Nous sommes fiers de notre "décrassage" d'automne ! et aussi un peu fatigués car il y a longtemps que nous n'avions pas obtenu de telles performances.

Le vent assez terrible d'hier n'a pas réussi à dissuader sept personnes du groupe des MGM. Et c'est dans la bonne humeur que nous avons enfilé nos chaussures, pris le café de Marie-Claire et les biscuits d’Élisabeth malgré le ciel très gris et le brouillard qui efface le sommet de la montagne, objectif du jour.

Le point de départ est le lieu de pique-nique des Échevins, derrière Ourche. Ensuite il suffit de suivre le fléchage Col d'Ourche.

Le ciel est franchement gris, la plaine derrière une première barre de rochers est fraîchement labourée, des ruisseaux de feuillages ont été abandonnés par les pluies récentes. A l'abri d'une arête de rochers ruiniformes une ferme fortifiée et des ruines se blotissent. Le paysage est un camaïeu de beiges et de bruns.

On prend à gauche, et encore à gauche. Nous découvrons de mieux en mieux la plaine de Valence, ensoleillée, et au loin, sous les nuages, les montagnes du Vivarais.

Sur les premiers contreforts de la Raye les verts se mélangent encore aux ors de l'automne.

Le chemin est vraiment plein de pierres, aussi bien en amont qu'en aval.

Et subitement la pente devient plus vive. Marie-Claire nous annonce à la troisième portion escarpée que nous approchons du col. A la quatrième que c'est le dernier effort. A la cinquième que le sommet se fait désirer ... A la sixième nous nous retournons pour admirer le givre qui couvre les ramures des arbres sur la crête. 

A la septième nous trouvons des traces de neige au pied des taillis.

Et enfin à la huitième, Jacky nous attend. Nous sommes enfin au col. Il fait beau, le soleil est bien sûr un peu pale, mais nous sommes bien, au chaud dans nos polaires après avoir transpiré pour monter jusqu'ici.

Le long du sentier plus étroit en pente descendante nous trouvons une clairière ensoleillée, juste ce qu'il nous faut pour le pique-nique. Les nuages filent un peu vite au-dessus de nous, emportés au sud par le vent dont nous sommes protégés.

Hum, que la soupe chaude est bonne à 1000 mètres d'altitude (ou presque) atteints après une longue marche.

Après notre casse-croute, à l'heure de la digestion, notre température tombe vite. Et c'est avec plaisir que nous reprenons notre randonnée. Il nous faut encore de longues minutes pour combattre l'onglée qui nous a repris.

Passage par la cabane de Marcel et longue descente vers Cobone, pendant presque 3 kilomètres, jusqu'à Chaumarlet.

La vue sur le vallon de Cobone est superbe, celle sur les Trois Becs enneigés également.

Une photo de groupe sous le soleil s'impose avant de repartir à droite vers la Croix du Bésot

Nous remontons, un peu moins que tout ce que nous venons de redescendre. Le chemin est large, et le soleil joue avec les feuillages d'automne.

C'est très facilement que nous arrivons au carrefour de la Croix du Bésot, où de multiples chemins partent dans toutes les directions.

Nous prenons rapidement celle d'Ourche qui descend vers le nord-ouest.

Sur un beau bouquet de fayards, une variété de hêtres fréquents dans nos forêts, nous voyons des "médaillons" jaunes portant la mention "arbre conservé pour la Biodiversité. Office National des Forêts" avec un numéro d'identification, ici les 34, 35 et 36.

(Si seulement les arbres de la commune de Montmeyran étaient ainsi identifiés ils seraient protégés de la fièvre abatteuse de notre conseil municipal ; la semaine dernière quelques uns sont encore tombés.)

Le chemin est jonché d'une multitude de feuilles aux couleurs diverses. Superbe, aussi bien de hauteur d'homme que de près. Mais ça cache les pierres et les racines, il faut donc être bien vigilant pour éviter les chutes.

Nous constatons tous qu'en arrivant dans la vallon, sous la Raye enfin dégagée du brouillard, mais pas du givre, nous ressentons bien dans les jambes les 693 mètres de dénivelé que nous avons montés et descendus. et nous aimons bien ça.
Le soleil passe sous les nuages à l'Occident et la lumière d'automne dore les sommets autour de nous. Qu'apprécions-nous plus, le paysage ou le gâteau de Nadine ?

