Jeudi 9 octobre 2008
Etrange petit déjeuner ... Mécanique ? non, plutôt automatique ? non, mais presque robotisé : en self service nous devons choisir parmi un large choix de céréales, protéines, produits lactés salés ou sucrés, produits frais, fruits préparés ou naturels, bien rangés dans des petites armoires frigorifiques, et nous préparer un breuvage au choix distribué par deux robots très actifs. Obligés de nous mettre à la page si nous voulons manger ...
Conférence de Philippe Andriot à la pizzeria du coin de la rue qui nous est réservée à cette heure-ci. Retour sur la soirée de la veille, et introduction au concert du jour.
La Tosca d'hier soir, chantée par Micaela Carosi, avec la Staatkapelle de Berlin sous la baquette de Julien Salemkour et dans une mise en scène de Wolfgang Bellach, était un beau spectacle. Belle chanteuse, acoustique merveilleuse, orchestre un peu volumineux. Mais le décor soulève la polémique. Un peu trop riche pour le premier acte ? Un peu trop compliqué pour le troisième ? Ou parfaitement adapté ? Quant à Scarpia, la majorité des 30 personnes du groupe l'a trouvé "inadapté" au rôle.
Ce soir sera plus unanime : Mozart à la Philarmonie avec Maria Joäo Pires dans le Concerto pour piano n° 9 en mi bémol majeur KV 271 "Jeunehomme", et deux symphonies en sol mineur, la 25 et la 40.
Aussi Philippe préfère-t'il nous parler du voyage à Berlin de Wolfgang Amaedus Mozart. En 1789, période de grande expansion pour lui, ce voyage était important car il rendait visite au roi de Prusse, très musicien. Frédéric II lui a proposé un emploi qui lui aurait rapporté quatre fois ce qu'il gagnait à Vienne. Il refuse et ne compose que trois des six quators de la royale commande ; et repart après sept jours. Il revient aussitôt incognito pour assister à la représentation de "l'Enlèvement au Serrail" au cours de laquelle il ne peut s'empécher d''intervenir pendant l'interprétation de la soprano, qui lui demande des leçons ! Si ce voyage est un échec financier, il est plein de satisfaction professionnelle !
Quant au nôtre il est culturel aujourd'hui avec la journée "Berlin des Musées" dont voici la maquette
Le bus nous emmène dans l'île aux musées, au Pergamonmuseum dédié à l'Antiquité, le plus remarquable des cinq rassemblés ici. Un coup d'oeil à la vidéo qui nous expose les travaux pour réunir par un souterrain les différents musées, afin que la visite soit plus confortable ! Le montant du budget consacré à ce projet est étourdissant. Les millions d'euros sont lancés ici et là et donnent le vertige. Les travaux consécutifs à la réunification de la ville, à son inscription au patrimoine mondial de l'Unesco sont gigantesques et les montants engagés vertigineux. Ca va continuer malgré le tumulte de la finance mondiale ?
Puis Laurence nous emmène dans la grande salle de l'autel de Pergame, où la façade principale, ouest, a été reconstituée.
Saisissant. Les frises des autres façades nous entourent. Les Dieux "filent une sacrée raclée" aux Géants, allégories de l'ordre et du chaos.
Nous avons un peu de temps pour voir les salles de sculpture grecque. Et ne parlons pas de ce que nous ne voyons pas ... nous devons nous rendre dans un autre musée avant de déjeuner ! Allez faire un tour sur le lien !link
Il suffit presque de traverser une rue pour arriver au Bode-Museum. Dans l'entrée de ce palais néobaroque la statue équestre du grand Electeur Frédéric-Guillaume accueille les visiteurs. C'est une copie et nous retrouverons l'original demain au château de Charlottenburg.
En traversant une rue nous avons aperçu les coupoles dorées de la synagogue qui a traversé d'une façon surprenante la période nazie, mais pas les bombardements et la période communiste. Elle a été récemment restaurée.
Nous traversons le pont et le jardin Monbijou, souvenirs de jours enfuis et du palais qui s'élevait ici, sérieusement endommagé pendant la guerre de 1939-45 et totalement détruit en 1959. link ;
Déjeuner chez Rocco, restaurant typiquement berlinois installé sous le métro aérien. Décor sombre de briques vernissées et de bois.
Et retour dans l'ile pour continuer la visite des musées. Alte Nationalgalerie où je vais faire la connaissance de quelques oeuvres du peintre allemand majeur du 19ème siècle, Adolph Menzel. Impasse ou presque sur l'étage de la sculpture, sauf sur les deux princesses de Gottfried Schadow qui sont merveilleuses.
Trois oeuvres d'Adolph Menzel nous retiennent : "le concert de flûte de Frédéric II à Sanssouci",
le laminoir qui témoigne de l' engagement social du peintre qui nous montre les conditions de travail des ouvriers,
et une esquisse qui semble exceptionnellement moderne pour le début du 19ème siècle.
Nous traversons deux expo temporaires. Et en l'absence de photos (interdites ici) et de notes, j'avoue qu'il m'est difficile d'en parler. Cependant j'en ai gardé l'impression que certains tableaux qui nous laissent parfaitement indifférents sans une introduction ou une explication nous touchent beaucoup plus lorsque nous sommes aidés par une personne qui nous livre quelques clefs.
Maintenant à l'Altes Museum, de l'autre côté de la rue,
tout près de la cathédrale nous attendent quelques pièces égyptiennes exceptionnelles, parmi lesquelles des bustes de Nefertiti et Akhenaton.
Je confesse que j'ai un tout petit peu pensé, en voyant que nous allions voir des collections de ces civilisations "encore ! " Mais quand on est devant ces vitrines, on ne peut qu'être séduit par tant de perfection.
Le temps passe trop vite dans des musées aussi riches ! que nous avons parcourus à la vitesse V. Mais il a sûrment fallu choisir avec rigueur quelles seraient les pièces que nous verrionset abandonner les autres, trop nombreuses. Il est déjà temps de rentrer à l'hôtel pour se préparer au concert du soir.
Il a été très difficile pour nos organisateurs de se procurer 31 places pour ce concert. Maria Joâo Pires et Trevor Pinnock à la Philharmonie ! Les places se sont arrachées depuis longtemps. Et ce n'est qu'au terme d'une négociation difficile avec le second violon du Quintette à cordes de la Philarmonie, venu à Saoû l'été dernier , et contre l'assurance de revenir pour le 20ème anniversaire qu'ils ont été sûrs de les avoir ! Quoi qu'il en soit, merci Anne et Henry car nous sommes au sein de cette fameuse salle. Enfin au sein n'est peut-être pas le mot le plus adapté. C'est l'orchestre et le soliste qui y sont, et nous tout autour. Oui, l'orchestre est vraiment le centre de la salle, et cet emplacement est un des facteurs de l'accoustique parfaite.
C'était superbe. Pour le bis juste après le concerto pour piano n°9 , Trevor Pinnock s'est installé au piano avec Maria Joâo Pires et ils nous ont offert avec une grande complicité et beaucoup d'humour une petite pièce de Mozart à quatre mains (que nous avions eu à Chabeuil, en 2003 je crois ).
Beaucoup d'images dans la tête ce soir en nous endormant.