgos mais en passant par Soria. Et nous voici enfin dans la région de la Rioja le long de l'Ebre. Des vignes bien sûr, des champs d'artichauts et d'asperges puis des vergers d'amandiers, d'oliviers de pêchers.

Finalement nous avons préféré les eaux de la Rioja à ses vins et avons traversé une réserve de la biosphère où des vautours tournoyaient dans le ciel ciel, suivi le cours du Río Cidacos par une vallée étroite encaissée dans des montagnes de grès rouge où sont creusées des volières et des maisons troglodytesrio Cidacos 01

jusqu'au petit village d' Arnedillo et son important centre thermal. Une station thermale aussi perdue dans les montagnes presque arides, c'est surprenant !rio Cidacos 03Si les habitants ont abandonné leurs champs en terrasses où il ne restent plus que des oliveraies, c'est peut-être qu'ils ont préféré devenir soignants thermalistes ...

La municipalité a fait ce qu'il fallait pour retenir les passants : une belle aire pour camping-cars a été aménagée au-dessus du village où nous avons trouvé tout l'équipement nécessaire. Nous y avons passé une nuit pour 10 € : parfait !rio Cidacos 04Avec une vue superbe sur la montagne traversée par une ancienne voie caravanière qui disparaît à un col proche du pic qui domine le village. Belle rando possible par là !rio Cidacos 08

Dimanche après-midi dans le village, autour des bassins où l'eau sourd à 50° ; c'est bon pour une suisson à basse température des nombreux baigneurs qui s'y prélassent. Nombreux sont les citadins qui viennent passer leur dimanche ici.rio Cidacos 05J'ai attendu la fraîcheur du lundi matin pour monter vers "el pico con la cruz", voir le village de tout là-haut depuis les deux fermes abandonnées,

rio Cidacos 06au milieu desquelles le grand cercle empierré d'une aire de battage est encore bien visible. Je ne suis pas montée jusqu'à la croix, il m'aurait fallu escalader les derniers mètres, un peu trop à pic sur la vallée.rio Cidacos 07

Je suis redescendue par les oliveraies de l'autre côté du ravin pour voir ce qu'ont fait les riverains : creusés dans le grès des bâtiments agricoles, des maisons, et des jardins qui escaladent les pentes en-dessous de l'aire de camping-cars.

Voici deux jours sans église, qu'elle soit romane ou baroque churrigueresque ! C'est pas mal de temps en temps !

Nous sommes repartis vers l'ouest ent traversant la Sierra de la Ballenera par une belle route de montagne avec lacets et vue plongeante sur la gorge du Rio Cidacos jusqu'à ce que l'on atteigne au sommet la limite de la région de Castilla i Leone. La vitesse y est limitée à 30 km/heure en raison de son étroitesse et de l'état du revêtement. Prudence et klaxon !

Nous sommes redescendus au fond d'un vallon où nous avons retrouvé le rio Cidacos. des peupliers au feuillage rose-oranger borde le ruisseau : le printemps vient juste d'arriver ici.rio Cidacos 09

Un pont roman à trois arches dont l'origine est attribuée aux Romains voisine une étrange église marquée par de nombreuses époques. La dernière doit être celle du toit d'une coupole qui ressemble à celui d'une pagode chinoise. Sur une colline un clocher roman solitaire nous fait penser à une histoire assez compliquée.

rio Cidacos 10

Des panneaux nous informaient qu'à Villar del Rio quelque chose se passait ... Nous ne lisons pas assez vite pour savoir quoi ! Un pont était coupé et il fallait faire un détour dans la montagne ... Et quelle montagne : un pays de dinosaures !rio Cidacos 11En voici un dont la tête et le long cou depassent juste la colline et aucun de nos guides n'en font état ! A vrai dire nous ne tenons pas trop à aller voir les traces qu'il a laissées.

Nous avons fait des kilomètres dans des montagnes qui nous ont semblé d'autant plus hivernales que les villages y étaient à moitié en ruines.rio Cidacos 12A Villar de Maya l'église est très mal en point, mais le fronton de pelote basque à côté semble en meilleur état. Même chose un peu plus loin à Santa Cecilia.

