Ce n'est pas pour les fromages Lanquetot que nous sommes passés par Orbec, mais pour Debussy qui y aurait trouvé l'inspiration du Jardin sous la pluie au Vieux Logis, 3 rue Grande, ancienne demeure d'un vicomte. C'est un endroit discret, qui présente
le long de la rue un mur de pierre aveugle, sans fleurs, sans colombage nu ni essentage, sans encorbellement, mais avec une plaque de pierre blanche qui rappelle le passage du compositeur, là à droite, juste avant la grosse tour de l'église.
Avec ou sans le souvenir de Debussy Orbec est une jolie petite ville où il reste beaucoup de maisons à pans de bois
qui nous arrivent tout droit du Moyen Age !
Par contre le château n'a pas résisté aux affrontements de la guerre de Cents Ans ; le roi de France Charles V le fit raser à la fin du 14ème siècle. La tour de l'église servit alors de tour de guet. La nef et les bas-côtés primitifs furent reconstruits aux 14ème et 15ème siècles, leurs voûtes couvertes de bois, la tour fut pourvue d'un clocher Renaissance,et voici l'étrange ensemble solidement planté au milieu d'une place.
Nous sommes revenus par les quartiers industrieux des tanneries, draperies, et moulins implantés le long de la rivière qui inspirat aux Viking le nom du bourg (Orbec signifie ruisseau des galets en danois et ruisseaux des truites en norvégien) pour revenir au Vieux Manoir.
Cette maison d'un riche tanneur a un colombage richement sculpté, l'entrecolombage associe en un bel ordonnancement des silex noirs, des briques roses et des pierres blanches.A l'origine les encorbellements devaient économiser les bois longs, insuffisants pour toutes les reconscrutions de la fin de la guerre de Cents Ans. (Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de voir l'expo de Crèvecoeur en Auge, le lien révèle tout sur la technique des constructions à pans de bois à travers le monde et les âges.) Mais la technique se perfectionnant ils devinrent un signe ostentatoire de la richesse des propriétaires.
Les maisons voisines portent des bois ou des hourdis de torchis aux belles couleurs rose, vert ... C'est tout sauf monotone !
Nous avons fait nos achats de produits régionaux dans un magasin qui proposait en plus des viandes, des fromages et des cidres des glaces fabriquées avec des produits locaux irrésistibles.
Et nous avons poursuivi notre route vers le pays d'Ouche en passant par Broglie. Etape nécessaire, ne serait-ce que pour savoir enfin comment prononcer ce nom !Mais se sera seulement à la réouverture de l'office de tourisme, alors en attendant nous sommes allés nous promener le long de la Charentonne bordée de jardins fleuris qui cachent les maisons à pans de bois,
jusqu'au jardin aquatique où 12000 espèces venant du monde entier ont été adaptées.
Le château bien caché ne se visite pas. Il appartient à l'illustre famille de Broglie d'origine piémontaise. En raison des racines italiennes il faut donc prononcer Breuil (ou presque) alors qu'il faut dire pour le village qui prit ce nom au 18ème siècle à l'arrivée de ses nouveaux châtelains Broglie, comme ça s'écrit ! Car c'est un village français !
Français ? surtout normand avec une réponse comme celle-ci !
En passant devant cette église à l'entrée très intéressante (ça doit être spécial pour les régions où il pleut souvent ... ) nous sommes allés jusqu'à Beaumesnil qui s'enorgueillit d'un magnifique château surnommé "le Versailles normand", chef d'oeuvre de style Louis XIII, transition entre les styles Renaissance et classique elevé de 1633 à 1640, c'est à dire antérieurement à Versailles.
Jacques de Nonant (?) en fit cadeau à son épouse en remplacement de l'ancien château féodal dont les vestiges sont cachés par la motte de buis au milieu des douves, à droite.
Le jardin d'apparat s'étend devant et sur le côté ouest, autour des bassins.
Derrière un grand parc étire sa pelouse jusqu'au plan d'eau que se pârtagent des nénuphares et des papyrus.En fleurs les papyrus ! Qu'elles sont belles les fleurs de papyrus !
En parcourant les jardins nous penserions vraiment à Versailles, une petite maquette, même si on ne nous l'avait pas soufflé !
Nous avons fini la journée à la ferme de la Godinière qui accueille des camping-cars mais vend sutout un délicieux cidre fait du jus des différentes variétésde pommes récoltées sur ses terres. Les goûts varient suivant les dosages que chaque producteur fait de chacune des variétés de fruits.
Dans la soirée nous avons été conviés à faire le tour des vergers en passant par le chêne classé remarquable qui s'élève juste au bout des terres du château de Beaumesnil.Et nous avons aussi vu des vaches paitre sous des pommiers ! Enfin le cliché que nous attendions tant pour terminer notre voyage en Normandie !