Dimanche 27 Juillet 2008
Que de rêves rien que dans ces deux noms : Narvik et Hurtigrute !
Narvik me rappelle un souvenir de ma petite enfance : un timbre bleu du début des années 50 représentant une stèle à la mémoire de soldats français qui avaient combattu avec les armées alliées dans le grand nord, si loin, si loin contre l'envahisseur allemand ... Je n'avais pas 10 ans, avec mes frère et soeur nous collectionnions les timbres, et nous parlions encore avec douleur et respect des atrocités du conflit encore tout récent. Je revois très nettement ce timbre, et sa cohorte d'impressions.
Quant à Hurtigrute, cette compagnie maritime bien implantée dans les mers australes nous avait tenté par ses circuits vers le continent antarctique, mais les conditions climatiques et le prix nous avaient fait renoncer. Et nous retrouvions en Norvège toutes les liaisons ferries assurées par Hurtigrute.
Mais revenons au matin. Réveil au cercle polaire dans le matin ensoleillé et chaud. Apre beauté des landes, des roches et des montagnes à névés qui nous entourent. Ruisseaux et torrents à saumons. Grands fjords miroirs tranquilles ou à peine ridés.
Ports de pêche et anciens quais de constructions navales.
Des animaux marins sautent dans les eaux claires, nous apercevons des nez et des nageoires, un peu trop loin, nous n'arrivons pas à les identifier. Mais par contre voici une impatiens géante qui éclate de couleur et de vigueur, juste à côté de notre place de pique-nique.
Au dessert des fraises très parfumées que nous achetons tous les jours aux producteurs installés au bord de la route. Des plein champs, eh oui, nous ne sommes pas au bout de nos grandes et petites surprises !
Montagnes aux formes étranges, découpées, vrillées, nues.
Et assez surprenant, nous n'avons pas encore rencontré de moustiques, ni des normaux, ni des petits voraces. Intrigant ! Malgré toute l'eau qui nous entoure.
Et une vraie ville : Fauske, carrefour vers les îles Lofoten à l'ouest et vers Narvik au nord. Que l'on atteint par ferry car les côtes sont si découpées qu'il nous faudrait faire un immense détour par la Suède pour joindre cette ville par voie terrestre.
C'est aussi là qu'un très beau marbre rose est extrait, et deux pierres presque brutes sont les oeuvres d'art contemporain exposées à côté du musée des vieilles maisons où nous rencontrons un Ecossais des îles Oackney avec qui nous discutons un moment. Le tour de France l'interesse beaucoup et il nous en donne les dernières informations. Ses prochaines vacances seront dans la région de Grenoble !
Et arrivés vers Tysfjord nous découvrons à l'horizon ouest une chaîne de montagnes acérées à l'arrière du fjord : le "mur des Lofoten" : impressionnant, et émouvant de découvrir ces îles que nous convoitons depuis si longtemps, nous les approchons enfin !
A Bognes la E6 nous mène à un quai et continue de l'autre côté du Tysfjord, à Skarberget. Elle intègre la traversée en ferry. C'est curieux et amusant ... Finalement le coût est relativement modeste (116 NOK, soit 14.5 € environ pour le camping-car et nous deux).
Et nous poursuivons notre route entourés de ces montagnes façonnées par les glaciers et entrecoupées de fjords aux courants plus ou moins forts suivant les marées. Nous traversons les trois ponts qui enjambent le "courant des Sorcières". Spectacle incroyable : les eaux sont bleu marine, vert émeraude, des plages de sable blanc, des petits bateaux se balancent ... Nous n'arrivons pas à y croire ! A une lattitude de 68°40 nord, à 4000 km au nord de la Drôme !
Puis arrivée à Narvik, ville importante dont l'économie est liée àl'industrie lourde : transformation en acier du minerai suèdois qui est à quelques km seulement (la largeur de la Norvège est de 7 km ici !). Usines, gros navires minéraliers. Pas beaucoup d'intérêt touristique.
Nous traversons vite et allons finir la journée et passer la nuit sous un pont qui relie les rives d'un fjord voisin.
