Le Musée Archéologique National de Naples a été un enchantement, une visite absolument indispensable pour notre voyage, orienté sur la vie antique de la Campanie (après la vie musicale contemporaine, mais j'en parlerai plus tard.).
Nous sommes allés presque directement dans les salles qui présentent les mosaïques recueillies à Pompéi et Herculanum. Je pense que Flavia a eu autant de plaisir à nous les montrer que nous à les découvrir.
La finesse de ces œuvres est merveilleuse. L'art des mosaïques est sûrement porté à son sommet. Les tesselles sont minuscules et les nuances de leurs couleurs sont très riches. La délicatesse des dessins, leur précision dans l'expression des visages, les masques des comédiens, les fourrures des animaux, les détails des instruments de musiques témoignent du savoir-faire des artistes créateurs.
Je mets en série la panthère avec les symboles de Dionysos, le combat de coq, la consultation de la voyante, les musiciens ambulants, l'académie de Platon, le portrait d'une femme ... (Le choix que j'ai dû faire était embarrassant car nombreuses sont les scènes splendides.)
Nous sommes ensuite passés aux décors de salles à manger, triclinium : on mangeait étendu, et on jetait ses déchets au centre de l'espace libre. Un décor chargé permettait de les masquer !
Nombreuses sont les pièces rassemblées dans ce musée, et de toutes sortes. Même des colonnes entières richement décorées de pierres dures.
Le faune au milieu de mosaïques a été trouvé intact dans une des plus grandes villas de Pompéi.
La belle et grande Bataille d'Alexandre vient également de cette même villa. Les technique d'expression du mouvement, des perspectives et de la profondeur de champ sont parfaitement maîtrisés par les artistes mosaïstes.
Je ne résiste pas à vous montrer de plus près l'expression de Darius, roi des Perses acculé à la fuite et celle de ses hommes qui le protègent dans la défaite.
Cette oeuvre datée du 3ème ou 2ème siècle av. J.C serait la copie d'une peinture de l'artiste grec Philoxenos, peintre des rois macédoniens.
Le "cabinet secret" est dissimulé tout au fond de ces salles, gardé par une grille ouverte de fer. Pendant très longtemps elle fut fermée. Ce n'est que depuis avril 2000 que le public peut accéder à ces salles. Y sont conservés les fresques originales des lupanars de Pompéi et de nombreux objets érotiques. Je pense que vous allez, tout comme moi, être séduits par la statue du dieu Pan qui susurre des mots d'amour à une chèvre ...
Dans sa villa (dite des Papyrus) d'Herculanum. Pison, le beau-père de Jules César avait accumulé un très grand nombre d’œuvres d'art que nous avons pu admirer dans les salles suivantes. Voici deux des Danaîdes qui dansaient sur le péristyle de la villa
Elles sont entourées des portraits de nombreux philosophes et voisinent avec deux très beaux jeunes athlètes.
Et avant de passer à des vitrines avec des machines voici Hermès au repos. Tout simplement parfait !
Les vitrines techniques nous réservaient une belle surprise : une machine à dérouler les papyrus carbonisés ! Et lorsque nous avons entendu que d'autres machines ont été mises au point pour permettre de lire ces documents, nous sommes restés stupéfaits.
(Une voix m'a dit que deux jeunes femmes françaises dont l'une est bibliothécaire à Londres ont été admise à voir ces machines, l'historique et la contemporaine dans le laboratoire ultra professionnel de la bibliothèque nationale de Naples. Quel privilège vous a été ainsi accordé, Céline et Nadège, bravo !)
Pour bien finir notre matinée nous sommes passés dans les salles où l'argenterie, les ivoires et les terres vernissées sont exposés pour atteindre l'une des plus belles pièces de la collection. Impressionnant après tout ce que nous venons de voir ; qu'allons nous découvrir ?
Un grand vase bleu de verre, décoré suivant la méthode des camées de petits puttis et de scènes de vendanges !
Nous sommes repus de tant de merveilles, mais il est temps d'aller manger une pizza margherita, aux couleurs de l'Italie (rouge des tomates, blanc de la mozzarella et vert du basilic) créée en l'honneur de la reine dont elle porte le nom.