Mardi 30 mai. Josette n'est pas encore revenue. Le choix et la conduite de la rando du jour sont pris en main par Claudette. Hubert a tenu à venir pour l'assister. Et finalement Rachel, octogénaire au pied aussi sûr que la langue et mémoire du groupe vient prêter main forte. On ne va pas se perdre dans les montagnes qui dominent Pont-en Royans.

Parking de l'autre côté de la Bourne, en face du Musée de l'Eau. Nous avons traversé le ruisseau, remonté la Grand Rue, toujours encombrée par une circulation que n'avaient sûrement pas imaginé ceux qui l'avaient tracée. En haut nous avons suivi la Bourne, pour prendre presque aussitôt l'escalier marqué "Porte de Villeneuve". Toute l'ascension de ce circuit se fait sur le flanc sud de la vallée de la Bourne.

Le chemin monte tranquillement et continuellement jusqu'à Baret. D'abord les tilleuls font une ombre légère et parfumée, très agréable. Parfois les arbres s'écartent et s'ouvre un beau panorama sur les falaises travaillées, creusées par les rivières souterraines où s'ouvrent des grottes parfois réservées aux spéléologues, et aussi celle de Choranche très prisée par tous les visiteurs.

Alors que nous arrivons vers Baret, les tilleuls ont fait place aux buis ravagés par la pyralle. Décidément cette petite chenille et ce papillon blanc ne sont pas aussi insignifiants qu'ils le paraissent : ils ravagent nos paysages, et que seront les forêts du Vercors sans le feuillage persistant des buis dans quelques années ?

Nous passons le hameau et le col de Mézelier et prenons un sentier à droite après la place (tout le parcours est bien fléché, on ne risque pas de s'égarer.) et allons descendre dans le vallon de la Vernaison, si spectaculaire. Tout amateur de route à grand spectacle la connait : c'est la vallée que remonte la route des Petits et Grands Goulets (qui a toutefois perdu un peu son exceptionnel charme depuis la fermeture des tunnels supérieurs anciens creusés au plus près du torrent. Je ne suis pas sûre que ce soit maintenant accessible aux piétons ...)

De Mézelier à droite, sous le pas de l'Allier le foin sèche dans une prairie.

A gauche, tout au fond les Petits Goulets montrent leur étroit passage entre deux énormes montagnes.

Nous descendons par de grands chemins qui desservent les fermes depuis qu'on élève des vaches dans ces montagnes, traversent des prés et des bois fleurs. Oh ! voici un ophrys bourdon et quelques pas plus loin un autre ou (et) fausse bécasse ? Les macules du labelle sont tès différentes, les gibbosités plus gonflées et l'appendice plus distinct dans celui dont les taches sont plus simples ...

Voici dans les prairies et sur le bord du chemin de nombreux orchis pyramidaux d'un trsè voyant rose. Pour attirer les vaches blanches à cornes (charolaises ?) que nous voyons à l'abri sous des arbres, ou les éloigner ?

J'ai été très aux aguets durant toute la descente, car j'imaginais que les cascades sautaient quelques unes des falaises qui encadrent ce paysage. Tout faux, c'est au fonds que nous les avons trouvées ! Après le pont d'Echevis qui enjambe la Vernaison, si belle rivière aux eaux très claires. Les arbres de ses rives sont étrangement drapés de mousses ; le soleil ne doit pas pénétrer ici souvent.

Après quelques dizaines de mètres sur le chemin qui suit la rive gauche la perspective s'élargit un peu mais devient de plus en plus verte ! incroyable. Le lit s'élargit, la rive droite est une grande falaise de calcaire blanc alors qu'à gauche la falaise moutonnante est entièrement verte, couverte de lichens, et de l'eau saute d'un sommet que l'on ne voit pas, dans des bassins de travertin qui descendent en marches successives jusqu'au ruisseau ! C'est un paysage incroyable.