Ce n'est pas la première fois que nous traversons toute une région avec tant de ruines, et ça nous pose questions : remontent-elles à la guerre civile de 1936 ? Sont-elles dues à l'exode rural vers des villes ou des pays plus accueillants ? Le niveau de vie des héritiers ne permet-il pas l'entretien des maisons des parents décédés ? Les touristes du nord de l'Europe ne sont -ils pas intéressés par le rachat de ces vieilles pierres trop éloignées de chez eux ? Quelle(s) qu'en soi(en)t la(es) raison(s), c'est très triste de laisser perrir ainsi un patrimoine historique et ethnologique.

Nous avons un coup de blues, et lorsque nous rattrapons la route SO 615 un peu avant le col de Oncala (1454 mètres) ça continue car nous avons un vrai paysage de montagne à peine débarrassée de l'hiver.

Encore quelques tours de roues et nous arrivons dans des villages vivants. Avec de nombreux souvenirs du passé vieux de 200 millions d'années avec un dinosaure-parc vers Garray et ses espèces différentesrio Cidacos 13

et un autre de seulement 4000 ans à Numance, ville fondée à l'âge de bronze et qui résista longtemps aux Romains.

Et nous sommes enfin arrivés à Soria où le soleil brille, le vent est calme et les gens portent des chemisettes !rio Cidacos 14

Quitter les grandes routes en traversant la montagne expose à des situations inattendues telles que des rigueurs climatiques !

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 18:04

Quelle étrange impression laisse la ligne d'horizon de cette bourgade de 3500 habitants ! Des remparts crènelés, des portes fortifiées, des tourelles, des clochers, des coupoles aux toits coniques témoignent de la grandeur qu'eut Olite, capitale du Royaume de Navarre jusqu'au 16ème siècle où la région fut rattachée au royaume de Castille.Olite 19

Bien avant les belles princesses et les chevaliers valeureux ce sont les Romains qui fondèrent la ville. Une partie des murailles qui l'entourent datent de cette époque.

Le Vieux Château y est adossé, occupé maintenant par un des établissements de la chaîne des paradors, hôtels de luxe d'état, incroyablement semblables aux clichés que nous avons en mémoire.

Les bâtiments construits par la reine Doña Leonor, brûlés comme l'ensemble des palais en 1813 pour éviter que les armées napoléoniennes ne s'y réfugient pendant leur retraite n'a pas fait l'objet de restauration.

Mais c'est à peine si on les remarque car l'église Santa María attire tous les regards.Olite 12

Un cloître gothique sur le parvis ! C'est un rajout du 15ème siècle, et c'est le seul renseignement que nous avons pu obtenir sur cette élévation incongrue.

Derrière les arcades l'église a une façade très richement décorée. Certains documents mentionnent une inspiration cistercienne, d'autres l'influence de Notre Dame de Paris ...

Olite 15Olite 16

Les apôtres sous leur dais de pierre encadrent le grand portail foisonnant.Olite 10Une Vierge à l'enfant souriante en est la représentatin principale, entourée de scènes de la vie de Jésus. Annonciation, naissance, massacre des Innocents, fuite en Egypte, présentation au temple et baptème au dessus d'un linteau où de petits personnages sont cachés dans des feuillages.Olite 11

A l'intérieur le grand rétable Renaissance (1528) aux vingt huit tableaux éclipse les autres autels, croix et saints.Olite 13 Nous y avons rencontré un couple d'Australiens qui font un petit tour d'Europe continentale. Après leur arrivée à Roissy ils ont fait étape en allant vers l'Espagne à Limoges et Lourdes. Ils ont laissé bien peu de place à l'improvisation (ça me rappelle notre organisation lorsque nous avions visité leur pays), et passent ainsi à côté de tant de lieux qui méritent une visite. Mais il est impossible aux Australiens d'imaginer que nos paysages changent à chaque tour de roue, alors qu'il faut dans leur île-continent faire des centaines de kilomètres avant de percevoir un léger changement ...

L'église Santa María jouxte le Palais Royal, de style gothique français.C'est le roi Carlos III, né à Nantes qui fit construire au 15ème siècle ce palais d'un luxe tel qu'un voyageur allemand en parlait ainsi dans son Journal aujourd'hui conservé au British Museum de Londres: « Je suis sûr qu'aucun roi n'a de palais ni de château plus beau et avec tant de pièces dorées ». 

