Quelle journée délicieuse nous avons passée ! Douce grâce au soleil qui irradie sur l'Ardèche après le terrible week-end de tempête que nous avons eu, mais aussi très relevée par l'itinéraire que Josette a choisi de nous faire parcourir au coeur du pays de Marie-Claire.
Nous avons remonté le cours de la Dunière, affluent de l'Eyrieux par un large chemin sur la rive droite. Sur la rive gauche, juste sous les gros rochers qui couronnent la colline passe la route de Vernoux.
Le ruisseau coule au fond du ravin ponctué de rochers. Nous apercevons qu'en amont le paysage s'ouvre. Des fermes sont nichées au-dessus de lopins de terre et de longs ateliers textiles de filature ou de moulinage, s'étirent le long de la Dunière. Son affluent, le Doulet devait être trop petit et trop irrégulier pour assurer l'énergie nécessaire à ces activités.Sous le pont l'eau de la Dunière qui a profondément creusé les roches laisse voir sa couleur sombre qui provient des terrains tourbeux où elle doit prendre sa source. Ça me fait penser aux eaux très pures et sombres de la Spey avec laquelle sont préparés tous les grands whiskies du Speyside.A ma connaissance, il n'est pas envisagé d'en produire en Ardèche, mais sait-on jamais puisqu'on en fait en Bretagne et en Corse ?
Après le pont nous descendons un kilomètre par la route D233 pour arriver à un sentier juste en amont du chaos de rochers qui escalade la montagne. Ça monte doucement. Mais ça change bien vite. Surprise : ici aussi , c'est le chaos. Caché par quelques buis et chênes qui ont trouvé juste assez de terre pour pousser. Ils tiennent bien et tant mieux pour nous car nous nous y agrippons pour nous tirer et franchir les obstacles. Quand ils manquent, c'est Michel, Guy et Michel (oui, nous en avons deux dans notre groupe)
qui nous tendent la main.
Nous pouvons aussi nous agripper à des arêtes rocheuses, et j'ai le plaisir de constater que les gants de soie ne gênent pas du tout pour cet exercice : super, ils tiennent chaud et ne glissent pas ! Et si tout ça ne suffit pas, nous avons les genoux et les coudes !
Les rochers qui ont défrayé la chronique en menaçant de tomber sur des maisons la semaine dernière ne sont pas ceux en dessous desquels nous passons, que nous escaladons ou contournons ... Là nous sommes en montagne, un peu loin de tout village.Peut-on rêver meilleur emplacement pour casser la croûte avant de continuer nos efforts ? Il y a des pierres pour tous ceux qui veulent s'asseoir et assez d'espace pour le petit groupe que nous sommes.
Le prochain gros rocher en surplomb du sentier, c'est plutôt en rampant qu'à quatre pattes qu'il nous faut le passer car nos sacs nous font une grosse bosse ! Bien sûr on peut aussi se déporter sur l'extérieur !Nous redescendons un peu, et remontons encore et encore. Les pierres se raréfient. Et lorsque nous arrivons à une clairière juste derrière le gros rocher qui est évidemment celui du sommet, le sourire revient à tous !Nous avons bien mérité une photo de groupe juste à cet endroit où nous sommes si fiers d'être arrivés. Tous sur l'image grâce au trépied de Michel qui peut se positionner de mille façons !Michel aussi peut se contorsionner lorsqu'il baisse un peu trop la garde là où il n'y a plus de difficulté, même son bandeau essaye de se sauver !Nous avons suivi un chemin en corniche jusqu'aux Combes, pris un petit bout de route puis une large piste jusqu'au hameau du Serre ; c'est un sentier plein d'ornières profondes mais avec une vue splendide sur les plateaux voisinsqui nous permet d'arriver au hameau de Bonneton. C'est le point culminant de la sortie, idéal pour la pause pique-nique. D'autant qu'une prairie en pente vers l'est nous offre un horizon de rêve : les Alpes et Préalpes depuis le nord de la Meige jusqu'au Ventoux encore aujourd'hui, avec beaucoup plus de sommets enneigés puisque la tempête nous a fait la surprise de neige en octobre sur le Vercors.
Un temps de repos après le repas, ou de bavardage. Eh oui, Claudie c'est difficile de dormir au milieu de tous nos pépiements inépuisables sur le temps, les douleurs et nos supputations sur les gains du loto ...
La boucle continue vers l'est et Saint Fortunat. Il y a quelques vieux châtaigniers le long du chemin, de ceux qui ont réussi à surmonter l'épidémie qui a sévi en Ardèche il y a quelques décennies. Mais aussi quelques silhouettes dénudées qui lancent encore en vain leurs bras vers le ciel.
Le large chemin est tracé entre des roches rondes comme de grosses croupes.
Il fut parfaitement empierré mais maintenant les engins qui passent ici les arrachent et ils ne sont plus entretenus, ne remplissant plus un rôle économique.
Le chemin varie encore, le long de coteaux secs, en sous-bois, vers le creux d'un ruisseau, sur le bord de la route de la vallée pour revenir dans le village et descendre jusqu'au gué de la Dunière qui forme deux grands plans d'eau de partt et d'autre.Belle promenade, mais d'un peu plus de 13 kilomètres n'est-ce pas ?