Le ciel est parfaitement dégagé et le restera, la bise souffle si fort qu'aucun nuage ne pourra apparaître. Donc c'est par une journée ensoleillée et fraîche que nous partons pour Crupies, dans la vallée du Roubion, entre Bourdeaux et Bouvières.
Nous laissons les voitures sur la place des écoles et partons vers l'est par la route le long de la rivière que nous quittons avec plaisir au pont du Rif.
L'étroite vallée où le ruisseau serpente est encore dans l'ombre. Les nombreux passages à gué doivent être une vraie difficulté après la pluie, et un lointain souvenir un peu plus tard dans la saison. Assez peu de fleurs dans cette vallée, à l'exception d'une touffe d'ancolies, la première de l'année.
A gauche le sentier flêché "Rif de la Vialle", monte vers le village perché abandonné où nous passerons sûrement au retour. La route forestière monte confortablement jusqu'à une ancienne ferme avec contreforts et fenêtres à meneauxau pied des Cols (830 mètres) où notre itinéraire continue à gauche. La vue sur la vallée que nous avons remontée est superbe. C'est l'endroit qui a été choisi pour un panneau didactique qui rappelle l'histoire des églises protestantes de la région et les maltraitances qu'ont subies les Huguenots. Mais l'histoire de la Vialle n'a pas commencé au 17ème siècle comme on peut le lire sur le lien que j'ai choisi. Juste au dessus du creux, au sommet d'une croupe ce sont les ruines de ce village perché qui ressemblent à une falaise. Bonne nouvelle : depuis quelques années des restaurations ont été entreprises.
Au col de la Moune nous avons tourné à droite malgré la petite croix jaune, car il est encore bien tôt et nous pouvons donc choisir l'itinéraire le plus long par la fôret domaniale des Tonils.
Bel emplacement, à l'abri pour la photo de groupe.Sur ce versant du Jumel la vallée s'élargit et des prairies reverdissent dans les parties les plus bassesalors que les hauteurs de la montagne de Couspeau paraissent encore si peu colorées avec les herbes encores déséchées et les feuillus tout nus. Le Grand Delmas est juste à gauche des branches qui se détachent sur le ciel.
Un abri aux murs et au toit renovés semble être le "siège" des Forestiers méditerranéens.Sur la porte une charte,et à notre gauche un panneau qui explique l'importance de la fôret dans les montagnes et particulièrement ici, dans le bassin versant du Roubion aux fréquentes crues redoutables. Les dégâts des crues et la nécessité de reboiser sont déjà signalés au 16ème siècle, mais il a fallu attendre le 19ème pour que des plantations soient entreprises.
Quant aux plantations de la forêt domaniale des Tonils, elles n'ont commencé qu'en 1975, année où "la politique globale d'aménagement du bassin versant du Roubion" a été définie.
Il est aussi rendu hoimmage à Konrad Spittel, d'origine allemande, fait prisonnier en 1945 à Livron, naturalisé français en 1961 qui choisit de vivre à Vesc et qui consacra une partie de sa vie à la "résurrection de la fôret".
Nous sommes sur un sentier qu'on pourrait classer dans "si l'histoire la Drôme m'était contée" !
Un peu plus bas nous nous installons pour pique-niquer au soleil et nous reposer dans ce qui semble être la dernière prairie que nous pourrons trouver.
L'itinéraire descend encore un peu avant de remonter par la route forestière du col Sabatier et se poursuivre dans la forêt.
Un banc au sommet d'un arbre qui donne à Francine l'occasion de grimper allègrement,une plateforme, en surplomb d'un ravin, qui fait un joli cadre à Rochecolombe ne doivent pas être des miradors pour chasseurs, mais plutôt pour observateurs de la faune, des oiseaux ?
A la sortie de la forêt la vue s'ouvre sur une vallée et le massif de la Forêt de Saoû au nord. Au sud la Vialle. Mais des douleurs aux genoux, à l'estomac, des crampes aux cuisses nous font renoncer à cette visite.
Le plaisir final, c'est Danielle qui nous l'offre aujourd'hui avec un gâteau de Pâques italien aux amandes délicieusement parfumé. Merci !