Il ne reste rien de ces ors médiévaux, ni des plafonds, ni des décors. Il faut donc essayer d'imaginer les fêtes données pour les mariages, dont celui du Prince de Viarna, fils de Carlos III avec Agnès de Clèves en 1439. (Attention à ne pas confondre cette princesse avec celle qui un siècle plus tard souffrit beaucoup d'amour et fit tant souffrir le président Sarkozy, encore un peu plus tard ...) et le dédale de couloirs, escaliers, galeries,Olite 18tours, cours, zoo, avec les courtisans entrainant les émissaires des cours étrangères vers les animaux d'Afrique, lions et girafes et les jardins suspendus dont certains ont disparu ...Olite 20Restent celui sous la galerie du roi, celui de la reine avec son murier multi-centenaire.Olite 23Nous nous sommes répartis les charges : Camille photographie, je lis le document qui nous a été remis.Olite 21

Le vent souffle fort, mais nous sommes allés jusqu'en haut où le pays dévoile ses aspects contemporains.Olite 22Au loin les nombreuses éoliennes sur les sommets, à nos pieds les vignes d'un monastèreOlite 24

Il reste juste assez de temps pour aller à l'Office de Tourisme et voir le musée de la Vigne.

Nous avons été accueillis à l'OT par une dame originaire de Bordeaux avec laquelle nous avons eu une longue conversation sur la région, la vigne et l'art roman. Elle m'a offert un livre "Vamos a ver Románico", de quoi travailler l'espagnol et enrichir mes connaissances en art roman !

Nous avons fini nos visites par le Museo del Vino et un intéressant voyage à travers les âges et les vignes du pays de Navarre (oserais-je dire que j'avais cru que nous étions dans les vignes de Rioja ! Oh, quelle erreur !)

Nous y apprenons beaucoup de choses sur les cépages qui y sont cultivés et en particulier sur des cépages tout à fait nouveaux pour moi : viuru, tempranillo,mazuelo, graciano. Olite-25.jpg

Munis de la carte de la Route du vin de Navarre nous sommes retournés au camping-car stationné en face de la porte d'accès à la ville, un emplacement idéal en cette basse saison où nous avons passé la nuit avec la bénédiction de l'OT.

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 20:53

 

Après la frontière passée au Perthuis nous avons passé Figueres et Girona.

Nous avons emprunté après Girona et jusqu'à Saragosse la C25, dite "de type autoroutier" mais gratuite avec des étapes à Vic, Lleida et Zaragoza.

C'est après que notre itinéraire est devenu plus original, maléable suivant notre humeur, nos opportunités et nos envies. Itinéraire 1

Nous sommes repartis au nord-est découvrir la région des vins du Somontano autour de Barbastro.

Puis en remontant le cours du Rio Cinca et ses lacs artificiels nous sommes arrivés à Aínsa et la région du Sobrarbe : montagne et art roman.

Nous avons poursuivi tout à l'ouest vers Jaca, ancienne capitale de l'Aragon naissante.

 

Nous nous étions équipés de quelques cartes Michelin (achetées à la librairie de Chabeuil) de la série "REGIONAL Espagne". A cette partie de notre voyage correspond la carte "574 España Noreste".

 

Je suis désolée qu'une des transformations des photos pour les mettre sur le blog les rende si floues et les cartes si peu lisibles.

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 19:57

Ainsa 00Ainsa fait partie des quatre "magnifiques villes et villages aragonais hors des sentiers battus" retenus par le Lonely planet

Depuis Barbastro c'est tout au nord, au pied du Monte Perdido tout enneigé dans le lointain.Barbastro, amandiers

Il faut remonter le long des lacs artificiels du Rio Cinca. Sous le ciel bleu les eaux sont intensément bleu turqoise, reflet des forêts et du ciel mêlés..Ainsa TorrecuidadQuelques sanctuaires importants dominent les rives, Torrecuidad pur monument de la deuxième moitié du 20ème siècle est un lieu de pèlerinage, alors que l'église de MipanasAinsa Mipanas au bord du lacest une église miraculée : elle devait dominer la vallée engloutie et maintenant est presque sur la rive du lac.