Et c'est juste en dessous des tunnels des Petits Goulets ! Pas fléché, pas porté sur les cartes. C'est sûrement un milieu fragile qu'il faut protéger. Je crois que la rivière est également protégée et quasiment interdite à la pêche ...

Cet endroit si privilégié est celui que nous choisissons pour notre pique-nique. Hubert qui pense venir ici pour la quatrième fois nous assure qu'il n'y avait jamais vu d'eau couler précédemment.

Nous avons quitté cet endroit trop vite, rejoint la grande route, traversé les cinq tunnels qui  cachent si bien cet endroit et sommes arrivés à Sainte Eulalie? C'est de ce village qu'il faut descendre pour rejoindre encore la Vernaison et la cascade blanche.

Elle est belle, mais après la verte manque beaucoup de pittoresque ! Nous en faisons cependant la toile de fond de notre photo de groupe.

Il faut regagner Pont-en-Royans sous le soleil ardent. Descente rapide jusqu'au plan d'eau et ses tables de pique-nique où Nadine nous a servi un délicieux gâteau tout chocolat, dans des assiettes en porcelaine. Ce sont des randonnées très chic que nous faisons ... Non, pas snob et merci Nadine, je m'en suis léché les doigts !

Sous un ciel particulièrement bleu et un soleil intense quel plaisir de remettre mes chaussures de marche que j'avais abandonnées depuis si longtemps et de rejoindre Josette et le groupe pour justement cette randonnée. Saoû est si beau que Jacky n'a pas résisté à visiter en passant par le Pas de Lauzun et la Forêt ! C'est presque le printemps : sur les talus des primevères sont fleuries et les petits oiseaux s'agitent.

J'ai relaté maintes randonnées ayant pour cadre Saoû et sa Forêt dont je ne me lasse pas. Je vais donc surtout afficher des photos.

D'abord nous sommes partis à l'ouest, vers le pied de Rochecolombe en passant par la Briance. Peu à peu les arbres nus se sont écartés pour révéler l'immense rocher rond qui ferme le synclinal, la colonne de la Poupoune et la ligne de falaises.

Ensuite nous avons obliqué  plein sud, vers Soyans dont nous apercevions la silhouette du château en ruines. A Biègue il fallait absolument garder l'image du groupe sur cet horizon de roches.

Tout à l'est dans la plaine nous avons longé des terres labourées au milieu desquelles des cabanes des champs sont encore débout, témoignage de l'ancien  mode de vie agricole. Les rondins de la passerelle bougent ,mais ils sont bien en place et le passage est sûr.

Après une truffière nous avons choisi l'abri d'un muret bordant le chemin pour pique-niquer juste en face du soleil.

Chapeau indispensable pour les plus sensibles et vin de chicorée pour tous !

Le tour de la plaine se poursuit en traversant la route de Bourdeau et en suivant le flêchage "Auberge de l'Etang".

A  l'horizon se découpent alors le Grand Pommerol, le Gourdon et le Grand Delmas au loin, qui accroche les nuages. Car ils sont arrivés, poussés par le vent du sud qui rend le soleil plus supportable.

Un patou est venu jusqu'à la clôture qui protège tout le monde, les troupeaux des passants et ceux-ci des chiens. Le second semblait venir pour vérifier, beaucoup plus calme, et plus grand.

Nous avancions maintenant vers le Pas de l'Estang. Aux abords des hameaux de grands arbres vénérables lancent dans le ciel l'énorme rondeur de leur ramure nue. Ils sont impressionnants.

Tout comme le rocher de la pointe de l'Estang aux strates courbesn par endroit spiralées. A notre droite elles sont horizontales, et en face, sur l'autre rive de la Vèbre elles sont verticales. Ce désordre nous laisse imaginer les tumultes des origines et les puissances qui ont fait surgir ce massif. Difficile d'imaginer aussi le travail d'érosion qui  a permis le percement du Pertuis ...

Finalement la vie de la centaine d'agriculteurs éleveurs chasseurs dont on a fortuitement découvert le village ici dans les années 1980 c'était hier par rapport au temps géologique qui a façonné ce cadre.

Merci Michel pour la photo des petits enfants des Hommes du Pas de l'Estang !

Le soleil d'automne brille au dessus de nos montagnes du Diois et baigne la prairie où paissent les moutons de la ferme voisine lorsque nous sommes arrivés au parking de l'église de Comps.

