Il a fallu attendre 1959 pour traverser la Seine en aval de Rouen sur un pont, le pont de Tancarville. Il fut, à l'époque la fierté de la France, presque autant que le pont de Millau en 2004 ! Et il dut changer la vie des riverains de l'estuaire qui devaient emprunter un bac pour changer de rive.
Deux pylônes de 125 mètres de haut supportent le tablier suspendu à 48 mètres au dessus de la Seine (un peu moins au-dessus des champs de colza !). Il est long de 1400 mètres. Le trafic routier y est de 15 000 à 19 000 véhicules par jour. Certains jours de grand vent il doit être interrompu ...
Nous nous sommes approchés de très près, mais nous restions sur la rive gauche ce jour-là. Pas de traversée !
Il a l'allure un peu rigide si on le compare au pont de Normandie, mis en service en 1995. Pont à haubans, en légère courbe afin d'améliorer sa résistance aux vents (il pourrait résister à des tempêtes soufflant à 440km/h), il rapproche enfin Honfleur et Le Havre, il assure la continuité entre le tunnel sous le Manche et l'ouest de la France, et il permet le trafic du Nord-Ouest au Sud-Ouest de l'Europe sans passer par Paris. Le trafic du pont de Normandie est supérieur à celui du pont de Tancarville.Il a une incroyable élégance, n'est-ce pas ?
Sa silhouette gracile est visible depuis l'emplacement pour camping-cars de Honfleur, situé entre le bassin de retenue et le bassin de l'est.
Camille ne tient pas trop à ces longs ponts qui lui semblent ne jamais finir ... Cependant nous avons passé la Seine sur le pont de Brotonne , tout près de Caudebec-en-Caux : 1280 mètres de long, à 50 mètres au-dessus du fleuve, suspendus par des pylônes de 125 mètres de haut.
Je crois que la vue est beaucoup plus intéressante depuis Caudebec vers le pont que l'inverse. En traversant on aperçoit le joli bourg et ses quais, mais comme souvent sur les rives de la Seine, aussi tant d'usines, de cheminées et de pontons industriels qui empiètent sur la forêt et les prairies ! Camille a gardé les yeux rivés sur la voie de gauche, celle de droite réservée aux engins agricoles.
Mais je crois que c'est à Pont-de-l'Arche, en amont de Rouen que Camille préfère passer la Seine. A l'emplacement du premier pont de pierres qui joignait les rives de la basse Seine, un peu avant le confluent de l'Eure ...