La ville basse d'Ainsa a de nombreux hôtels pour accueillir en toute saison de nombreux amateurs des loisirs de plein air.

Ceux de vieilles pierres vont jusqu'au sommet de la colline où est perché le village historique.Ainsa 01 On se gare derrière le château (endroit épatant pour passer une nuit en camping-car hors saison ; c'est impossible en été), on monte au chemin de ronde à l'abri des remparts et là le regard embrasse la place, les montagnes, et le début du lac Mediano. Avec un peu de chance on voit aussi quelques rapaces (vautours et le très rare et très protégé gypaète barbu) qui font leur ronde dans le ciel.

La Plaza Mayor entourée d'arcades auraitAinsa 02 bien peu changé en quatre siècles. On doit va y chercher de l'ombre aujourd'hui, mais sûrement des abris contre la neige et le vent les jours d'hiver.

Tout au fond l'église romane mérite sa visite spéciale. A venir.

Deux grandes rues pavées (à la circulation interdite aux non résidents), la Calle Mayor et la Calle de Santa Cruz parcourent le village tout en longueur sur l'arête de la colline.

Ainsa gargouille 2Ainsa gargouille 1

Les maisons de pierre ont de grandes cheminées et des gargouilles ouvragées ornent les chenaux. Ce sont de drôles d'oiseaux à moins que ce soient plutôt des dragons ? Il devait bien y en avoir quelques uns il y a bien longtemps dans les montagnes de la région de la Sobrarbe.

On arrive à un belvédère qui domine l'A138, route d'accès au tunnel de Bielsa et à la frontière française qui n'est qu'à une trentaine de kilomètres.Ainsa vers tunnel Bielsa

Des tableaux didactiques jalonnent le chemin des visiteurs et expliquent la vie traditionnelle de la région. Le travail des métaux se retrouve dans les heurtoirs de toutes formes, géométriques, animales et phalliques, réminiscence du culte de la fertilité dans les sociétés primitives.Ainsa 03

La belle maison Bielsa, grandes portes, fenêtres géminées et blason de la famille à droite, donne l'opportunité d'expliquer l'économie de la vie familiale.

La famille ce sont le propriétaire, le chef et les personnes rattachées. Dans la maison et ses dépendances sont rassemblés outre les personnes, tous les biens familiaux. Si j'ai bien compris le système familial qui couvrait tout le massif pyrénéen reposait sur un fondement simple : un seul héritier, ce qui garantissait la permanence du patrimoine ... Aux autres il restait le choix de la soumission ou de l'exode, non ?

Pour ne pas terminer ainsi notre visite nous avons fait un petit tour à l'écomusée qui occupe avec l'office de tourime une tour du château, et alors que la plupart des promeneurs français s'apprêtait à repartir pour St Lary-Soulan nous nous préparions pour une nuit sous les étoiles de la Sobrarbe, avec le cirque de Gavarnie juste sur l'autre versant du Monte Perdido.

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 20:29

Barbastro 00Nous avons pris le temps de goûter une glace citron et vanille avant de quitter Saragosse pour une partie de l'Aragon bien différente, moins de cathédrales, de palais, de musées, (en bref moins épuisante) direction les Pyrénées.

Barbastro offre de nombreuses possibilités de loisirs sportifs avec soixante canyons à descendre, trente sentiers de pèlerins, de bergers, de bandits et de chasseurs à parcourir, des vias ferratas circulaires à gravir, des grottes peintes à visiter.

Mais pas cette fois-ci ! Nous allons d'abord visiter la ville et après nous essaierons la facette surprise-découverte.

A l'Office de tourisme le parking près du Campo san Juan nous a été recommandé pour laisser le camping-car pour nos visites, et également pour y passer la nuit.Barbastro, pont de briques

Nous avons laissé la ville commerçante derrière nous, nous passons le vieux pont de briques et arrivons dans la vieille ville dont les façades le long du canal sont peintes de couleurs pastel.

La ville est assez petite et nous sommes rapidement arrivés à la cathédrale. Le clocher qui s'élève à l'écart est peut-être un minaret transformé, qui resterait des siècles où Barbastro fut un avant-poste musulman ?Barbastro, la cathédraleL'église est fermée. Mais nous sommes pleins de courage et Camille souhaite voir le musée épiscopal. L'originalité

de celui-ci, c'est que nous y sommes accueillis par les huit confréries de pénitents, du moins leur tenue ; robe, cagoule et instruments de musique.

