Le thermomètre indique 14° lorsque nous arrivons à Chaud Clapier. Ce sera une belle parenthèse dans ces très chauds jours d'été où la température nocture avoisine les 20° dans la vallée du Rhône.
La station de sports de montagne (1415 mètres) sur les hauts plateaux du Vercors semble avoir beaucoup changé depuis le temps où nous venions y faire du ski de fond, il y a 25, 30 ans ?
A l'ouest les prairies sont dominées par les 1707 mètres du Montué. Mais Josette nous a emmenés ici pour l'ombre des forêts derrière nous et la grotte de Brudour plutôt plus bas. Les habitués dont je ne suis pas, savent que c'est aussi pour la tarte aux myrtilles que l'on peut savourer ici, mais en fin de journée
Nous suivons la flèche "Pelouse des Serpents" pas rassurant, passons la pelouse de Chaud Clapier semée de scialets, sorte d'entonnoirs dus à l'effondrement des voûtes de grottes, et de lapiaz acérés abondamment fleurie de géraniums des bois et géraniums bruns,
de centaurées des montagnes, de renouées,
de campanules, de nigritelles, d'orchis globulaires (à voir dans les albums photos "Flore de la Drôme" et "Orchis de nos randonnées")
et je traine, je traine toujours à l'affut d'une fleur nouvelle ou d'un cliché meilleur !
Heureusement qu'arrive en face de nous une voiture de l'association des chasseurs qui vont suggérer aux marcheurs de tête quelques projets de randonnées pour de prochaines fois. Ca me permet de rattraper le groupe.
A l'aide des panneaux et de la carte Josette nous conduit sur l'itinéraire qu'elle a choisi et qu'elle découvre en même temps que nous.
Nous passons à Jujuffrey (oh le joli nom !) où une flèche accompagnée du sigle "panorama" nous suggère d'aller jusqu'au Serre. Le sentier fait une boucle qui rejoint le chemin que nous devons suivre un peu plus loin. L'itinéraire fixé par Josette faisait une dizaine de kilomètres, j'insiste pour choisir cette variante qui le portera tout juste à treize, distance plus respectable. Et nous nous sommes rendus compte qu'il y a "point de vue" et "point de vue". Du haut des 1439 mètres du Serre de Jujuffrey on ne voit rien, la végétation est trop dense et nous cache aussi bien les montagnes que les vides vertigineux du Vercors ! Je n'ai pas fini d'être taquinée pour "point de vue" ! Ce n'est qu'un peu plus loin qu'une trouée nous permet d'apercevoir au loin la croupe d'une montagne couverte de prairies au-dessus de forêts.
Dans les fraîches clairières encore pleines de rosée nombreux sont les papillons blancs qui butinent les fleurs, chardons décapités et salsifis d'Orient ou épervières (?) spectacle haut en couleurs et si tentants pour un cliché.
Voici le moment de la découverte des moeurs secrètes de mollusques terrestres : les limaces feraient-elles connaissance comme les chiens en se reniflant le derrière ?
Le chemin descend beaucoup, croise plusieurs fois la route, passe par un sentier appelé "les Dalles" formé de lapiaz remplis de terre, vraie avenue,avant d'arriver au bord du Brudour, ruisseau qui sort en chantant de la grotte éponyme.
J'aurais dû me munir d'un vêtement et d'une lampe pour la visiter, mais j'ai préparé mon sac trop vite après une courte nuit ce matin, et je dois suivre bras nus quelqu'un mieux équipé !
L'entrée est immense, peut-être pas aussi colorée que sur la photo, et au fond deux couloirs sont fermés par de grandes grilles. L'un semble très étroit et sec, de l'autre sort le ruisseau capté juste derrière la grille. Notre "exploration" s'arrête là. Aller plus loin est l'affaire de spéléologues habilités.
Nous sommes remontés sur la falaise au-dessus de la grotte, avons trouvé une grande clairière où le soleil n'avait pas encore réussi à sécher toute la rosée, et nous sommes installés pour le pique-nique. D'après la montre-GPS de Jacqueline nous avons parcouru une longue partie de la boucle prévue, alors Josette nous accorde un bon temps de repos.Et voici l'image du groupe dispersé de randonneurs bien heureux savourant les douceurs de la journée.
Nous sommes remontés de façon assez exceptionnelle après le repas vers notre point de départ en passant par plusieurs départs de remonte-pente, en traversant de grandes prairies aménagées pour le public et sommes arrivés au bar de la station où chacun a choisi avec difficulté entre l'abstinence, la grosse gourmandise et leurs nuances ...