Le temps est gris, un peu moins froid qu'hier, et l'on pouvait même apercevoir le soleil se lever au-dessous de la couche de nuages de la vallée de la Drôme. Vraiment Robert, tu es sûr de vouloir nous emmener en Ardèche au dessus de Saint Fortunat sur Eyrieux ?
Nous avons eu quelques gouttes d'eau en traversant le Rhöne, quelques autres en nous garant pas loin des immenses serres de tomates entre la route et l'Eyrieux.
Nous avons suivi le ruisseau Charnut, ne prenons ni les passerelles ni le pont, et arrivés à un abri où deux chevaux attendent des heures plus douces, nous prenons un sentier à gauche. Eh devant, il faut revenir, nous n'allons pas jusqu'à la ferme !
Nous sommes montés jusqu'à Chanteperdix par un sentier visiblement plus pratiqué par les sangliers et les chevreuils que par les randonneurs ... Par endroit il est très fraîchement retourné, fouillé par des sangliers la nuit dernière ? Nous empruntons aussi le lit d'un ru : itinéraire beaucoup plus rapide que le grand chemin pratiqué par les 4x4, et qui nous fait éliminer les excès des jours récents. Nous nous découvrons.
Les chasseurs viennent aussi ici, ils ont balisé les sentiers d'affiche annonçant une battue. C'est le moment de recouvrir quelques sacs de gilets fluorescents. Ahmed troque son bonnet bleu pour un bonnet orange : bonne idée il est ainsi repérable de tous les côtés.
Le chemin qui va vers Saint Julien le Roux est pavé de grosses pierres creusées par les roues de charrettes qui sont allées du pays de Vernoux à la vallée de L'Eyrieux pendant des siècles.On peut supposer que c'est depuis la nuit des temps car les traces sont profondes.
Nous arrivons sur le plateau de roches et de garrigue un peu avant le col d'Aurelle, croisons un groupe de chasseurs qui vont se prendre leur poste et attendre le passage de sanglier(s).
Après avoir bien échangé avec eux Edgar, Gérard et Ange ferment maintenant la marche du groupe de 17 personnes que nous sommes aujourd'hui.
Nous poursuivons direction Saint Julien le Roux, sous le soleil ! Il faut encore se dévêtir ! Mais après avoir passé la décharge sauvage qui empuantit et sème des plastiques partout autour d'elle (Ça existe encore ça ?), juste au moment de rejoindre la route, le paysage est dégagé et le mistral bien froid tournoie entre les vallées et la forêt. On se rhabille !
On prend même l'onglée dans le bois humide où les arbres secouent le givre qui les a recouverts lka nuit dernière.
Nous continuons encore vers le Suc et le Serre de Bouchet pour trouver une place de pique-nique, bien au soleil sur de grands rochers qui réverbèrent la chaleur, surtout lorsque le brouillard cesse de filer bien vite au-dessus de nos têtes, poussé par le vent dont nous sommes protégés.On repart un peu plus à l'ouest, passons par un "repaire" de chasseurs, qui sont installés entre un brasero et une marmite de lentilles et saucisses et quelques bouteilles.
Quelques uns de nos compagnons arrivent toujours à y trouver des connaissances ! Ils n'ont pas un tableau aussi brillant qu'en début de saison où il leur arrive de prendre jusqu'à trois "cochons" dans une battue.
Nous redescendons par la "ferme collective" dont les bâtiments, en dur et en moins dur deviennent de plus en plus nombreux . Nous redescendons par le sentier rapide, plein de pierres qui roulent, d'autres plus solides qui font de grandes marches ... Nous nous y sommes engagés en ordre dispersé, en deux groupes et nous sommes rejoints presque au ruisseau, un peu avant de rejoindre la route. Là nous avons constaté qu'à l'évidence c'est en trois groupes que nous nous sommes séparés, et qu'il manque maintenant deux personnes. Coups de sifflet de partout, coups de fusils sur les collines autour ... Appels, c'est le désordre et ça dure.
Nous avons, bien sûr, fini par tous nous retrouver, même les chasseurs qui avaient une jeune bête de 35 kilos. Mais cet incident nous a permis d'échanger nos idées sur la responsabilité d'un groupe, de ses membres. Et va nous permettre de continuer notre réflexion sur celle du meneur, celle de chacun des membres du groupe, y compris ceux éperdus d'autonomie ... Quelles en sont les limites et comment les respecter ?
C'est sérieux tout ça ... On en reparlera la semaine prochaine ?