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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 22:04

Vendredi 29 Février 2008


C'est une journée de navigation pompeusement qualifiée de "Plaisir en mer" que nous avait prévue notre contrat de voyage. Mais le Today du jour nous annonce trois heures de navigation touristique dans la Baie Agostini ...

Nous nous réveillons à 7H20 dans une atmosphère feutrée qui nous intrigue : notre fenêtre est remplie de montagnes acérées et de glaciers. Quelle surprise ! Nous sommes dans un fjord où le navire semble avancer au ralenti. Fabuleux !

Nous enfilons nos vêtements chauds pour aller sur le pont 14 d’où nous espérons avoir une vue panoramique.
Le soleil se lève. Des cris d’oiseaux. La couleur bleue de la glace. La forêt qui recouvre les pentes en face. Le ciel trop gris, les nuages le couvre et au loin à l'ouest les rayons de soleil ont du mal à se frayer un chemin par dessous.

Jusqu’à 9 heures, à raison d’une vitesse de 2 Kn nous avons remonté le fjord Agostini, avec à gauche le glacier Cerano et à droite le glacier Agostini. Maintenant demi tour, et nous allons rejoindre le link canal Cockburn qui nous permettra d’atteindre le Pacifique vers 18H30, puis le canal de Beagle. 

Le glacier Agostini est vraiment beaucoup plus important que le glacier Cerano qui, lui est entouré de beaucoup plus de pointes acérées. Du moins c’est ce que l’on voit du fjord. Mais nous savons qu’une fois les sommets atteints le paysage peut changer du tout au tout ! Nous n’irons pas vérifier sur place …. ces sommets sont très peu fréquentés, allez vérifier sur link

Il pleut mais nous sommes revenus à l’abri sur notre balcon et tout justifie maintenant le choix de cette cabine : la beauté du paysage, l’abri et la tranquillité …

Pour le moment nous avons installé nos deux fauteuils et admirons, avec et sans jumelles, le paysage qui défile sous nos yeux.

Nous sommes de temps en temps entourés de glace. Ce ne sont pas des icebergs, seulement des glaçons ! Pas de fantasme du Titanic !

La température est de 12° et le vent souffle à 40 KmH, la vitesse de navigation 15,5 Kn (31 KmH), sous une latitude de 55°. Nous avons quitté le détroit de Magellan qui remonte vers le nord et la côte ouest du Chili pour pénétrer dans le labyrinthe de la région du sud du continent américain : dédale de canaux, chapellets d'îles, fjords, péninsules, baies, plages aux noms évocateurs : "Bahia Desolada", "Bahia Broken", "Paso Adventure" . La carte de la Patagonie est encore de sortie. Quel imbroglio ! Pas surprenant qu'on ne puisse naviguer ici sans pilote, surtout avec un bâtiment de la taille du Victoria. 

La navigation se poursuivit par le canal Magdalena puis le Canal Cockburn jusqu'au Pacifique. Des îlots, des îles, encore des îles ... et la Bahia Desolata que nous traversons avant de rejoindre le canal Ballenero. Et alors nous avons une annonce : "l'avance ayant été plus rapide que prévue, nous allons pouvoir poursuivre en navigation touristique le long de la partie Noreste du canal Beagle et des glaciers de la Cordillera Darwin" .

Foule sur les ponts 12 et 14, à babord. Nous admirons le défilé de quelques uns des célèbres glaciers chiliens qui dévalent de la chaîne la plus australe de la Cordillère des Andes jusque dans les eaux des différentes bras du Canal de Beagle (qui ne fut découvert que vers la moitié du 19ème siècle).  Ils portent des noms exotiques pour cet endroit : Allemagne, France, Espagne , Italie et enfin Hollande ! Une hôtesse nous les présente et l'équipage les salue de quelques coups de sirène. Le France fut honoré de trois sifflements déchirants et l'Italie fut même salué par André Bocelli et son émollient "Con te partiro" !
Quelques écroulements de glace dans l'eau , le bleu profond des glaciers, la couleur verte de l'eau, des toninas qui sautent ici et là autour du navire ( ils sont tout petits les dauphins de la région des Magallanes), tout est tellement beau que nous en aurions quelques larmes aux yeux.

Journée magnifique et pour nous tout à fait inattendue : nous n'avions pas assez potassé notre voyage pour savoir que nous longerions un des plus grands champs de glaciers du monde. Plus de regrets de n'avoir pas vus ceux du Lago Argentino et le parc des Torres de Paines !

Et il est presque l'heure de diner quand ça prend fin. Et dernière surprise du jour : lorsque nous rejoignons notre cabine le soir, nous avons une côte qui scintille de lumières au loin sous les yeux. Pas de doute, nous avons atteint Ushuaïa où nous n'aurions du aborder que demain vers 10H !

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