Nous ne sommes que cinq ce matin et c'est "pas mal" car les petits groupes sont vraiment sympathiques. Moins d'inertie ce qui permet quelques fantaisies comme commencer la journée par faire le tour de la si jolie église romane.

Un escalier escalade la façade ouest pour monter sur les toits et sûrement jusqu'au clocher.

Il est fait mention d'une église à Comps dans des documents du 11ème siècle. Elle appartenait alors tout comme les églises voisines à une abbaye de Savigny sur Rhône, elle totalement disparue aujourd'hui. Elle a été reconstruite au 12ème siècle, et a subi depuis des modifications qui n'ont pas abimé son architecture très singulière. On peut pousser la porte ouest pour voir l'intérieur tout en blancheur grâce à un nettoyage du 20ème siècle. De la grille on ne voit guère que la litre funéraire du 17ème siècle qui porte les armes des seigneurs de Vesc.

Nous continuons le tour de l'église et du cimetière tout en couleurs ce 2 novembre. L'abside est toute ronde, elle était flanqué de 2 absidioles dont l'une a été remplacée par une chapelle seigneuriale.

Bon, c'est pour marcher que nous sommes venus ici, alors prenons la direction du col de Vesc. Par un chemin creux nous arrivons au quartier du temple qui s'est moins bien sorti des vicissitudes du temps et des conflits de religion que l'église. Il ressemble maintenant à un corps de ferme.

Nous avons continué sur la route de Dieulefit jusqu'à une grande clairière où nous avons suivi le chemin de gauche qui monte dans les bois. Le nombre de pancartes qui nous interdisent tout ramassage est impressionnant. Et nous obtempérons sans problème, aucune odeur de champignon et les châtaignes sont très petites !

Nous avons déjà fait cette randonnée, mais un jour de brouillard qui nous a fait croire qu'il n'y avait, à Comps qu'une école-mairie, un château et l'église. Sous le soleil nous pouvons voir qu'il y a aussi un habitat très dispersé. C'est une commune de 158 habitants que je n'ose qualifier de petites, tant il y en a dans le canton, de beaucoup moins peuplées ; comme Orcinas à la lisière de laquelle nous marchons et qui n'a que 28 habitants ... qui jouissent d'une vue magnifique sur le Veyou !

Arrivés au col de Vesc nous avons fait un petit écart pour monter aux ruines du col et profiter ainsi du panorama. L'origine des ruines n'est pas précisée et je n'ai rien trouvé sur le web. Mais les pierres ont été bien remontées en théâtre où nous nous sommes installés pour pique-niquer à la chaleur du soleil. Photo de groupe !

Nous sommes au pied de la Montagne Ventée. Et ça ne doit pas être une légende car les tuiles de la maison la plus proches sont maintenues avec nombre de pierres.

Nous sommes redescendus au col de Vesc pour reprendre l'itinéraire vers la Motte. Un sorbier de l'oiseleur est magnifique avec ses feuilles dorées et ses fruits rouges. Il doit attirer tous les oiseaux de la forêt. Et Josette nous dit qu'il doit son nom à son bois dont les oiseleurs font des appeaux ... Quelle déception, je pensais depuis si longtemps qu'ils récoltaient les fruits pour nourrir leurs protégés.

Après avoir tourné à gauche nous avons descendu des pentes rapides, traversé des routes et sommes arrivés à un enclos où trois chevaux se sont approchés à notre arrivée. Nous n'avions plus grand chose dans nos sacs à leur offrir, alors nous avons transgressé les interdits et leur avons donné quelques châtaignes trouvées le long de la route. Ils en redemandaient et c'était un plaisir de les sentir les prendre délicatement de leurs lèvres et d'entendre ensuite les fruits craquer entre leurs dents !

Nous avons refait le tour de l'église à notre arrivée, remarqué que le ciel se voilait légèrement, refait une photo de groupe

et sommes partis faire le tour du château des Vesc transformé au 21ème siècle en maison d'hôtes.

La cour intérieure est grande, les quatre tours toujours bien debout, et du logis central on doit avoir une très belle vue sur la vallée.