Barbastro 04Barbastro 03

Il y a à l'étage supérieur un grand autel tout en argent ciselé. Les consquitadores n'ont pas ramené que de l'or qui a filé assez rapidement des caisses royales aux bourses des nobles puis aux plateaux d'offrandes des ordres religieux, sans passer par la case population. L'argent aussi !

La cathédrale est ouverte à notre sortie du musée, nous allons pouvoir visiter ce curieux monument de style plateresque : sur des formes gothiques une profusion de décors Renaissance a été ajoutée. Et voici les voutes réticulées, de la même veine que celle de la Lonja que nous n'avions pu photographier.  Barbastro 05Le retable du maître autel est une oeuvre de l'atelier de Damian Forment à qui l'on doit également celui de la basilique de Saragosse. La délicatesse des piliers qui soutiennent la voûte me séduit beaucoup.

Nous avons bien mérité la visite d'une cave qui s'impose dans cette région viticole du Somontano qui a obtenu en 1984 la "Dénomination d'Origine" et se targue d'être une des appellations les plus prestigieuses de l'Aragon. C'est ça notre découverte !Barbastro 07

Mais ce n'est pas chose facile un dimanche, il aurait fallu prendre rendez-vous, mais je ne peux pas téléphoner, mon vocabulaire est beaucoup trop insuffisant ...Nous avons fini par en trouver une, la bodega Aldahara où nous avons eu une sympathique dégustation avec saucisson, oeufs au plat (il y a eu compétition entre le maître de maison et une des visiteuses pour cuire ces oeufs !) et dictionnaire pour nous. Barbastro 08

Les vins du Somontano sont obtenus par assemblage de jus provenant de cépages que nous connaissons bien : chardonnay, cabernet, syrah, pinot noir etc avec des cépages locaux tels que le tempranillo ou la parreleta. C'est capiteux, très goûteux : intéressant !

Pour finir la journée nous sommes allés dans le bar-restaurant Trasiego , très élégant. Nous avons choisi pour accompagner les remarquables tapas qui nous ont été servisBarbastro 06

nous avons choisi un verre de Gewurztraminer de la bodega Vinas del Vero et un verre de Grenache de la bodega Obergo.Barbastro 01Barbastro 02

(Les étiquetages sont remarquables de précisions.)

Barbastro est décidément une étape intéressante, il y a même un concours des meilleurs tapas de la région chaque année. Et l'an dernier le Trasiego emporta le 1e prix avec des ravioles de champignons, sauce à l'ail frit et truffe. Il faut passer commande quelques jours avant de pouvoir déguster !

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 17:33

 

Saragosse-00.jpgNous avons laissé le camping-car et sommes partis visiter Saragosse par le bus qui dessert le terrain de camping ouvert toute l'année. C'est la capitale de l'Aragon, animée, grande, riche d'une multitude de monuments, musées, restaurants et boutiques.

Plusieurs itinéraires de découverte sont proposés sur des thèmes historiques, culturels. Mais comme nous ignorons tout de son histoire, c'est le nez au vent Saragosse 03ou presque que nous avons déambulé dans les rues au sud de l'Ebre et du pont de Pierre, premier pont fixe construit à Saragosse au début du 15ème siècle.

D'abord à la recherche de la Casa Pascualillo, l'un des 50 meilleurs bars à tapas d'Espagne, parait-il. Mais la crise est passée par là, le choix et la fréquentation ne sont plus ceux que notre guide vantait ... on ne s'y bousculait pas pour obtenir les spécialités de la maison (nous nous sommes mis à l'heure espagnole, et ce n'est plus avant 14 heures que nous cherchons à déjeuner !)

