Nous avons encore une très grande étape sur le chemin du retour, les Météores. En attendant nous flânons à l'écart du grand tourisme.
Avec quelques étapes qui ne manquent pas d'intérêt ! La région de Naoussa où nous allons arriver est très célèbre pour ses vins.L'en-cadré de la page 596 du Guide bleu n'a fait que confirmer ce que nous avions trouvé dans nos verres : que certains vins de la région sont excellents !
La montagne Vermion, point culminant de la région entre Edessa et Véroia (presque au centre de la carte), est la demeure de la mère de Dionysos, dieu de la vigne et du vin. C'est un puissant symbole ! On y cultive depuis toujours ou presque le cépage xynomavro qui permet d'obtenir le "meilleur vin rouge grec".
Étape à la cave coopérative de Episkopi-Naoussa où nous avons été accueillis avec beaucoup d'honneurs. On nous a confiés aux bons soins d'un jeune homme qui nous a montré quelques unes des 150 citernes inox pleines de vin AOC ... Incroyable la quantité de vin qu'il y a dans cette plus grosse coopérative viticole du nord de la Grèce.
Puis nous a présenté le "chimiste" en chef qui n'a pas pu répondre à notre question : "Comment fait-on pour obtenir des vins qui ne titrent pas plus de 13° alors que le soleil est si présent et tape déjà si fort ?" et enfin le directeur ... nous prend-on pour d'importants acheteurs potentiels ?
Nous sommes repassés dans la salle d'accueil pour une dégustation généreuse. Notre mentor remplit les verres, et alors que nous protestons, tente de nous rassurer en nous disant que la police grecque est moins sévère que celle de France. Il lui arrive de vider à lui seul une bouteille sans courir de risque de contrôle ... Nous ne souhaitons pas vérifier ce qu'il nous avance.
Le "blanc de noir Imeros" est fruité, frais et sera parfait pour l'apéritif ou sur des viandes blanches ; quant à la "Grande Réserve 2005" médaille d'or c'est un vin charnu, riche en arômes qui accompagnera très bien des viandes goûteuses.
C'est chez le gardien qu'il nous faut aller pour acheter ce que nous avons choisi, et payer seulement en espèces !
Tout près de là, à Lefkadia des tombes macédoniennes ont été trouvées un peu par hasard au milieu des vergers, sur le bord de la route. Des installations gigantesques les protègent, et de jeunes étudiants attendent les visiteurs pour en ouvrir les portes.
La "tombe du Jugement" construite au 4ème siècle av JC et mise à jour en 1954 est en restauration. Façade de tuf de 8.60 mètres et autant de large, colonnes doriques, pilastres, corniche décorée de triglyphes et métopes
Les échafaudages dissimulent une partie des peintures de la partie inférieure, le défunt, un jeune soldat et des figures mythologiques. Par contre on distingue bien les métopes de la corniche à près de 8 mètres de haut.
Voici le centaure Chiron avec son élève Jason !
A gauche avant d'entrer une petite porte permet de voir une tombe dont il ne reste que la base des deux salles qui composaient ce type de monument.
Quelques centaines de mètres plus loin la "tombe des Palmettes" est presque aussi grande. Elle aurait été mise à jour lors de travaux sur la route qui la longe. Des détrousseurs de tombes l'avaient découverte avant et n'avaient pas laissé grand chose aux chercheurs du 20ème siècle.
Les peintures sont superbes, mais il est absolument interdit de les photographier. Donc pas de couple allongé et pas de palmettes polychrome ....
A Véroia nous avons repris la Via Egnatia, l'ancienne route qui escalade le sud du mont Vermion, superbe montagne couverte de forêts déchirées ici et là par de grandes carrières de marbre. Rouler derrière un camion qui en transporte trois ou quatre énormes blocs est assez impressionnant, et ça réduit un peu la vitesse !
A Polymylos nous rejoignons la plaine et longeons l'autoroute qui passait le détroit de la rivière Aliakmona par un long tunnel.
Nombreux sont les panneaux qui signalent des sites archéologiques tout le long de cette route. La curiosité pousse Camille a suivre une de ces flèches : "site archéologique de Xirolimni" !
Quelques kilomètres plus loin nous avons aperçu au milieu d'une lande un endroit clos, visiblement défoncé par des excavations, gardé par deux corbeaux juchés sur le panneau qui authentifie le lieu. Réservé à des archéologues avertis encore une fois comme sûrement toutes ces pierres sorties de l'oubli et des sédiments lors des travaux de construction de l'autoroute !
Nous préférons la profusion de fleurs sauvages jaunes et bleues qui ensoleillent le bord de cet accès.
Bouillon blanc à fleurs jaune (c'est la tige qui est presque blanche), et pigamon
quelle sont cette variété d'aconit et cette belle inconnue bleue ?
millepertuis et encore des pigamons où butinent tant d'insectes différents.
Après cette belle récolte de fleurs et d'insectes Camille se laisse encore tenter par un panneau marron écrit en jaune et blanc qui nous envoie vers la petite ville de Siatista, inconnue du Guide bleue, où un berger salue notre choix d'itinéraire !