Mardi 21 mars 2006.
Debout à 6 heures du matin. Notre hotesse est déja partie à la plage où elle pratique tous les jours quelques sports d'eau, comme tous les Australiens qui vivent sur la côte. Natation, aviron, marche. Elle rentre vers 8 heures et laisse la plage aux autres jusqu'au lendemain. Pendant ce temps là j'ai récupéré le linge lavé hier soir, repassé et rangé dans les valises. Navigation dans cette maison impressionnante. Le garage peut contenir 2 voitures et un bateau, standard australien. 240 m2 de plain pied, structure en bois et toiture de tôle ondulée, comme presque partout en Australie. J'ai oublié de refermer la porte automatique du garage et le petit chien Coco en a profité pour aller explorer le quartier. Nous ne nous en sommes rendu compte que lorsqu'une voisine est venu le ramener. Après quelques conflits intérieurs, j'en ai parlé à Lesley à son retour, en m'excusant vivement. Bien m'en a pris, la voisine devait guetter son retour pour venir sonner et lui raconter sa trouvaille du matin. Je me sentais mal, mais heureusement que je avais ris les devants !
Nous sommes partis pour le nord, en prenant la route côtière que nous pensions plus pittores que la route 1. Et nous nous sommes perdus dans les villes nouvelles, celles juste habitées, celles en construction, celles à peine ébauchées, celles déjà fleuries, les anciens ports et quais transformés en centre commerciaux ... Vers midi nous avions en main quelque chose qui ressemblait à une carte : le tiers de l'Australie sur un papier de 50 x70 cm ! Et c'était le document le plus précis que nous ayons trouvé en cherchant dans trois centres commerciaux. Il faudrait envoyer quelques spécialistes de chez Michelin pour cartographier sérieusement le pays ! Mais ça doit être le matériel exact dont les Australiens disposent. Le roman de l'Américain Douglas Kennedy "Cul de sac" qui se passe dans un ancien village minien perdu de cet état joue sur cette approxiamtion. Avec quelques renseignements complémentaires nous avons pu reprendre la route 60 et gagner Yanchep National Park pour un arrêt pique nique. De droles de canards autour de nous, des cygnes noirs et frisés, des perroquets noir et jaune, quelques galas rose et gris et des kingfishers (rien à voir avec nos oiseaux pécheurs, ni la taille, ni la couleur), encore des koalas qui ont tous une petite boucle d'oreille bleue d'identification.
Puis nous sommes obligés de continuer par la route 1, celle qui fait le tour de l'Australie, fréquentée par les grands "road trains" à 3 remorques dont la longueur atteind 53 mètres sur les portions au loin des villes. Des gares de logistiques se tiennent aux environs des villes. A une distance que nous n'avons pas pu évaluer les camions n'ont plus que 35 m de long avec 2 remorques , et en s'approchant encore ils n'ont plus qu'une remorque et deviennent des engins presque normaux !
Sur les routes privées les longueurs ne sont plus réglementées et la vitesse non plus. Ce sont en général des routes appartenant à des compagnies minières qui utilisent ces véhicules pour acheminer les minéraux, car il y a bien peu de voies ferrées dans cet état. Soyons donc prudents sur cette route 1.
L'étape du jour est assez courte le long de la Coral Coast jusqu'à Cervantes, où nous irons voir les Pinnacles. En attendant à nous les 200 km de bush, sur la route des fleurs sauvages qui justifient à elles seules de longues excursions de septembre à janvier. Pas moins de 600 variétés illuminent alors le bush. Pas de chance pour nous, nous arrivons trop tard ! Les petits parkings tout au long de la route prévus pour les photographes sont vides, car les fleurs rares en cette fin d'été. Il ne nous reste que les banksias et les eucalyptus jaunes
En fin de journée nous arrivons à Cervantes, qui doit être d'origine espagnole car tout ici a une consonnance hispanique. L'espace est immense, les maisons très séparées les unes des autres, et nous ne trouvons pas un charme fou à notre hôtel. Installation et nous partons pour les Pinnacles. L'érosion a dégagé sur des hectares des aiguilles de calcaire qui atteignent 5 mètres de haut. Mais alors que le sable est essentiellement blanc dans cette région, les Pinnacles sont d'un bel ocre . Il me semble qu'il y a beaucoup de petites pierres creuses et cylindriques partout. Ca doit être des coraux fossilisés. C'est vrai que nous sommes sur la Coral Bay.
Tim Winton avait fait de cette région et du Kimberley le cadre d'un beau roman "Par dessus le bord du monde". Les deux héros échangeaient des messages qu'ils cachaient dans les pinnacles ! Repérage nécessaire !
Nous étions là à l'heure du coucher du soleil. Il n'y avait plus personne depuis longtemps, alors nous avons eu le privilège de parcourir cet endroit seuls. Et en plus en rentrant, nous avons vu dans les phares de la voiture des kangourous traverser la route. Encore une belle journée.