La Plaza del Pilar permet d'aborder l'histoire de la ville, d'abord avec la basilique de Nuestra Senora del Pilar qui rythme de très loin la silhouette de la ville et écrase 

Saragosse 03-copie-1

tout ce qui se trouve autour d'elle avec ses quatre tours qui s'élancent vers le ciel en envoyant des suppliques. Autant commencer par ce "joyau de l'art baroque, le plus ancien temple marial de la chrétienté" (Lonely)

Un miracle se serait produit ici : Saint Jacques y aurait reçu en l'an 40 la visite de la Vierge, juchée sur un pilier de marbre. Depuis des chapelles de plus en plus luxueuses ont été construites autour du plilier, jusqu'à cette basiqiue baroque élevée à partir de 1681 et terminé au début du 20ème siècle.Saragosse-14.jpgLe gigantesque dome et les onze coupoles sont recouverts de tuiles vernissées d'inspiration bysantine.

Les photos sont interdites à l'intérieur, donc pas de rétable d'albatre de Damian Forment , ni de Vierge sur son pilier. Quant aux toiles peintes par Goya, ont été décrochées pour une exposition à l'étranger il y a quelques années et ont été mises depuis dans un musée où les conditions de conservation sont meilleures ...Il ne semble pas y avoir de pèlerins non plus.

Maintenant que cette indispensable visite est faite nous pouvons continuer le tour : complètement à l'est de la place les murailles romaines sont en cours d'excavation ; César Auguste sur son piédestal surveille le chantier.Saragosse 31 Juste en face de l'Office de tourisme la mairie construite au 20ème siècle est de style "néo-mudéjar". Dans l'alognement la bourse de commerce, la Lonja est Renaissance.Saragosse 06L'extérieur est tout simple, influencé par le travail des mudéjars, ces musulmans restés en Espagne après la Reconquête, architectes et constructeurs de grand talent qui excellaient dans l'emploi de la brique et le travail des plafonds et des charpentes.

Il suffit d'entrer dans cette salle pour admirer leur savoir-faire : le plafond est un fin entrelacs réticulé, une vraie dentelle dont je viens de trouver l'image sur le net.LONJA.jpg

Car là aussi les photos sont interdites. Pour protéger la propriété artistique des artistes dont les oeuvres sont exposées. Ce printemps ce sont des sculptures d'Alberto Gomez Ascaso ; beaucoup de très belles silhouettes de femmes.

En face un grand bassin sert de miroir à des personnages de Goya, enfant de la région.Saragosse 07

Et tout près de cette place, dans le palais Renaissance de l'Infançon Jeronimo Cosida,Saragosse 25 le musée Camon Aznar nombreuses sont ses oeuvres : six portraits bien connus, par contre pas de toile de scènes. Mais à l'étage supérieur une riche collection de dessins et gravures qui dénoncent les méfaits de la guerre et des religieux. Goya les a dessinés de 1810 à 1815 mais les gravures n'ont été réalisées et publiées qu'en 1864 longtemps après sa mort (1828). Photos interdites !

L'entrée du musée du forum est aussi sur la plaza del Pilar qui est close à l'ouest par la Seu, la cathédrale. Je n'ose pas penser à ce que devaient être les fautes à se faire pardonner pour gagner la vie éternelle en faisant construire des chapelles aussi luxueuses que celles qui y sont. A moins que certains confesseurs aient eu un talent de conviction fabuleux ? Enfin les chapelles sont fastueuses et les photos interdites.

P1030002.JPGPuerta del Carmen, le souvenir des guerres napoléoniennes est au centre du carrefour : une porte largement marquée des impacts de boulets de canon et entourée d'un jardin dont les massifs sont en forme de date : 1808-2008.

On peut d'ici faire le tour de la ville en suivant le thème "guerres napoléoniennes" et passer devant le tableau représentant la grande tour mudéjar d'où les habitants ont agité le grand drapeau blanc de la reddition le 20 février 1809.

Nou, nous allons maintenant continuer à chercher le style Renaissance Saragosse 22du musée Pablo Gargallo dont deux statues ornent la place.Saragosse 23La façade de l'église baroque Santa Isabel de Portugal est somptueuse avec ses applications de marbre ou d'albatre.Saragosse 24... Mais nous commençons à fatiguer alors nous sommes passés au marchéSaragosse 30 acheter un peu de jambon de Terruel et sommes rentrés au camping où nos voisins ont écouté de la musique espagnole et ont chanté en buvant du vin de la région jusqu'à une heure avancée. Du moins pour nous !

A demain pour le tour de la ville musulmane et mudejar !

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