C'est l'itinéraire 135 au départ de Saint Benoit en Diois qui est choisi pour la randonnée de cette belle journée de fin d'été.
La visite du village est prévue pour le retour, ce matin nous suivons la flèche "Die 26 km" de l'ancienne route qui descend vers la Roanne pour remonter dans les vignes.
Les vendanges ont juste commencé par la récolte du muscat blanc qui entre dans la préparation de la clairette tradition. Le cépage clairette, principal composant du crémant, devra attendre une quinzaine de jours.Le maître de vendange nous offre une magnifique grappe aux grains serrés et nous invite à nous servir dans les vignes alentour. Pour le moment la grosse grappe offerte suffit pour le groupe . Nous montons sur le versant à l'ombre entre les vignes entourées de clôtures électrifiées pour en tenir les sangliers et les chevreuils éloignés. La vue est superbe avec les vignes rectilignes, le village en face, la vallée de la Roanne et les arêtes de rocher coiffées par l'Aiguille juste au-dessus de la source de la Raillasse. Un peu plus haut les vignes laissent la place à la forêt, le sentier est bordé de quelques fleurs parmi lesquelles nous trouvons une épilobe qui nous intrigue beaucoup.Et j'ai été toute surprise de voir que cette famille ne comporte pas moins de quatorze variétés ! Celle que nous venons de remarquer est l'épilobe à feuilles de romarin.
Un gros rocher isolé marque le col qui nous permet de passer le long du ravin de Combe-Fère, versant sud couvert de buis, chênes verts et petits pins. La futaie nous protège heureusement du soleil qui a gagné le sommet des montagnes et chauffe beaucoup.Nous poursuivons l'ascension et arrivons dans des prairies qui entourent Rimon à 1000 mètres d'altitude. Nous apercevons quelques toits de Savel au-dessous de nous. Les deux tout petits villages de Rimon et de Savel (et non Rimel et Savon ...) ont été réunis au début du 20ème siècle en une seule commune qui porte les deux noms.
L'activité principale et traditionnelle de Rimon est l'élevage d'ovins, qui laissent quelques brins de laine accrochés aux chardons ou aux clôtures.Le tourisme doit également s'y développer car plusieurs gîtes rutilants ont été aménagés dans le village. Quelques minutes de repos à l'ombre de l'église,le ravitaillement en eau car nous avons beaucoup bu en montant, et nous voici prêts à poursuivre vers les balcons de la Roanne.
Nous n'avons, pour notre pique-nique, que le choix entre des herbes sèches ou des pierres dans des prairies très pentues. Les pierres pourront au moins nous empêcher de glisser. OK, pas très confortable mais quel spectacle ces montagnes couronnées par les Trois Becs !On repart assez rapidement car le sentier pour redescendre est plutôt sportif, exigeant de l'attention et il nous prendra globalement du temps ...
Ce qui ne nous empêche pas de regarder les papillons qui butinent les échinops ritroou les sauterelles vertes aux longues pattes.
Voici les rochers de Maupasse, qui surplombent le chemin appelé balcon. Nom un peu sinistre que Maupasse ; ils ont dû être le théâtre de quelques traversées dramatiques ?Avec toutes les couleurs vives dont ils sont parés, orange, bleu, gris, brique ils ne paraissent pas redoutables par beau temps !Ils sont très découpés par l'érosion et quelques ouvertures ou failles doivent être des entrées de terriers profonds.
Après le pas de Pousterle commence la descente. En lacets très serrés, puis sans lacets du tout ! C'est à très forte pente et de nombreux arrêts de regroupement sont nécessaires.Et attention, il ne faut même pas faire semblant de repartir dès que le dernier arrive. Ce n'est pas drôle du tout cette plaisanterie !
Nous bouclons au-dessus des vignes que les vendangeurs ont abandonnées avant notre retour. Nous revenons à St Benoit par le même chemin que ce matin, regardons avec envie des baigneurs venus se rafraîchir dans la Roanne, et par un sentier gagnons le bout du village au-dessus du confluent du Betton et de la Roanne. Ces deux ruisseaux ont creusé des méandres profonds et sinueux qui entourent presque le rocher au sommet duquel est bâti le village. Sera-t'il un jour sur une île ?
Tous les regards se sont fièrement portés sur la montagne en face alors que nous changions de chaussures : nous sommes montés là-haut et en sommes redescendus !
Dernier regard sur la grand rue pittoresque du village et de son église romane avant de repartir vers Montmeyran.